Comment Google prépare sa grande offensive contre Amazon Google Shopping Express : un pied dans la logistique

Après plusieurs mois de fonctionnement en beta, Google Shopping Express a été lancé officiellement à San Francisco en septembre 2013. Il permet aux consommateurs d'acheter auprès de marchands physiques (avec Google Wallet, depuis le Web fixe et mobile) et de se faire livrer sous 3 à 5 heures par des voitures estampillées Google. Plusieurs grandes enseignes sont partenaires (Walgreens, Staples, Target, L'Occitane, Toys'R'Us...) mais la variété de l'offre n'est pas encore tout-à-fait satisfaisante.

A première vue, Google Shopping Express (GSX) se positionne donc sur le créneau de la livraison le jour de la commande, où l'autre acteur principal n'est pas Amazon mais eBay. Avec son service eBay Now, la plateforme permet d'acheter auprès de commerces physiques locaux et d'être livré dans l'heure. Mais GSX permet aussi à Google de se placer sur le terrain d'Amazon. D'abord sur celui des produits frais et d'épicerie - puisqu'après San Francisco en décembre Amazon déploiera cette année dans une vingtaine de villes AmazonFresh - mais aussi sur les autres catégories de produits.

Un abonnement 10 à 15 dollars de moins qu'Amazon Prime

D'autant que s'il est pour l'instant gratuit, Google Shopping Express sera bientôt facturé sur le principe d'un abonnement annuel... à la façon d'Amazon Prime. Selon Techcrunch, il vaudra même 10 à 15 dollars de moins que les 79 dollars par an requis par le programme de livraisons rapides illimitées d'Amazon. Contre lequel Google a donc encore trouvé une façon de lutter. Ses récentes acquisitions de BufferBox (casiers de retrait de commandes en ligne) et de Channel Intelligence (plateforme de gestion de données) vont en outre lui permettre de se renforcer encore en matière de livraison, même si Amazon déploie de son côté aussi des Lockers.

Logistique : Google a encore du chemin à faire

Mais la livraison n'est pas le seul domaine de l'e-commerce dans lequel GSX va permettre à Google de marquer des points. Son service de paiement et de checkout Google Wallet, dont l'adoption est loin d'être massive et que les solutions de Paypal et même d'Amazon devancent encore largement, va ainsi y gagner un point d'ancrage en devenant la porte d'entrée donnant accès à de grandes enseignes physiques. Le comparateur Google Shopping aussi, en intégrant les offres locales disponibles sur GSX.

Plus largement, l'arrivée de Google sur la facette logistique de l'e-commerce est assez surprenante. Certes, la firme a confié à un sous-traitant la flotte de véhicules qui sillonnent la région de San Francisco pour livrer les commandes GSX. Elle entre néanmoins "dans le dur" des métiers de l'e-commerce. Et là où ses compétences sont les plus affirmées, sur les aspects plateformes logicielles et data, le travail n'est pas terminé.

Prochaine étape : la marketplace

Google accumule cependant les différentes briques qui lui seront utiles pour, un jour prochain, ouvrir sa propre marketplace. Les marchands référencent déjà leurs produits sur Google Shopping et son service Trusted Stores sert à les évaluer. Il n'y a "plus qu'à" ajouter un système de panier puis à prendre les paiements, ce que Google sait aussi déjà faire. Peut-être Google Shopping Express est-il un premier pas dans cette direction, grâce auquel la société va se familiariser avec les contraintes logistiques des marchands. Parions en tout cas que l'étape de la place de marché abritant les offres d'e-commerçants sera tôt ou tard franchie par Google.