Spécial Belgique
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La Belgique compte actuellement
8 millions de clients GSM et une bonne centaine de milliers
d'utilisateurs de terminaux multimédias. Depuis
deux ans, Cityneo, société française
développant des fonctionnalités de géolocalisation
et produisant du contenu local pour les portails mobiles,
est présent sur un marché belge paradoxal :
le marché mobile est léthargique mais
les SMS Premium se développent à grande
vitesse. Le point avec Thierry Marigny, PDG de Cityneo.
JDNet
: Comment se caractérise le marché des
mobiles et plus particulièrement du multimédia
mobile en Belgique ?
Thierry Marigny Le marché mobile belge
est marqué par un certain manque de dynamisme
et de réflexes conservateurs. Le
taux de pénétration est l'un des moins
bons en Europe : environ 60%, c'est à dire au
même niveau que la France.
En terme de part de marché, Proximus/Belgacom
détient pas loin de 50 % et Mobistar/France
Telecom 40 %. Base (ex-Orange, KPN Mobile) dispose
du reste. Les opérateurs
mobiles belges ont adopté une approche pragmatique
du marché en refusant de subventionner les terminaux.
A l'inverse de la France, vous ne trouvez pas de mobiles
à un euro en Belgique. Du coup, les opérateurs
ont des activités rentables.
Les
deux opérateurs leaders se concentrent de leur
côté sur des terminaux type Wap GPRS avec
écrans couleurs. Mais, là aussi, ils ne
rencontrent pas un grand succès. A mon avis,
on trouve 100 000 utilisateurs de terminaux mobiles
multimédias. Et la croissance d'usage
est lente. Le niveau de développement
MMS est identique qu'en France.
De son côté, Base a lancé l'i-mode
en octobre avec peu de terminaux disponibles dès
le départ. Cityneo est partenaire du service
i-mode de Base. Contrairement
au lancement de l'i-mode par Bouygues Telecom en France,
Base n'a pas accompagné cette nouveauté
avec une grande campagne de publicité. Aucun
effort n'est réalisé sur les prix grand
publics. Des moyens réduits de promotion risquent
aboutir à une déception en terme de résultats.
Dernier point qui m'intéresse particulièrement,
compte tenu des activités de Cityneo : la géolocalisaton.
Là aussi, ça traîne. Proximus devrait
toufefois y parvenir dans les prochains mois. Mobistar
va certainement suivre.
On
peut faire le même constat de manque de dynmaisme
pour le marché des SMS ?
Paradoxalement non.
La Belgique est très avancée. Le pays
a été précurseur dans le domaine
du SMS premium. Son lancement a été effectué
mi-2000. C'est une belle réussite économique.
En terme de revenus SMS premium par abonné mobile,
la Belgique serait au troisième rang européen
(derrière la Finlande et la Norvège).
Le SMS premium représenterait jusqu'à
10 % des revenus SMS globaux. Pour
le système économique, les éditeurs
sont plus avantagés en Belgique qu'en France.
La répartition des revenus est plus équitable
(autour de 50/50). La prochaine étape devrait
être le lancement du kiosque Wap GPRS au cours
du premier trimestre de 2003. Parmi les applications
phares, on trouve le chat sur le site de la chaîne
de télévision VT4, les systèmes
de voting sur Big Brother et sur Miss Belgique, le service
sur la WorldCup de football de l'opérateur Mobistar
(10.000 abonnés) et 123 Multimedia avec ses logos
et ses jeux. [NDLR : tout comme la France, le marché
des SMS premium s'appuie sur une réunion des
opérateurs télécoms locaux qui
fixe les règles du dispositif. Actuellement,
il existe quatre paliers tarifaires : 0,25 euro HT -
0, 50 HT - 0,75 euros HT et 1 euro HT].
C'est
facile pour une start-up française de s'implanter
en Belgique ?
Il ne faut pas imaginer que la Belgique est
un pays acquis d'avance. Cela demande beaucoup d'attention.
Notre succursale est installée
depuis deux ans à Bruxelles. Elle comprend cinq
personnes qui produisent essentiellement du contenu.
Nous avons dû refaire une structure "city
guide" en Belgique : nous couvrons les dix plus
grandes villes de Belgique avec un contenu complètement
bilingue sur cinq rubriques. L'une des grosses surprises
a été le surcoût lié au développement
de versions bilingues des contenus. C'est un gros travail
de traduction et de validation. Sachant que les Belges
sont particulièrement sensibles sur le sujet.
On ne peut pas imaginer que le service Cityneo soit
moins bon sur la version en wallon que sur celle en
flamand.
Spécial Belgique
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Historiquement,
nous avons signé notre premier accord en Belgique
avec le portail de Mobistar. Nous avons également
monté une application carto-centrique sur PDA
communiquant chez l'opérateur filiale de France
Télécom. Nous
espérons finaliser un accord avec le leader Proximus
prochainement. Nous voudrions que nos activités
belges représentent 15 à 20% de notre
chiffre d'affaires global en 2003.
UMTS
: pas de répit pour les opérateurs
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Alors que
l'autorité de régulation des télécommunications
en Belgique (IBPT) belge était prête
à à accorder un sursis aux opérateurs
télécoms pour le déploiement
des services UMTS (dits téléphonie
3G), le ministère des Télécommunications en a décidé
autrement. Au début du mois, l'Etat belge
a stipulé à Proximus, Mobistar et
Base qu'ils ont jusqu'au 30 septembre 2003 pour
couvrir 30% de la population. Les trois opérateurs
mobiles souhaitaient un nouveau report du lancement
des services 3G sous prétexte que la livraison
de terminaux compatibles et dans les équipements
réseaux connaissait un certain retard. |
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