Journal du Net > Le Net  >  Tribune de Nicolas Sarkozy : "la France à l'ère numérique"
Précédente

Libérer les énergies

Suivante 

Avec un potentiel d’au moins un demi-point de croissance supplémentaire, l’économie numérique est l’un des moyens que je veux utiliser pour vaincre le chômage. C’est une économie de talents, la France en est très largement dotée, elle ne sait simplement ni les utiliser, ni les retenir. Elle les bride. Je veux les libérer.

Il n’y a pas d’économie sans travail. Mes engagements pour vaincre le chômage et réhabiliter le travail sont au cœur des besoins de l’économie numérique. Elle gagnera en compétitivité grâce à l’exonération des heures supplémentaires de charges sociales et fiscales, au contrat de travail unique, à la réforme de l’imposition qui pèse sur le travail et les entreprises. Mais le numérique, ce sont aussi des emplois plus qualifiés, mieux payés. Je veux que l’accès y soit facilité. Pour cela je réformerai les nomenclatures des formations et des métiers pour qu’elles correspondent mieux aux réalités des professions de l’internet et du numérique et prennent en compte les multiples spécialités qu’elles recouvrent, et je ferai du doublement du nombre de télétravailleurs un objectif prioritaire tant celui-ci représente une opportunité d’amélioration de la qualité de vie et des conditions de travail.

Les revenus tirés d'une activité numérique personnelle seront exonérés de charges sociales et fiscales"

Internet est une chance pour réhabiliter l’effort, le goût du risque, et augmenter le pouvoir d’achat. Sur internet, chacun peut créer son activité et en vivre. Nous le voyons tous les jours. Au lieu de l’étouffer, je ferai en sorte que l’Etat facilite, incite et soutienne ce foisonnement de micro-initiatives. Pour faire le pendant avec l’exonération de charges fiscales et sociales sur les heures supplémentaires, les revenus tirés d’une activité numérique personnelle seront exonérés de charges sociales et fiscales dans une limite à définir. Au-delà, un statut simplifié de micro-entreprise numérique permettra à ces activités de croître et de se développer.

Le défi, c’est de mettre notre pays en situation de tirer le meilleur parti des multiples nouveaux services et usages que le très haut débit et l’internet mobile rendront possibles. Il est majeur. La recherche et l’innovation en sont le cœur. En augmentant le budget de l’enseignement supérieur de 50% en cinq ans et l’effort de recherche de 40%, j’ai l’ambition de leur en donner les moyens. Je ferai d’internet l’une des quatre ou cinq priorités de la recherche nationale et je favoriserai la création d’incubateurs d’entreprises dans les universités, qui seront alors considérées comme des zones franches.

Enfin, notre économie doit produire des champions mondiaux. Elle en a le potentiel, mais ce n’est pas le moindre des paradoxes français que de brider leur énergie au lieu de la soutenir. La France n’est-elle pas le berceau de l’un des trois premiers éditeurs mondiaux Linux et l’une des dernières à l’utiliser ? Je veux en finir avec la logique du « on ne prête qu’aux riches » qui prévaut dans notre économie de l’innovation. Nous manquons cruellement d’investisseurs providentiels. Je veux faire rester et revenir les investisseurs en France par le bouclier fiscal à 50%. Et il sera possible de déduire de l’ISF jusqu’à 50 000 euros investis dans une PME. Une partie des marchés publics et des crédits publics de recherche sera réservée aux PME. Des filières d’excellence telles que l’industrie logicielle, quel que soit son modèle de développement, ou l’industrie du jeu vidéo seront reconnues comme des priorités pour libérer leur capacité de croissance et de développement.

Précédente  Suivante
Sommaire Le Net
|
Haut de page