Le Net
Du e-commerce au m-commerce
 (Mercredi 21 mai 2003)
         

Spécial Japon

(en collaboration avec Jap'Presse)

Pour les observateurs extérieurs, le fort développement de l'Internet mobile au Japon tend à masquer les autres secteurs d'activité du Web. Et pourtant, l'e-commerce est depuis longtemps une réalité économique dans l'Archipel. Selon une étude réalisée par le ministère de l'Economie et de l'Industrie (METI), en collaboration avec l'Electronic Commerce Promotion Council of Japan (ECom), le marché Internet du BtoC serait passé entre 1998 et 2001 de 0,5 à 11,6 milliards d'euros.

Cette montée en puissance ne se limite pas au seul commerce en ligne grand public. Sur le segment du BtoB, l'évolution est également constante depuis plus de quatre années. Le marché du e-commerce interprofessionnel auarit atteint en 2001 les 265,6 milliards d'euros.

Evolution du marché japonais du commerce en ligne
(en milliards d'euros - source Ecom, février 2002)
Segment
1998
1999
2000
2001
2006 (prév.)
BtoC
0,5
2,6
6,4
11,6
127,0
BtoB
67,2
96,0
168,6
265,6
987,6

Malgré la mauvaise conjoncture économique japonaise, la progression de la logique "e-business" se maintient dans la plupart des secteurs d'activité du pays. Mais, d'après les statistiques du ministère des Télécommunications, l'introduction du e-commerce apparaît plus active dans les secteurs où les marges de rationalisation sont importantes.

La finance, le secteur en pointe

C'est le cas du secteur de la finance et de l'assurance : 13,7 % des entreprises installées sur ce marché utilisent ou s'appuient, d'une manière ou d'une autre, sur l'e-commerce pour leurs activités. Un score supérieur de 3,7 points à la moyenne nationale du taux de pénétration de l'e-business en entreprise. Trois autres secteurs tirent également leur épingle du jeu : le commerce de détail (12,8 %), l'ensemble du secteur tertiaire (11,9 %) et l'industrie (11,8 %).

Les secteurs d'activité les plus adeptes du e-commerce
(source ministère des Télécommunications, 2002)
- Secteur
Part des entreprises en prise avec l'e-commerce
1 Banque
59,2 %
2 Service de notation d'entreprises et de conseil
31,6 %
3 Commerce de détail
28,0 %
4 Automobile et concessionnaires
27,5 %
5 Commerce de gros
23,7 %

Les places de marché, très en vogue aux Etats-Unis et en Europe, sont restées quant à elles centrées dans le secteur de l'industrie informatique et électronique. Mais la mise en branle du plan gouvernemental e-Japan, chargé de favoriser l'essor du marché BtoG (Business to Government) pour les appels d'offres, devrait accélérer le déploiement des places de marché dans les secteurs du BTP et des services.

L'essor du m-commerce

Côté grand public, le commerce en ligne est devenu aujourd'hui un canal de distribution reconnu par tous les acteurs économiques du pays. Deux secteurs traditionnels s'y imposent : l'automobile et l'immobilier. En intégrant les demandes d'informations et les prises de contact en ligne qui aboutissent sur un achat (même offline), l'automobile et l'immobilier représenteraient respectivement 23,4 % et 22,0 % des volumes d'affaires du BtoC.

Les sites les plus fréquentés au Japon
(source Nielsen//NetRatings, février 2003)
- Site
Visiteurs uniques (en milliers)
Reach
1 Yahoo.co.jp
19 592
74,25 %
2 Nifty.com
11 807
44,74 %
3 Microsoft.com
10 732
40,67 %
4 Biglobe.ne.jp
10 696
40,53 %
5 Geocities.co.jp
9 810
37,18 %
6 Infoseek.co.jp
9 593
36,35 %
7 Ocn.ne.jp
8 612
32,64 %
8 Msn.co.jp
8 352
31,65 %
9 Msn.com
7 935
30,07 %
10 Rakuten.co.jp
7 127
27,01 %

Mais le marché "pur" du commerce en ligne grand public est dominé par un autre secteur, celui du contenu numérique (musique, vidéo, sonneries, logos...). Un secteur qui, ne necessitant pas de logistique et de stockage de marchandises, séduit bon nombre d'acteurs de l'Internet.

Cet essor du contenu numérique est surtout porté par le marché du m-commerce (mobile commerce). Tout comme en Europe, le m-business est largement dominé par les contenus de personnalisation des terminaux, tels le téléchargement de sonneries ou les fonds d'écran. En 2001, le marché du m-commerce a dépassé le milliard d'euros. 71 % du volume d'affaires étaient réalisés à partir des contenus divertissants et 10 % grâce aux offres de voyages.

D'ici 2006, le secteur de la vente de services (billetterie, voyages, divertissements...) pourrait représenter 64 % des transactions sur mobile. A cet horizon, le marché total du m-commerce devrait atteindre les 24,7 millions d'euros. De quoi faire réfléchir les opérateurs européens et américains.

Le cas Rakuten

Comme dans la plupart des secteurs d'activité, l'e-commerce japonais fait la part belle aux acteurs locaux. Après le retrait d'eBay du Japon en février 2002, seul Amazon.com continue de se maintenir dans l'Archipel grâce à sa réputation mondiale.

Parmi les sites marchands locaux, la plus belle réussite revient sans nul doute à Rakuten-ichiba, la première galerie marchande en ligne. Fondé en 1997 par Mikitani Hiroshi (devenu le deuxième contribuable du Japon en 2001), Rakuten s'est aujourd'hui imposé comme la référence du e-commerce japonais grâce à ses nombreuses petites boutiques regroupées dans sa galerie marchande.

Chacune de ces petites boutiques est tenue par un acteur différent. Les produits et services proposés dans cette galerie virtuelle sont de toutes sortes. On y trouve aussi bien des articles de mode, des spécialités régionales, des offres immobilières que de l'assurance. Ces deux dernières années, Rakuten a accueilli 2 000 nouvelles boutiques sur son portail. Aujourd'hui, la galerie compte plus de 10 300 partenaires et réalise un chiffre d'affaires annuel de 186 millions d'euros.

Pour s'imposer, Rakuten a choisi de casser les prix sur le référencement des e-commerçants désireux de s'installer dans sa galerie marchande. Le site a abaissé à 387 euros par mois son ticket d'entrée. Un tarif dix à vingt fois moins cher que les offres des autres galeries virtuelles. Autre coup marketing : Rakuten ne capte aucune commission sur le chiffre d'affaires réalisé par ses partenaires. Au contraire, le portail les assiste en leur proposant des services de mailing publicitaire ou des applications simplifiées de back-office.

Afin de poursuivre son expansion, Rakuten envisage de construire des offres thématiques. La société planche ainsi sur un portail centré sur les offres de voyages (Rakuten Travel) et sur une place de marché dédiée à l'emploi (Rakuten Business).

[Riyako Suketomo, Jap'Presse]
 
 
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