Journal du Net > Télécoms-FAI  > Free et la fibre optique : sept questions pour comprendre
Le dégroupage ?

Quel sera l'impact financier ?

La préparation ?
Pour Iliad, maison mère de Free, le déploiement de la fibre optique représente un investissement de taille : un milliard d'euros d'ici à 2012. C'est quasiment deux fois plus que les investissements consentis jusqu'à aujourd'hui pour le développement de l'ADSL (650 millions d'euros). Le coût de raccordement de chaque abonné devrait s'élever à 1.000 euros. Toutefois, celui-ci devrait baisser en fonction du nombre d'abonnés. Parallèlement, le coût des technologies optiques doit fléchir d'environ 10 % par an, dans les années à venir.

Si les engagements financiers sont importants, l'opérateur disposera pour la première fois d'une boucle locale propriétaire. Il ne devra ainsi plus payer de frais de câblage à France Télécom, ni de frais récurrents (location de la paire de cuivre). L'ARPU (revenu moyen par abonné) devrait rester stable, mais la marge dégagée sera, elle, bien supérieure à celle enregistrée actuellement. Aujourd'hui, Free estime que sa marge sur les accès dégroupés est d'environ 60 %. Or ce chiffre devrait atteindre 90 % sur les accès par fibre optique. Au delà, Iliad estime égalment que sa part de marché devrait passer à 25 %. Quant au réseau, amorti sur 30 ans, il devrait être retabilisé en six ans.

A court terme, toutefois, l'annonce du déploiement de la fibre optique devrait provoquer une forte baisse du titre Iliad en Bourse. Car Free investira une partie importante de ses bénéfices annuels dans le développement de son offre de fibre optique. En 2006/2007, l'investissement sera de 300 millions d'euros, puis sera compris entre 100 et 150 millions d'euros entre 2008 et 2012. De plus, cette annonce met fin à la spéculation d'une acquisition de Free par un autre opérateur (Bouygues Télécom étant le plus souvent cité), puisque Xavier Niel, actionnaire majoritaire de l'entreprise, ne semble pas décidé à vendre ses parts.

A moyen terme, la stratégie de Free sera aussi problématique pour ses concurrents. En premier lieu pour Neuf Télécom et France Télécom. Le premier, qui prépare son entrée en Bourse, n'avait pas prévu aujourd'hui d'investir dans la fibre. Il y sera donc rapidement acculé, sauf à risquer de perdre ses abonnés dans les zones denses où Free disposera d'une offre de fibre optique. Mais l'investissement n'est pas négligeable, et il n'est pas sûr que la société dégage suffisamment de marges pour l'auto-financer. Par ailleurs, il y a fort à parier que les marchés n'apprécient pas que Neuf investisse un milliard d'euros alors que l'entreprise n'est rentable que depuis cette année. Sans compter que Neuf doit encore débourser quelques 350 millions d'euros pour s'offrir les abonnés de AOL.

France Télécom, de son côté, se trouve dans une situation comparable. L'opérateur prévoyait un déploiement progressif de la fibre optique. Didier Lombard, son PDG, annonçait ainsi "quelques dizaines de millions d'euros d'investissement en 2007". Sauf à perdre du terrain, l'opérateur historique devra aussi aller plus vite. Alors qu'il comptait commercialiser ses offres très haut débit à près de 80 euros, il doit aujourd'hui revoir entièrement sa politique commerciale. Une opération qui sera de toute manière complexe à gérer : l'opérateur historique français perd de plus en plus de clients sur son réseau fixe et ses actionnaires attendent non pas des investissements mais des dividendes.
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