Luc Chatel veut renforcer les contrôles sur les sites marchands

Plus d'un tiers des sites e-commerce contrôlés en 2007 comportent des anomalies. Luc Chatel réclame plus de contrôles de la DGCCRF, notamment sur les délais de livraison, les cybermarchés et les sites de ventes privées.

En 2007, la DGCCRF a relevé 37 % d'anomalies sur les 6.570 contrôles qu'elle a réalisés sur les sites marchands, contre 35 % en 2006. Si au contraire la proportion d'infractions répréhensible pénalement a diminué, passant de 16 % à 12,5 %, le secrétaire d'Etat à la Consommation, Luc Chatel, explique dans une interview au Journal du Dimanche avoir demandé à la DGCCRF d'accroître ses efforts pour mieux surveiller les pratiques de cybermarchands. En 2007, l'organisme avait déjà réalisé 30 % de contrôles supplémentaires par rapport à 2006.

Dans le peloton de tête des marchands les plus indélicats on retrouve les voyagistes avec 44 % d'anomalies, les agences immobilières (43 %) et les vendeurs de produits multimédia (40%). Dans 64 % des cas, l'infraction consiste en l'absence des mentions obligatoires. Puis viennent la publicité trompeuse (10 %) et l'affichage des prix (9 %).Les voyagistes en ligne se sont d'ailleurs déjà fait tirer l'oreille par la DGCCRF en ne proposant pas le prix de leurs vols TTC (lire l'article : e-voyagistes : la DGCCRF dénonce un manque d'information, du 20/12/06).

Le secrétaire d'Etat précise que la DGCCRF orientera ses efforts sur "le respect des délais de livraison, les sites de commerce alimentaire et les sites de ventes privées. Ces derniers peuvent proposer de vraies "affaires" pour le consommateur mais certains affichent parfois des réductions de prix trompeuses".

Luc Chatel précise par ailleurs qu'au premier trimestre, sur les 12.000 réclamations reçues par la DGCCRF concernant l'achat de produits, 43 % visaient les vendeurs à distance alors qu'ils ne pèsent que 2 % du marché du commerce. Un chiffre légèrement en hausse puisqu'il était de 41 % sur le second semestre 2007.

Pour rétablir un climat de confiance qu'il estime détérioré entre sites marchands et consommateurs, Luc Chatel a rappelé les mesures décidées dans sa loi pour le développement de la concurrence au service des consommateurs, qui entreront en application le 1er juin, comme l'obligation de fixer une date limite de livraison, ou les frais de livraison "aller" à la charge du marchand en cas d'exercice du droits de rétractation par l'acheteur (lire notre enquête : Loi Chatel : quelles conséquences pour l'e-commerce ?, du 24/04/08).