Visa et Visa Europe vont fusionner pour contrer les géants du Web

Visa et Visa Europe vont fusionner pour contrer les géants du Web Pour mutualiser leurs investissements et contrer les solutions venues du Web, les acteurs traditionnels du paiement doivent devenir mondiaux, ont conclu les deux sociétés.

A l'issue de 3 ans de discussions dont 6 mois de négociations intenses, les 3000 banques européennes actionnaires de Visa Europe ont accepté de céder la société à son ancienne maison-mère Visa, qui déboursera jusqu'à 21,2 milliards d'euros. Il faut dire que l'époque s'y prête. En effet, l'environnement réglementaire européen, tout comme la concurrence croissante des solutions venues du Web, vont obliger les acteurs historiques à consentir des investissements de plus en plus importants et ce, sans aucune garantie de succès.

Ainsi, le portefeuille électronique V.me lancé par Visa Europe n'a pas rencontré son marché. Ses utilisateurs, consommateurs et marchands, sont progressivement migrés vers sa V2, Visa Checkout, mais rien ne dit qu'elle se révélera plus convaincante. Un autre exemple semble confirmer que les acteurs du paiement ne peuvent se limiter à une seule zone du monde et doivent devenir aussi globaux que les géants du Net : Visa et Visa Europe ont conçu ensemble la plateforme mondiale et le système de tokens employés à chaque transaction effectuée avec Apple Pay.

Les moyens de déployer la nouvelle génération de paiements

Nicolas Huss, DG de Visa Europe, analyse que "intégrer un groupe global va renforcer notre solidité financière et nous donner les capacités opérationnelles d’accélérer le déploiement de la nouvelle génération de paiements à travers l’Europe". L'absorption de Visa Europe (18 milliards de transactions par an) par Visa (71 milliards) n'empêchera pas l'Américain d'adopter une stratégie spécifique au vieux continent, où le marché des paiements est très différent du marché américain. Visa Europe devrait aussi bénéficier de l'évolution de son statut d'association vers celui d'entreprise lucrative. Les banques européennes, futures ex-actionnaires et bientôt clientes, risquent pour leur part de voir l'émetteur de cartes relever ses tarifs...