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Google, MSN, Yahoo : le grand combat
10. Et si Google, MSN et Yahoo avaient encore faim... |
| D'autres acquisitions sont à prévoir. Analyse prospective des secteurs susceptibles d'être le cadre de rachats majeurs dans les prochains mois. Et des proies potentielles.
(04/05/2005) |
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Le panorama des services proposés par Google MSN et Yahoo réalisé par Le Journal du Net a permis de mettre en exergue les forces et les faiblesses de chacun des trois acteurs américains. De cette analyse concurrentielle, il est possible de dégager des segments majeurs sur lesquels l'un des acteurs est particulièrement en retrait et pourrait donc être amené, à moyen terme, à procéder à une acquisition. Le JDN s'est donc essayé à une étude prospective des cibles potentielles pour chacun des acteurs.
Les proies potentielles de Google
C'est clairement l'acteur pour lequel des acquisitions importantes se dessinent naturellement. De par son profil initial - un moteur et non un portail comme ses concurrents -, Google peine à combler certaines lacunes. Le multimédia arrive en tête des secteurs sur lesquels la firme de Larry Page et Serguei Brin est le plus en retard sur ses concurrents. L'acquisition d'une société comme Real Networks serait éventuellement une solution lui permettant de se doter à la fois d'un lecteur multimédia performant, d'un service de téléchargement audio/vidéo, et d'une plate-forme de jeu et de contenus multimédia. Autre avantage : ce serait une réponse frontale au Windows Media Player de Microsoft.
Autre service manquant à Google : la messagerie instantanée. Alors que MSN et Yahoo éditent deux produits phares dans ce domaine, le moteur de recherche reste muet. S'il ne développe pas de solution en interne, Google pourrait jeter son dévolu sur des outils indépendants comme Jabber, Trillian, Gaim ou mIRC.
Dans le même ordre d'idée, pour compléter son offre marchande avec Froogle, on peut imaginer un rapprochement entre Google et eBay, lui permettant de faire d'une pierre deux coups : se doter d'un site d'enchères et d'une solution de paiement ultra-performante avec la filiale d'eBay PayPal. Le site d'enchères pourrait d'ailleurs tout aussi bien être courtisé par MSN ou Yahoo pour des raisons identiques.
Google pèche aussi sur le plan de la sécurité. Obligé d'utiliser la solution de Yahoo pour gérer les spams sur son webmail Gmail, la firme pourrait vouloir retrouver son indépendance en s'offrant un éditeur de solutions de sécurité. L'idéal serait de racheter une firme active tant dans le domaine du spam que des virus ou des logiciels espions.
Parmi les autres domaines où des acquisitions sont envisageables, on peut citer celui des jeux sur mobile (In-Fusio, Gameloft, Jamdat Mobile, Mforma ou Digital Bridges sont des cibles potentielles), la recherche de voyages (en réponse à l'acquisition de FareChase par Yahoo) avec comme proies éventuelles les sites Kayak.com, SideStep ou Mobissimo, les petites annonces d'emploi (Monster.com ?), voire même le divertissement (le nom de Disney alimente les rumeurs). Enfin, Google, qui s'est déclaré peu satisfait de son moteur de recherche vidéo, pourrait être amené à renforcer sa présence dans ce domaine. La solution SingingFish
fait partie des acquisitions potentielles dans ce secteur.
Les proies potentielles de MSN
De par ses multiples acquisitions et sa culture de développement en interne des services, la liste des cibles potentielles de MSN apparaît nettement plus succinte que celle de Google. Un domaine dans lequel le portail de Microsoft est cependant absent est la recherche de voyages. Depuis qu'il a revendu Expedia à InteractiveCorp (alors USA Networks) en juillet 2001, le portail a opté pour des partenariats dans le domaine du tourisme. Peut-être se dotera-t-il prochainement d'une solution de recherche, à l'image du rachat de FareChase par Yahoo. Et, comme pour Google qui est dans la même situation, les sites Kayak.com, SideStep ou Mobissimo sont des cibles potentielles.
Par ailleurs, on peut imaginer que MSN veuille un jour se renforcer dans l'accès Internet. Le portail a déjà goûté à cette activité par le biais de partenariats, mais il pourrait vouloir un jour se lancer seul dans l'aventure en se dotant de sa propre infrastructure. Du fait de son positionnement mondial, le fournisseur d'accès Internet America OnLine (AOL) serait l'acquisition la plus logique. D'autant plus qu'il n'est pas inimaginable que le groupe Time Warner réponde positivement à une offre de rachat de sa filiale Internet, en peine actuellement.
Plus avant encore, Microsoft, dont la trésorerie n'est un obsctacle à aucune acquisition, pourrait tout simplement vouloir se débarrasser de l'un de ses deux concurrents frontaux. Dans cette hypothèse, l'acquisition de Google est la plus plausible. Encore faudrait-il que celui-ci soit à vendre, ce qui ne semble pas à l'ordre du jour.
Les proies potentielles de Yahoo
Des trois acteurs, c'est Yahoo qui semble avoir le portefeuille d'activités le plus complet et les lacunes les moins évidentes. Il est vrai que le portail de Sunnyvale est aussi celui qui a procédé au plus grand nombre d'acquisitions (plus d'une trentaine) depuis sa création, pour une somme totale sans doute située entre 14 et 18 milliards de dollars.
Manquent toutefois à l'appel un lecteur multimédia (mais en cours de développement avec MusicNet), un navigateur Internet (pourquoi pas l'acquisition de Firefox ?), et un service de téléchargement vidéo payant.
De nouveaux empires face à Microsoft ?
En allant plus loin dans la prospective, on pourrait tout aussi bien imaginer un rapprochement entre Google et Apple. Non seulement les deux sociétés font partie des marques préférées du public (lire l'article du 02/02/05), mais leur fusion donnerait naissance à un véritable challenger face à Microsoft, aussi bien offline que online. Pour Google, cela lui permettrait de renforcer très avantageusement son offre multimédia avec iTunes et le baladeur numérique iPod. Pour Apple, c'est tout un nouveau pan d'activités qui s'ouvrirait à lui alors que la firme n'exploite pas encore tout son potentiel sur Internet.
Dans le même ordre d'idée, des rapprochements avec de grands groupes Internet sont possibles. Outre la fusion Yahoo-Google (ou Google-Yahoo ?), qui renforcerait la position des deux acteurs face au géant Microsoft, les mettant à l'abri d'un rachat, l'un des deux acteurs pourrait être tenté de se rapprocher d'une
galaxie comme InteractiveCorp (qui détient Expedia, AskJeeves, Hotels.com, Match.com, Hotwire, Evite, RealEstate.com, etc.).
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