Les 3 principales solutions SaaS de click&collect passées au crible SoCloz : l'e-réservation à la performance

SoCloz se concentre sur l'un des nombreux parcours d'achat relevant du click&collect : l'e-réservation, c'est-à-dire la réservation en ligne d'un article que l'on récupère, essaie et éventuellement achète en magasin. "La livraison en magasin des commandes en ligne est principalement utilisée pour ne pas payer les frais de livraison et transforme les boutiques en point de retrait, il ne s'agit donc pas du tout de la même audience, estime Jérémie Herscovic, PDG de SoCloz, qu'il a fondée en 2010. Nous ne nous occupons donc que d'e-réservation, où l'absence de prépaiement introduit de nombreuses considérations très centrales, comme la nécessité de limiter les no-shows ou de faire valider par un vendeur la disponibilité des articles."

jérémie herscovic, pdg de socloz
Jérémie Herscovic, PDG de SoCloz © S. de P. SoCloz

Concrètement, SoCloz récupère la vision qu'a l'enseigne des stocks de ses boutiques ou la reconstitue à partir des réassorts envoyés en point de vente. "Comme il est impossible de disposer de données de stock absolument fiables, non seulement nous travaillons avec des algorithmes sur le taux d'acceptation de chaque magasin, mais nous demandons systématiquement une validation par un vendeur lorsque nous envoyons une demande d'e-réservation", souligne Jérémie Herscovic. Généralement, dans le quart d'heure qui suit, l'internaute voit sa demande confirmée ou infirmée.

SoCloz a aussi développé une série d'algorithmes pour garantir le taux de visite : la solution peut refuser une e-réservation à un adepte des no-shows ou à un internaute qui utilise une adresse mail jetable, elle sait aussi lui demander de valider sa réservation en lui envoyant un code par SMS comme le fait 3DSecure... "Nous construisons également des algorithmes pour qualifier la prise en charge des e-réservations par les magasins et envoyer les utilisateurs dans les meilleures boutiques de leur périmètre." Le credo de SoCloz : la marque s'occupe de l'acquisition de trafic et la start-up de la transformation, tout en s'assurant que les magasins répondent au mieux. A l'arrivée, 86% des e-réservations donnent effectivement lieu à une visite et 70% d'entre elles se soldent effectivement par un achat. Autrement dit, 60% des e-réservations sont transformées.

Du cross-selling pour 40% des e-réservations transformées

SoCloz travaille avec une cinquantaine d'enseignes, qui au total comptent environ 7000 points de vente. Une accélération impressionnante, puisqu'il y a un an la start-up ne revendiquait que quatre clients. En 2014, SoCloz a envoyé pour 32 millions d'euros d'e-réservations chez ses clients. En moyenne, ces magasins voient leur chiffre d'affaires augmenter de 3 à 5% grâce à l'apport des e-réservations. Sans compter, donc, le cross-selling et l'up-selling que réalisent les vendeurs : 40% des clients qui achètent un produit e-réservé repartent avec au moins un article supplémentaire. Ce qui conduit SoCloz à préparer un dispositif d'aide à la vente apportant aux vendeurs des idées de cross-selling associées.

Côté modèle économique, SoCloz se rémunère à la performance. Pas de frais de setup ou d'abonnement. La start-up prend une commission lorsque l'auteur de l'e-réservation arrive en magasin. Elle ne gagne donc pas d'argent sur les no-shows, mais n'en perd pas si le consommateur repart sans l'article. Quant au montant de la commission, il est fonction du trafic du site, du panier moyen et du taux de transformation web-to-store que SoCloz imagine pour l'enseigne. Techniquement, mettre en place la solution prend deux semaines, mais il faut compter jusqu'à 3 mois pour que les vendeurs s'approprient l'outil.

Des algorithmes pour accroître encore la conversion

Son chiffre d'affaires s'élève cette année à 1,5 million d'euros et la société, rentable depuis quatre mois, prévoit de le multiplier par deux ou trois chaque année. Active en France et au Benelux, elle emploie 20 salariés, qui seront 36 en fin d'année. A moins qu'elle décide d'ouvrir d'autres pays et doive recruter davantage encore. SoCloz a levé un petit million d'euros en avril 2012 puis 1,5 million en novembre 2013 et compte à son capital les fonds Alven Capital et Fa Dièse ainsi que quatre business angels.

Ses projets ? "D'une part, poursuivre les développements d'algorithmes pour renforcer notre approche de performance et de conversion, explique Jérémie Herscovic. D'autre part, reprendre en main Socloz.com et notre réseau de diffuseurs partenaires, comme Mappy, pour développer ces canaux supplémentaires d'e-réservation pour nos clients." A l'heure actuelle, ils leur apportent 5% d'e-réservations supplémentaires. Il devrait donc être possible d'en faire un levier plus significatif encore.