Les placements financiers ont aussi leur site de vente privée

Assurance-vie, fonds d'investissement, immobilier... Depuis fin 2005, Hedios.com se positionne comme un distributeur de produits de placements à prix discount. Son modèle ? Les ventes privées.

Ce mercredi 2 avril, une visite d'appartements un peu particulière était organisée à Nîmes. Tous les acheteurs potentiels étaient en effet des membres du site de ventes privées d'opportunités financières Hedios.com. Une incursion dans l'immobilier avait déjà réalisée par un autre acteur de la vente privée, Achat VIP (lire l'article : Achat VIP organise un déstockage immobilier sur Internet, du 09/11/07). Mais à l'époque, ce site s'était rapproché d'une société immobilière, vers qui il renvoyait des prospects et qui réalisait la transaction. Hedios pour sa part possède le statut d'agent immobilier qui l'autorise à procéder à des ventes.

Pourtant il s'agit de la première vente en direct de biens immobiliers. Mais l'opérateur n'est pas pour autant un acteur classique de la vente privée. Il ne propose pas des vêtements, du high tech ou des voyages, mais des produits financiers ou d'investissements. Créé en octobre 2005, cette société indépendante possède cinq statuts, lui permettant de faire du courtage en assurance, du conseil en investissements financiers ou des transactions d'immeubles et fonds de commerce. "Nous cherchons tous les investissements possibles, dans toute la palette du placement", explique Julien Vautel, président de Hedios.

Les produits financiers, dont l'assurance-vie, représentent 40 % de l'activité. Soit autant que la défiscalisation, regroupant par exemple les FCPI (Fonds communs de placements dans l'innovation), les FIP (Fonds d'investissement de proximité) et les Sofica (sociétés spécialisées dans le financement du cinéma et de l'audiovisuel). Les 20 % restants venant de l'immobilier, à travers la "pierre papier" (SCPI) permettant d'investir via des titres et non en achetant des biens immobiliers.

Hedios revendique 20.000 inscrits et 3.500 clients ayant déjà participé à une de ces ventes. Comme un opérateur de ventes privées traditionnel, la société recherche des bonnes affaires. Elle négocie avec des fournisseurs des conditions particulières pour faire à ses membres des offres exclusives limitées dans le temps. Chacun pouvant s'inscrire sans être parrainé, il s'agit plutôt de ventes "évènementielles". Au total, les membres du site ont placé plus de 50 millions d'euros d'encours, dans 8.000 contrats.

L'écart entre le nombre d'inscrits et celui des clients s'explique largement par la nature des transactions. "Il faut faire confiance pour placer son argent. Boursorama et ING ont eu besoin de temps pour convaincre", assure Julien Vautel. De son côté, Hedios - qui revendique un statut d'indépendant contrairement à ses concurrents liés à des banques - soigne sa relation client en les accueillant dans ses bureaux parisiens. En outre, le site gère la quasi-totalité des transactions par l'intermédiaire d'une plate-forme téléphonique 

Fonctionnant sur une logique discount, Hedios.com limite son budget de communication. Le site se contente d'acheter des liens sponsorisés, en se consacrant à des mots-clés très précis. Choisir des termes comme "FCPI" au lieu de "placements" par exemple a le double avantage de ne pas être trop cher - les mots-clés dans la finance sont traditionnellement parmi les plus demandés, et d'acquérir des prospects déjà à la recherche de produits particuliers. Pour le reste, en bon site de ventes privées, Hedios mise sur l'effet viral.