Les étapes du financement des sites marchands passées au crible La cession industrielle : la sortie par excellence

De plus en plus de sites marchands choisissent effectivement de s'adosser à un groupe industriel. Mistergooddeal a été racheté par M6 ; Cdiscount a rejoint Casino comme plus tard Monshowroom ; Discounteo a été acquis par GPdis ; Rue du Commerce a été repris par Altarea-Cogedim ; Delamaison, Le Jardin de Catherine et Plantes-et-jardins sont respectivement entrés chez Leroy Merlin, Mr Bricolage et Gamm Vert ; Pecheur.com a été cédé à Oxylane ; Wanimo a été racheté par un groupe industriel dont le nom n'est pas encore connu...

Et comme l'indique Gauthier Picquart, le marché de l'e-commerce a besoin de se structurer. "Or pour cela, il faut des investissements conséquents, explique-t-il. Les e-marchands ont donc besoin de trouver des structures avec lesquelles existent des synergies et qui disposent de cette capacité d'investissement."

Ces sorties industrielles vont s'accélérer, prévient d'ailleurs Philippe Collombel. "L'e-commerce devient de plus en plus une évidence, or les grands distributeurs dans leur grande majorité l'ont mal anticipé. Ils vont donc devoir racheter des e-commerçants." E-commerçants pour lesquels il est indispensable de trouver une telle sortie, estime-t-il. "Pour cela, le critère de la croissance profitable est incontournable", constate-t-il.

Mis à part le rachat des parts des fonds par les dirigeants, la cession industrielle constitue l'unique finalité, explique Jean-Michel Pimont. "Et le seul moyen pour nous de réaliser notre investissement."

Choisir un projet industriel

Lorsque Gauthier Picquart et Olivier Bernasson ont envisagé une cession industrielle pour leur site marchand, l'un comme l'autre expliquent avoir été attentifs au projet qui leur été proposé. "Parmi nos critères, nous voulions protéger l'entreprise et trouver un groupe qui éviterait des situations sociales difficiles, indique le cofondateur de Rue du Commerce. Par exemple, un groupe de distribution aurait peut-être organisé des plans sociaux. Ce risque n'existait pas avec Altarea, dont l'objectif est d'investir et apprendre sur Internet".

Chez Pecheur.com, Olivier Bernasson imaginait plutôt un deuxième tour de table. Ses fonds étaient d'ailleurs d'accord. Mais Oxylane, apprenant que le site marchand était peut-être à vendre, l'a approché au même moment, fin 2009. "Nous n'avons jamais envisagé aucun autre groupe, explique l'entrepreneur. Nos visions, nos valeurs et nos projets ont collé dès le premier rendez-vous." En 2010, Oxylane acquiert la majorité de Pecheur.com, les fonds sortent du capital et l'équipe dirigeante ne conserve qu'une part minoritaire, qui sera progressivement cédée dans les années futures. Conformément aux désirs de chacun, Olivier Bernasson demeure aux commandes.