Le shopping social : effet de mode ou vraie évolution ? De nouvelles fonctionnalités sociales à valeur ajoutée

Faire du lèche-vitrines entre copines, décider en couple de la couleur du canapé, hésiter à dix entre un appareil à raclette et un coffret cadeau... Autant de circonstances où le shopping en ligne est encore en défaut par rapport à l'achat en magasin physique. Vraiment ? Plusieurs e-marchands et prestataires commencent à proposer des fonctionnalités qui permettent de faire du shopping en ligne à plusieurs. Il ne s'agit plus de simplement permettre le partage d'un produit sur Facebook ou sur Twitter, ou encore d'ouvrir un onglet marchand sur sa page fan. Mais d'intégrer à l'expérience du cyberacheteur un service à valeur ajoutée.

C'est par exemple le cas de l'application d'achat de cadeau en commun sur Facebook conçue par Pixmania en collaboration avec le service de cagnottes en ligne Leetchi.com. Concrètement, l'utilisateur crée une nouvelle cagnotte, indique le bénéficiaire et la date de clôture de la levée de fonds, puis choisit le ou les cadeaux sur Pixmania, ceci sans quitter l'application. Il sélectionne ensuite les participants, qui peuvent alors laisser des commentaires et payer en ligne, éventuellement en masquant la somme qu'ils versent. Cette fonctionnalité est présente sur toutes les fiches produit de Pixmania, accessible en un clic aussi facilement que le partage sur Facebook.

la fiche de sandra, vendeuse sur vestiairedecopines.com
La fiche de Sandra, vendeuse sur Vestiairedecopines.com © Vestiairedecopines.com

Mais c'est aussi une grande partie de l'expérience utilisateur de Vestiairedecopines.com, dépôt-vente de vêtements et d'accessoires de mode peu portés, sélectionnés et repackagés par le site. Son PDG Sébastien Fabre explique avoir commencé, à l'ouverture en 2010, avec des fonctions simples : "aimer" un produit, l'identification avec Facebook Connect... "Nous avons regardé comment se comportaient les utilisatrices. Par exemple, 90 % des utilisatrices aiment trois marques. En considérant l'information 'telle utilisatrice suit telle marque', nous avons en un an réduit de 700 à 300 le nombre de marques dont nous mettons en vente les produits, afin de coller davantage aux attentes de notre audience." Vestiairedecopines.com a en outre synchronisé les alertes et les wishlists avec Facebook Connect : "Une vendeuse que vous appréciez met en vente un nouvel article, vous êtes prévenu sur votre mur".

Une nouvelle version du site est prévue pour fin mars, sur laquelle les outils communautaires sont renforcés. Par exemple, un onglet Feedback permettra d'ouvrir une boîte de chat avec ses amis connectés sur le site ou encore avec le service client, à l'image de ce que propose déjà le site britannique d'Asos.com sur sa marketplace.

Pixmania, qui ne s'en tient pas à un dispositif déjà très complet (17 pages Facebook, 10 comptes Twitter, une chaîne YouTube), étudie très sérieusement les Facebook Deals et proposera dans les mois qui viennent des bonnes affaires géolocalisées. "D'ici cet été, nous proposerons aussi des offres exclusives sur Facebook, avec des codes spécifiques, ajoute Ulric Jérome. Etre présent sur un réseau communautaire sans contenu exclusif n'aurait aucun intérêt." Car encore une fois, l'idée n'est pas d'ajouter une brique sociale uniquement pour le principe, ou pour tenter un "coup de com", mais de l'intégrer à l'expérience client afin de l'enrichir.

De plus en plus nombreux sont d'ailleurs les e-marchands qui utilisent Facebook Connect pour identifier leurs utilisateurs en tant que membres du réseau social. Il leur est ensuite facile de faire remonter sur leur site les avis des amis du visiteur ou encore de lui adresser des recommandations construites à partir des informations extraites de son profil, comme le fait Amazon.


D'ailleurs, Facebook lui-même s'y met. Le réseau social teste actuellement un programme baptisé Buy-with-Friends, pour l'instant limité aux biens virtuels, qui publie les achats réalisés par un membre dans les newsfeeds de ses amis et, en proposant des discounts à ces derniers, les incite à effectuer le même achat.