Amazon dévoile contre son gré son chiffre d'affaires au Royaume-Uni

Amazon dévoile contre son gré son chiffre d'affaires au Royaume-Uni A l'occasion d'une enquête du Parlement britannique sur ses pratiques d'évitement fiscal, Amazon a été obligé de rendre publiques ses ventes : 3,6 milliards d'euros en 2011.

Le géant américain de l'e-commerce Amazon, qui a toujours gardé secrète la répartition de ses ventes en Europe, a été acculé par le Comité parlementaire britannique aux Comptes Publics à rendre publics ses revenus au Royaume-Uni. Le site marchand y a réalisé un chiffre d'affaires de 1,86 milliard de livres en 2009 (2,30 milliards d'euros), de 2,36 milliards de livres en 2010 (2,92 milliards d'euros) et de 2,91 milliards de livres en 2011 (3,60 milliards d'euros). Soit une croissance de 27% en 2010 et de 23% en 2011.

Amazon avait été passé sur le gril par le Parlement britannique le 12 novembre dernier, aux côtés de Starbucks et Google, pour s'expliquer sur ses pratiques d'évitement fiscal, qui lui permettent de payer un impôt sur les sociétés dérisoire au Royaume-Uni en dépit de son indéniable succès commercial. Le représentant d'Amazon, son directeur des affaires publiques Andrew Cecil, avait été ridiculisé par le Comité parlementaire aux Comptes Publics lorsqu'il avait prétendu ne pas connaître les revenus britanniques du site mais ne rien vouloir cacher. La présidente du Comité, Margaret Hodge, avait alors exigé qu'Amazon présente ces chiffres, ce qu'Andrew Cecil vient de faire en demandant qu'ils demeurent confidentiels. Raté : le Comité les a publiés.

Amazon ne s'est cependant pas conformé à toutes les demandes du Parlement britannique puisqu'il ne lui a pas communiqué ses bénéfices, qui auraient pourtant permis d'évaluer le montant de l'impôt sur les sociétés dont il devrait s'acquitter.

Par ailleurs, les ventes britanniques de l'e-commerçant sont plus basses que les analystes ne les évaluaient. Elles sont par exemple bien inférieures à celles des retailers John Lewis (10,76 milliards d'euros en 2011) ou encore Dixons (10,08 milliards d'euros en 2011). Rapportées à son chiffre d'affaires de 7,5 milliards d'euros en Europe en 2010, elles démontrent enfin que le Royaume-Uni ne pesait déjà plus à cette époque que 40% des ventes européennes d'Amazon.

En France, Amazon a admis mi-novembre que la Direction générale des finances lui réclamait près de 200 millions d'euros d'arriérés d'impôt, d'intérêts et de pénalités liés à la déclaration à l'étranger de chiffre d'affaires réalisé dans l'Hexagone, pour la période allant de 2006 à 2010 (lire l'article Le fisc français réclame 198 millions d'euros à Amazon, du 13/11/2012).