Le Net
Au pays de l'Internet mobile
 (Vendredi 23 mai 2003)
         

Spécial Japon

(en collaboration avec Jap'Presse)

Grâce au succès du service Internet mobile de NTT DoCoMo, l'i-mode, le Japon s'est imposé comme le pays des technologies mobiles. Fin mars, 62,5 millions de japonais étaient abonnés à l'un des trois services Internet mobile proposés sur le marché. Fait unique au monde, la moitié de la population d'un pays se connecte au Web depuis son téléphone portable.

Le marché japonais de l'Internet mobile est toujours largement dominé par NTT DoCoMo et son service i-mode. Ce service comptait 37,7 millions d'abonnés fin mars, soit plus de 60 % de part de marché. Le reste des abonnés Internet mobile se partage entre EZweb de KDDI (12,5 millions) et J-Sky de J-Phone (12,2 millions). S'ajoutent à cette population de "surfeurs mobiles", 13,1 millions d'abonnés classiques au téléphone portable. Autrement dit, 80 % des 75,6 millions d'abonnés mobiles japonais disposent de l'Internet nomade.

Dans ces conditions, on l'imagine aisément, le téléphone mobile est devenu un élément incontournable de la vie quotidienne des Japonais. Ce goût pour la communication mobile n'est pourtant pas nouveau dans l'Archipel. Au milieu des années 90, les "pagers" inondaient déjà le pays. Une déferlante que les opérateurs mobiles vont saisir au rebond en s'appuyant sur un constat : l'accès à l'Internet fixe coûte très cher.

Avant l'i-mode, le "pager"

Offrir un service de communication mobile, disposant d'une ouverture sur le Web et sur l'e-mail, s'impose dès lors comme le nouveau concept nomade. En février 1999, NTT DoCoMo, la filiale mobile de l'opérateur historique, lance l'i-mode. Il sera suivi en avril 1999 par KDDI puis, en décembre de la même année, par J-Phone.


Quand le téléphone mobile
devient un consommable...
(Jap'Presse)

Le lancement de l'i-mode par NTT DoCoMo sera mené tambour battant. L'opérateur s'appuie sur une vaste campagne publicitaire, qui met en avant l'une des jeunes actrices les plus populaires au Japon, Hirosué Ryoko (qui est à l'affiche du film français Wasabi). Slogan de cette campagne : "L'Internet mobile, c'est facile 'accès pour tout le monde".

Un message volontairement pédagogique et universel dont s'inspirera Bouygues Télécom pour son propre lancement i-mode en France ("L'Internet de poche, ça marche et c'est accessible à tous"). Car la formule NTT DoCoMo a fait ses preuves : six ois après sa commercialisation, l'i-mode a déjà convaincu un million d'abonnés.

A chacun son Internet mobile

Face à ce succès populaire de NTT DoCoMo, les deux autres opérateurs japonais vont tenter de distinguer leur propre offre d'Internet mobile. KDDI va ainsi miser sur les jeunes en proposant des réductions spéciales pour les étudiants. Dans le même temps, le deuxième opérateur mobile nippon va se forger une image volontairement technophile afin de séduire la population masculine.

KDDI a choisi de développer son offre d'Internet mobile sur le standard CDMA (Code Division Multiple Access). Ce protocole, développé par l'équipementier américain Qualcomm, permet d'améliorer la qualité du son et surtout de multiplexer les signaux voix et données. Cet avantage technologique permettra à KDDI d'enchaîner les nouveautés commerciales comme le téléchargement de séquences vidéo (EZmovie) ou la localisation par satellite (EZnavigation).

J-Phone, le troisième opérateur mobile japonais, devenu une filiale de Vodafone en 2001, a choisi pour sa part de s'adresser à la clientèle féminine, tout en explorant le marché du divertissement. Une opération menée en deux temps. Pour le lancement de son offre J-Sky, J-Phone va déployer une campagne de communication autour de Fujiwara Norika, une actrice très populaire au Japon parmi les femmes.

La vague du camera-phone

En parallèle, en novembre 2000, l'opérateur lance un nouveau service qui permet, grâce à un camera-phone, d'expédier des photos par e-mail mobile. Le service va végéter pendant une dizaine de mois avant d'être baptisé Sha-mail en juin 2001 à grand renfort de communication (Sha-shin signifie photo en japonais). Sha-mail va dès lors connaître un énorme succès. Par la suite, J-Phone creusera encore la voie du diverstissement en étant le premier opérateur à intégrer le Java sur ses terminaux afin de développer le concept du jeu mobile.

Pour les trois opérateurs mobiles japonais, cette course à l'extension des services et des fonctionnalités ne s'est depuis jamais arrêtée. En avril dernier, NTT DoCoMo a présenté ses terminaux i-mode 2G. Ces nouveaux téléphones disposent d'un objectif photo d'une précision de 1 megapixels, acceptent le format Flash et sont équipés d'un port pour carte mémoire et d'un port infra rouge. KDDI planche de son côté sur un téléphone multi-usage, capable de servir de porte-monnaie, de carte de crédit, de clé ou encore de billet de concert.

Autant d'innovations que les opérateurs mobiles du monde entier observent avec la plus grande attention. L'essor du SMS et du MMS aux quatre coins de la planète a permis au marché des télécoms de comprendre une chose : le succès de l'Internet mobile n'est en rien spécifiquement japonais. Il est même exportable. La communication sans fil est un marché universel.

[Riyako Suketomo, Jap'Presse]
 
 
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