Journal du Net > Télécoms-FAI  > François Loos (Minstre délégué à l'Industrie) : L'interview du JDN
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"40 à 60 % de baisse sur les factures des abonnés mobiles qui auront ont utilisé l'itinérance"

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Une grande majorité d'Etats membres soutient la proposition de la France"
En quoi consiste la proposition introduite par la France et le Royaume-Uni sur la régulation des tarifs du roaming mobile au niveau européen ? Quels sont les autres pays qui la soutiennent ?
La proposition franco-britannique consiste à vouloir combiner les objectifs de baisse des tarifs d'itinérance avec une régulation plus souple qui va stimuler la concurrence sur ce marché et préserver les capacités d'investissement et d'innovation des opérateurs. Notre position conjugue trois impératifs :

- Soutenir les obligations de transparence et d'information sur les tarifs, qui sont de nature à rassurer les consommateurs et à stimuler la concurrence.
- Privilégier une régulation de la moyenne des tarifs. Ce mécanisme, plus souple que celui préconisé par la Commission, permet aux opérateurs d'offrir des tarifs innovants et de cibler les plus fortes baisses de prix sur les clients intéressés.
- Enfin, protéger les clients les moins susceptibles de bénéficier des baisses par un tarif de protection du consommateur, un filet de sécurité contre les tarifs excessifs.

Lors du Conseil des ministres des télécommunications de décembre, une grande majorité d'Etats membres ont salué cette initiative et ont soutenu cette proposition. L'Italie, l'Espagne, le Portugal, la Suède, la Belgique, la Bulgarie, la Roumanie, le Danemark, la République Tchèque y sont favorables.

Un plafond trop bas pourrait freiner les investissements des opérateurs ."
Vous avez attiré l'attention sur les risques de plafonds trop bas, avec un chiffre de 400 millions d'euros de manque à gagner pour les opérateurs français. A quoi correspond "un plafond trop bas" ?
D'abord, il faut tenir compte du fait que les opérateurs français hébergent un grand nombre d'européens en déplacement qui utilisent leur téléphone portable. Ce service donne lieu à une facturation dite "de gros" entre opérateurs, qui sera réduite de moitié avec la mise en œuvre du règlement. Ce premier point constitue l'essentiel du manque à gagner pour les opérateurs. Deuxièmement, grâce aux baisses des tarifs de gros, les factures au détail des abonnés français qui ont utilisé des services d'itinérance vont également fortement diminuer (entre 40 % et 60 % de baisse).

A plus long terme, ceci devrait être progressivement compensé par une augmentation de la consommation des services d'itinérance. Notre proposition a pour but d'accompagner au mieux cette augmentation de la consommation afin que les opérateurs et les consommateurs bénéficient de l'application du règlement.

Un plafond trop bas ne permet pas aux opérateurs de recouvrer l'ensemble de leurs coûts. Mis à part les coûts de réseaux, les opérateurs ont des coûts importants de commercialisation sur les communications mobiles. Un plafond trop bas pourrait orienter les investissements à la baisse, notamment dans les réseaux de nouvelle génération, ce qui pourrait impliquer une moindre baisse des tarifs nationaux de communication mobile.

Les baisses globales des tarifs d'itinérance inciteront les opérateurs à faire des offres compétitives."
Que répondez-vous aux inquiétudes des associations de consommateurs (notamment l'UFC Que Choisir) quant au lobbying des opérateurs pour empêcher la baisse des tarifs du roaming ? (lire l'article JDN Roaming : l'UFC-Que Choisir hausse le ton du 21/02/2007)
Nous sommes sensibles tant aux inquiétudes des associations de consommateur qu'aux problèmes pratiques d'application du règlement. L'objectif de la proposition française est d'adopter une approche équilibrée qui protège les consommateurs et en même temps préserve et stimule la concurrence sur le secteur de la téléphonie mobile.

Une application du règlement sans aménagement, c'était un glissement vers une économie administrée, ce qui aurait, à terme, des conséquences néfastes pour le consommateur. Notre proposition a pour but de préserver l'innovation et de stimuler la concurrence dans un secteur qui, pour l'instant, n'était pas assez concurrentiel. Des obligations d'information tarifaires et des obligations de baisses globales des tarifs d'itinérance inciteront les opérateurs à faire des offres compétitives et innovantes sur le marché de l'itinérance.
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