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Grandes
entreprises : le dirigeant le plus "e-business"
1.
Nicolas Dufourcq / France Télécom
(lire)
2.
François Marchal / SNCF
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Depuis plus de deux ans, François
Marchal
joue le rôle de superviseur du site de la
SNCF et de son intranet. Cet ingénieur de
formation a participé activement à
ce qui devrait être rapidement le premier
site marchand du Web français.
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"J'ai un rôle
d'agitateur d'idées au sein de la SNCF".
Certains se sont brûlé les ailes avec de
telles ambitions, mais le défi n'a pas l'air
de faire peur à François Marchal, coordinateur
de l'Internet-Intranet de la compagnie ferroviaire nationale.
En mars 97, cet ingénieur, diplômé
en 1991 de l'Ensem (électricité, mécanique)
de Nancy, sa ville natale, décide de postuler
à ce tout nouveau poste, rattaché à
la direction des systèmes de communication de
la SNCF. Deux mois auparavant, il avait remis un rapport,
co-rédigé avec deux autres jeunes embauchés,
relatif à l'impact social d'un intranet (web,
messagerie et forums) sur les activités de la
SNCF. François Marchal a effectué ses
premiers pas sur l'Internet en 1995, par l'intermédiaire
d'un proche intéressé par les newgroups.
L'ingénieur -et joueur amateur de cornemuse écossaise
à ses temps perdus- ne peut s'empêcher
de s'émerveiller devant "l'absence de frontière"
sur Internet. "Je suis parvenu à prendre contact
avec des musiciens qui jouaient du même instrument...
à Nouméa en Nouvelle-Calédonie",
raconte-t-il.
Vraiment
marchand en août 99
La SNCF a tâté très tôt de
l'Internet: la direction de la recherche, qui a une
mission de veille technologique au sein de la compagnie,
a construit un site prototype en avril 96, après
six mois de développement. L'ouverture du site
institutionnel survient en août 97, trois mois
après que le comité exécutif de
l'entreprise a jugé de la nécessité
d'une présence permanente de la compagnie sur
le Web. En juin 97, François Marchal vient se
greffer au comité de pilotage, déjà
constitué pour élaborer la stratégie
Internet à la lumière des expériences
précédentes. Le comité comprenait
des membres de chaque direction impliquée dans
le projet (direction générale, fret, recrutement,
voyages grandes lignes et Ile-de-France), soit une équipe
d'une dizaines de personnes. "Nous avions au départ
trois pôles: voyage, fret, et corporate. Il est
apparu très rapidement que le première
partie allait connaître le plus grand développement",
indique François Marchal. Fin 97, les internautes
peuvent consulter les horaires sur le site, réserver
en ligne à partir d'août 98. Dernière
étape de la transaction "100% Net": le paiement
en ligne a été mis en place en août
dernier. Une migration plus rapide que pour la plupart
des concurrents européens.
6
millions de pages vues par mois
Les dirigeants du site préconisent un bel avenir
à la partie "commandes en ligne" du site de la
SNCF. Une activité stratégique confiée
à Maylis Robert, responsable ventes à
distance grandes lignes au sein de la compagnie. Le
site de la compagnie enregistre 6 millions de pages
vues avec une moyenne de 1,3 million de visites par
mois (300.000 visites en octobre 1998). Plus de la moitié
des visites (750.000 en juillet) sont dédiées
à la constitution en ligne de dossiers voyages
dans le but de monter des dossiers en ligne (réservation
et/ou paiement de billets). La SNCF indique que le chiffre
d'affaires réalisé via le site est de
5 millions de francs par mois. On pouvait s'attendre
à un match "minitel/Internet" mais pour l'instant,
il n'a pas lieu: "Nous n'observons pas d'érosion
de la fréquentation du serveur minitel. Il faudra
attendre au moins deux ans avant d'observer un équilibre
entre les deux canaux", estime François Marchal.
Absence
de division Internet
La SNCF a largement fait appel à ses compétences
internes pour réaliser le site. Toutefois, quelques
prestataires sont arrivés à la rescousse
pour des parties précises du site: imagiNet a
lancé la nouvelle version de la partie "fret",
Digipresse a réalisé la page d'accueil
du site sncf.fr et BDDP le mini-site pour les 12/25
ans. Pour la réactualisation, chaque direction
concernée est mise à contribution. "Nous
ne disposons pas de service Internet propre au sein
de la SNCF. C'est un atout dans le sens où le
producteur de l'information devient également
l'acteur de la diffusion. En revanche, nos efforts étant
moins mutualisés, nous avons une force de frappe
réduite lorsqu'il s'agit de monter une grande
opération ponctuelle", reconnaît François
Marchal. "Nous réfléchissons à
des moyens d'optimiser tout ça". Les réunions
de concertation sont essentiellement informelles mais
le coordinateur avoue qu'il est de plus en plus difficile
de gérer les disponibilités de chacun.
Une
fonction de superviseur
En qualité de coordinateur Internet/Intranet,
François Marchal joue le rôle de passerelle
entre les différentes directions impliquées.
"J'ai des contacts avec tous les responsables de rubriques
des différentes entités impliquées.
Je collecte l'information, veille à la cohérence
éditoriale et m'assure de la bonne tenue de mise
en ligne... bref, il s'agit de mettre de l'huile dans
les rouages", explique l'intéressé. La
cohabitation entre tous ces intervenants est-elle paisible?
"Il y a très rarement besoin d'un arbitrage",
commente François Marchal. La surprise vient
plutôt de la répartition de son temps de
travail: 40% pour l'Internet et 60% pour l'Intranet.
"J'ai beaucoup plus d'interlocuteurs que pour le site
de la SNCF", explique le coordinateur. Il avance le
chiffre de 200 collaborateurs de la SNCF qui travaillent
à temps partiel sur la gestion de cet outil de
communication interne."60 à 70% des directions
centrales disposent de leur propre intranet, comme la
quasi totalité des directions régionales.
Ma tâche consiste à les mettre sur la même
longueur d'onde", explique François Marchal.
Cet outil à la pointe de la technologie ne semble
pas rebuter les utilisateurs. "On a recensé 42.000
collaborateurs ayant consulté au moins une fois
l'intranet et 20.000 le consultent une fois par semaine",
constate François Marchal. Petit bémol
à cette "intranetmania": "il est vrai que pour
l'instant, c'est un outil de publication. Il est encore
peu utilisé pour le workflow".
Sncf.fr
en avance en Europe
Passons maintenant au roman d'anticipation: à
quand l'Internet dans les TGV? La question ne semble
pas suprendre notre interlocuteur. "La SNCF ne sera
pas forcément le prestataire en la matière.
Avec le développement de la téléphonie
mobile avec un accès Internet, ce sont peut-être
les clients qui embarqueront l'Internet dans les trains",
estime François Marchal. Et les billets vendus
à la dernière minute à des prix
réduits façon Lasminute? Là, la
réalité a dépassé la fiction.
Sur le site 12/25 ans, le kiosque propose un tel service
de billets à prix dégriffés. François
Marchal se montre-t-il inspiré par un modèle
européen? "Force est de constater que le domaine
des chemins de fer est un peu en retrait dans ce domaine.
Cela n'a rien à voir avec le transport aérien.
J'ai vu une ébauche de commerce électronique
pour les chemins de fer suisses mais uniquement à
un niveau national tandis que la SNCF dispose d'une
ouverture internationale sur son site", constate François
Marchal. A défaut d'avoir été précurseur
en matière d'autoroute de l'information, la France
peut se targuer d'avoir créé les premiers
cyberchemins de fer.
[Philippe
Guerrier, JDNet]
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Grandes
entreprises / Le gagnant :
"Opérateur
historique" du marché français,
France Télécom a eu quelques facilités
à s'imposer dans la fourniture d'accès.
On l'attendait moins sur le contenu: c'est le
pari gagné par le pilote de la stratégie
internet de FT,
Nicolas
Dufourcq.
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