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Thierry Marigny (Cityneo) : "La Belgique est en pointe sur le SMS Premium"
Le marché mobile belge a beau être léthargique, les applications SMS surtaxé&s y sont un "beau succès économique". Explication du paradoxe par un prestataire français qui s'est implanté outre-Quiévrain.   (Jeudi 19 décembre 2002)

Spécial Belgique

La Belgique compte actuellement 8 millions de clients GSM et une bonne centaine de milliers d'utilisateurs de terminaux multimédias. Depuis deux ans, Cityneo, société française développant des fonctionnalités de géolocalisation et produisant du contenu local pour les portails mobiles, est présent sur un marché belge paradoxal : le marché mobile est léthargique mais les SMS Premium se développent à grande vitesse. Le point avec Thierry Marigny, PDG de Cityneo.

JDNet : Comment se caractérise le marché des mobiles et plus particulièrement du multimédia mobile en Belgique ?
Thierry Marigny
Le marché mobile belge est marqué par un certain manque de dynamisme et de réflexes conservateurs. Le taux de pénétration est l'un des moins bons en Europe : environ 60%, c'est à dire au même niveau que la France. En terme de part de marché, Proximus/Belgacom détient pas loin de 50 % et Mobistar/France Telecom 40 %. Base (ex-Orange, KPN Mobile) dispose du reste. Les opérateurs mobiles belges ont adopté une approche pragmatique du marché en refusant de subventionner les terminaux. A l'inverse de la France, vous ne trouvez pas de mobiles à un euro en Belgique. Du coup, les opérateurs ont des activités rentables.

Les deux opérateurs leaders se concentrent de leur côté sur des terminaux type Wap GPRS avec écrans couleurs. Mais, là aussi, ils ne rencontrent pas un grand succès. A mon avis, on trouve 100 000 utilisateurs de terminaux mobiles multimédias. Et la croissance d'usage est lente. Le niveau de développement MMS est identique qu'en France. De son côté, Base a lancé l'i-mode en octobre avec peu de terminaux disponibles dès le départ. Cityneo est partenaire du service i-mode de Base. Contrairement au lancement de l'i-mode par Bouygues Telecom en France, Base n'a pas accompagné cette nouveauté avec une grande campagne de publicité. Aucun effort n'est réalisé sur les prix grand publics. Des moyens réduits de promotion risquent aboutir à une déception en terme de résultats. Dernier point qui m'intéresse particulièrement, compte tenu des activités de Cityneo : la géolocalisaton. Là aussi, ça traîne. Proximus devrait toufefois y parvenir dans les prochains mois. Mobistar va certainement suivre.

On peut faire le même constat de manque de dynmaisme pour le marché des SMS ?
Paradoxalement non. La Belgique est très avancée. Le pays a été précurseur dans le domaine du SMS premium. Son lancement a été effectué mi-2000. C'est une belle réussite économique. En terme de revenus SMS premium par abonné mobile, la Belgique serait au troisième rang européen (derrière la Finlande et la Norvège). Le SMS premium représenterait jusqu'à 10 % des revenus SMS globaux. Pour le système économique, les éditeurs sont plus avantagés en Belgique qu'en France. La répartition des revenus est plus équitable (autour de 50/50). La prochaine étape devrait être le lancement du kiosque Wap GPRS au cours du premier trimestre de 2003. Parmi les applications phares, on trouve le chat sur le site de la chaîne de télévision VT4, les systèmes de voting sur Big Brother et sur Miss Belgique, le service sur la WorldCup de football de l'opérateur Mobistar (10.000 abonnés) et 123 Multimedia avec ses logos et ses jeux. [NDLR : tout comme la France, le marché des SMS premium s'appuie sur une réunion des opérateurs télécoms locaux qui fixe les règles du dispositif. Actuellement, il existe quatre paliers tarifaires : 0,25 euro HT - 0, 50 HT - 0,75 euros HT et 1 euro HT].

Le site
Cityneo

C'est facile pour une start-up française de s'implanter en Belgique ?
Il ne faut pas imaginer que la Belgique est un pays acquis d'avance. Cela demande beaucoup d'attention. Notre succursale est installée depuis deux ans à Bruxelles. Elle comprend cinq personnes qui produisent essentiellement du contenu. Nous avons dû refaire une structure "city guide" en Belgique : nous couvrons les dix plus grandes villes de Belgique avec un contenu complètement bilingue sur cinq rubriques. L'une des grosses surprises a été le surcoût lié au développement de versions bilingues des contenus. C'est un gros travail de traduction et de validation. Sachant que les Belges sont particulièrement sensibles sur le sujet. On ne peut pas imaginer que le service Cityneo soit moins bon sur la version en wallon que sur celle en flamand.


Spécial Belgique

Historiquement, nous avons signé notre premier accord en Belgique avec le portail de Mobistar. Nous avons également monté une application carto-centrique sur PDA communiquant chez l'opérateur filiale de France Télécom. Nous espérons finaliser un accord avec le leader Proximus prochainement. Nous voudrions que nos activités belges représentent 15 à 20% de notre chiffre d'affaires global en 2003.

UMTS : pas de répit pour les opérateurs
Alors que l'autorité de régulation des télécommunications en Belgique (IBPT) belge était prête à à accorder un sursis aux opérateurs télécoms pour le déploiement des services UMTS (dits téléphonie 3G), le ministère des Télécommunications en a décidé autrement. Au début du mois, l'Etat belge a stipulé à Proximus, Mobistar et Base qu'ils ont jusqu'au 30 septembre 2003 pour couvrir 30% de la population. Les trois opérateurs mobiles souhaitaient un nouveau report du lancement des services 3G sous prétexte que la livraison de terminaux compatibles et dans les équipements réseaux connaissait un certain retard.

 

 
 
[Philippe Guerrier, JDNet]
 
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