Welcome Office veut étendre son activité à l'Europe

Le fournisseur d'équipement de bureaux sur Internet, racheté en février Raja, entend dynamiser sa croissance en profitant des centres logistiques du vépéciste. La société vise 10 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2008.

Le secteur de la fourniture de bureau est fait pour Internet. Du moins aux Etats-Unis, où trois des six plus importants sites de commerce sont sur ce créneau. Staples, Office Depot, et OfficeMax ont généré à eux seuls plus de 12 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2006. En France, le marché est moins développé. Le numéro un du secteur, Welcome Office, a dépassé les 7 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2007. Mais bénéficiaire deux ans après sa création en 2000, cet acteur 100 % online a suscité les convoitises.

Approché par de nombreux industriels, dont Staples, Fiducial, JPG, ou JM Bruneau, Welcome Office a finalement été repris en février dernier par Raja, un vépéciste employant 750 personnes, spécialisé dans la vente d'emballages, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 220 millions d'euros en 2007. Le montant de l'opération n'a pas été dévoilé. "Le préalable à la vente de l'entreprise était que les dirigeants en place en conservent le contrôle opérationnel. Et c'est justement ce que souhaitait Raja", explique Didier Riahi, PDG de Welcome Office.

Le choix de Raja se fait-il au détriment de synergies plus évidentes avec un mastodonte de la fourniture de bureau ? Non, estime Didier Rihai, qui met en avant des clients communs : les PME, ainsi que le savoir faire de Raja dans les catalogues, et sa présence à l'international. "Editer des catalogues nous apporterait une dimension multi-canal. Les huit plates-formes logistiques de Raja en Europe constituent une base solide pour nous lancer à l'international". Sans cela, Welcome Office vise un chiffre d'affaires de 9 à10 millions d'euros cette année.

Une croissance solide pour une société qui compte plus de 30.000 PME clientes, toutes conquises sur Internet. En effet, le groupe ne dispose pas de force commerciale capable de démarcher directement les PME, ni d'une base clients à migrer sur le Web. Comme un site BtoC, il capte ses clients en usant du marketing online, en passant de l'achat de liens sponsorisés, le référencement naturel, l'affiliation ou l'e-mailing. Un savoir faire dont il est fier, tout comme du fait d'être l'un des rares sites BtoB ayant survécu à la bulle Internet.

En attendant que les sociétés françaises soient aussi promptes à acheter leurs fournitures sur Internet, Welcome Office veut consolider ses parts de marchés en capitalisant sur son savoir faire. Pour Didier Rihai, "de commerçant en ligne, nous nous sommes transformés au cours des années en société technologique. C'est ce savoir faire marketing et technologique qui nous a donné cette avance sur nos concurrents, et nous comptons le conserver."