Pour la 1ère fois, la Fevad analyse les performances logistiques des e-marchands français

Pour la 1ère fois, la Fevad analyse les performances logistiques des e-marchands français Click-to-possession, délais de préparation de commande et de livraison, taux de succès de la livraison... Des indicateurs décortiqués par la Fevad dans son nouvel observatoire logistique.

Alors que les analytics marketing se multiplient comme des lapins, les e-commerçants qui désirent évaluer leur performance logistique et se comparer à leur secteur sont pour le moins démunis. Ils vont pouvoir se réjouir, car ce matin à l'occasion de Paris Retail Week, dont le JDN est partenaire, la Fevad présentait son observatoire de la logistique e-commerce, la première étude française de "big data logistique", qui couvre la période du 1er janvier au 31 août 2015.

Très attendu, le premier indicateur présenté est la durée du click-to-possession, c'est-à-dire le délai qui sépare la commande en ligne de la prise en main par le client. Il inclut donc le temps de traitement par le marchand, la préparation de la commande, l'expédition, les différentes tentatives de livraison ou l'éventuel délai de récupération par le client, en point de retrait par exemple. Sur les sept premiers mois de l'année, tous secteurs confondus, il s'établissait en France à 5,38 jours calendaires. Sont pris en compte tous les modes de livraison à l'exception du click&collect, souvent assuré par des réseaux de transport dédiés.

LV1 : livraison rdc par 1 personne.
LV1 : livraison à l'étage par 2 personnes. © S. de P. Fevad

Le click-to-possession est bien sûr très lié au mode de livraison (voir tableau). Mais la Fevad constate également de fortes disparités sur le territoire, l'indicateur variant du simple au double, avec Paris dans une bonne moyenne à 4,93 jours. Naturellement, il évolue aussi beaucoup d'une famille de produits à l'autre. Ainsi, il monte jusqu'à 11,9 jours pour le mobilier mais retombe à 6,3 jours pour le high-tech et l'électroménager et descend jusqu'à 3,9 jours dans le textile et la chaussure, bien plus faciles à livrer.

95% des commandes sont expédiées entre J et J+2

Pour comprendre ce qui influe sur cet indicateur, il est intéressant d'observer de plus près le temps de préparation de commande, qui sépare la commande en ligne du moment de l'expédition. Il s'avère que 32% des 1 000 marchands analysés par l'observatoire préparent le colis le jour-même où il a été commandé par l'acheteur. 57% attendent le lendemain, 6% le surlendemain. Autrement dit, entre J et J+2 après la commande, 95% ont bien été expédiées. Mais à J+5, 3% n'ont toujours pas été expédiées. Ce temps de préparation de commande est mesuré en jours ouvrés.

Quant au délai de livraison, entre l'expédition et la livraison du colis, l'observatoire logistique de la Fevad révèle que 4% des commandes sont livrées dès le jour où elles ont été expédiées. 51% arrivent le lendemain et 39% le surlendemain. Soit, au total, 94% entre J et J+2 après l'expédition. A J+5, 1% des commandes expédiées n'ont pas encore été livrées. En moyenne, le délai de livraison s'établit à 1,6 jour. La taille du marchand fait néanmoins varier ce chiffre du simple au double, puisque cette moyenne tombe à 1,4 jour chez les gros marchands expédiant plus d'un million de colis par an, contre 2,8 jours pour les plus petits, qui tournent en-deçà de 50 000 colis annuels. Ce délai de livraison est aussi mesuré en jours ouvrés, sachant toutefois que les jours ouvrés transporteurs ne sont pas toujours les mêmes que les jours ouvrés marchands.

En matière de livraison aussi, le taux de rebond existe...

En cas de livraison à domicile, quel est le taux de succès du premier passage du transporteur ? Tous secteurs confondus, il s'élève à 83,78%. Les trois segments de l'e-commerce mis à l'honneur pour cette première édition de l'observatoire font toutefois moins bien : 81,34% pour le textile et les chaussures, 71,58% pour le mobilier et 61,17% pour le high-tech et l'électroménager. Le lieu du domicile joue là-encore beaucoup. Le département enregistrant le plus haut taux de succès du premier passage est le Morbihan (91,07%), devant le Calvados, la Marne et le Haut-Rhin, tandis que le plus bas taux est observé dans le Pas-de-Calais (74,75%), que devancent à peine le Nord et la Seine-Saint-Denis. Paris, proche de la moyenne, obtient 83,37%.

Echec des livraisons à domicile : 0,61% des colis sont renvoyés

Lors d'un échec de la livraison, les transporteurs tentent souvent d'autres passages, ou encore déposent la commande dans un point de retrait proche du domicile de l'acheteur. Il arrive néanmoins que le colis ne soit pas livré (ou pas récupéré) et soit renvoyé au marchand. Tous secteurs confondus, le taux de colis non livrés et renvoyés à l'expéditeur s'élève à 0,61%. Une proportion plus basse dans le textile et les chaussures (0,54%) et le high-tech et l'électroménager (1,41%) que dans le meuble (3,46%).

Projet initié il y a un an par la commission transport et logistique de la Fevad, cet observatoire a été constitué à partir de données fournies par trois Logistics Service Providers (Neopost Shipping, KeKoli/DDS Logistics et WelcomeTrack, nouveau nom de Vigicolis), qui remontent chaque jour à la fédération les données logistiques anonymisées de leurs clients marchands participants. La fédération agrège ces données, établit un échantillon représentatif et calcule un certain nombre d'indicateurs pour les restituer au marché. Au total, sont recueillies et analysées les données de 1 000 marchands, qui expédient 40 millions de colis par an, soit 10% du marché e-commerce français. Ces 1 000 marchands ont recours à 25 transporteurs différents.