Le mobile, c'est l'avenir ? Si tous les acteurs du marketing et autres publicitaires
l'ont déjà bien intégré, les contours de la problématique sont moins bien définis
en ce qui concerne le e-commerce.
Marc Lolivier, délégué général de la Fevad, assure pourtant que les e-marchands
s'y intéressent de très près : "avec 40 millions d'abonnés mobiles,
le potentiel de développement du m-commerce est très important". 981.000 utilisateurs
reconnaissent d'ailleurs avoir acheté sur Internet mobile au cours des six dernier
mois, selon le dernier baromètre de la Fevad réalisé avec Médiamétrie//NetRatings.
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Christophe Lasserre (Alapage) et Marc Lolivier (Fevad)
© Marine de Saint Seine, JDN
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Pour autant, rares sont les marchands à avoir investit massivement dans cette
nouvelle forme de commerce. Parmi ceux qui testent ce nouveau canal de distribution,
d'information et de relation client, le site de produits culturels Alapage. Sa
plate-forme AlapageMobile, lancée en septembre dernier, est aujourd'hui la
numéro trois de son secteur selon Nielsen, après les versions mobiles de la
Fnac et d'eBay, assure Christophe Lasserre, PDG d'Alapage.com.
"La confiance qu'inspire l'enseigne fait qu'il arrive régulièrement que des
produits chers, comme des écrans LCD à 400 ou 500 euros, se vendent
sur mobile" témoigne-t-il, lui-même encore surpris. Il constate toutefois que
l'usage d'AlapageMobile se fait surtout sur le non-transactionnel, comme le
suivi de commande et de relation client.
"Le mobile, ça ne marche pas vraiment"
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Et chez PriceMinister, qu'en pense-t-on ? "Le mobile ça ne marche pas
vraiment, il faut être réaliste" répond Pierre Kosciusko-Morizet, l'air (toujours)
amusé. Trop peu de gens consultent Internet sur leur mobile selon lui,
et quand ils le font c'est souvent pour constater - comme s'ils n'y croyaient
pas - que cela fonctionne, et non pas pour faire des emplettes.
Si le PDG de PriceMinister admet tout de même que "le mobile, c'est l'avenir"
- il a bien lancé Pricemini.mobi permettant de consulter les prix en temps
réel - il attend que les terminaux soient au point. "Là, on ne fera
même plus de différence entre Internet et Internet mobile".
"On croit au mobile en ce qui concerne le
service" |
Fabrice Berger Duquene, responsable du développement Web chez Redcats, a la
même analyse du phénomène. "Le mobile, on y croit en ce qui concerne le service,
ça marche très bien par exemple chez La Redoute, pour confirmer l'arrivée des
colis en points relais. Mais tant qu'il sera toujours aussi compliqué de surfer
sur le Net avec les téléphones
ça n'ira pas plus loin". Il remarque :
"il n'y a rien de plus personnel et de plus intrusif que le téléphone portable,
ce qui peut aussi s'avérer être un frein.