Six innovations e-commerce et retail présentées à Vadconext

Six innovations e-commerce et retail présentées à Vadconext Cette année encore, le salon lillois Vadconext a été l'occasion pour les start-up de montrer les innovations qu'elles ont développées pour les acteurs du retail et de l'e-commerce.

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Emetteur au-dessus d'étiquettes électroniques Pricer © JDN

Phoceis, déjà à l'origine de l'application myAuchan, a conçu un ingénieux service de localisation des produits en magasin. Les étiquettes électroniques qui équipent déjà les grandes surfaces sont mises à jour par des émetteurs-récepteurs infrarouge situés à 4 mètres du sol, au-dessus des linéaires, à raison d'un pour 100m². Phoceis parvient à utiliser cette installation pour triangulariser les étiquettes et donc repérer exactement l'emplacement de chaque produit. L'agence a donc pu développer une application permettant de localiser toutes les références du Leroy Merlin de Valenciennes. Ce qui permet aussi de préconiser un parcours optimisé pour l'approvisionnement et le picking réalisé par le magasin comme pour remplir le chariot du consommateur.

"La beauté du dispositif : nul besoin d'installer quoi que ce soit, il fonctionne avec les étiquettes électroniques existantes, même celles qui ont cinq ans", souligne Rudy Houque, responsable innovation de Phoceis. Leroy Merlin profitera néanmoins de l'installation des 5 millions d'étiquettes qu'il vient d'acheter à Pricer pour intégrer à son application le service, qui devrait être disponible en 2015 dans ses 120 magasins. Créée à Lille en 2002 et employant 15 personnes, Phoceis travaille également avec l'autre principal fabricant d'étiquette électronique du marché : SES (chez Auchan par exemple).

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Capture d'écran de l'application de Phoceis et Pricer pour Leroy Merlin © Phoceis

Xilopix a créé un moteur de recherche de produits d'un nouveau genre, qu'il teste actuellement avec Leroy Merlin. Dans le monde physique, la recherche de produits est le plus souvent visuelle, alors qu'elle est sémantique sur les sites marchands. Pour sa part, Xilopix permet à l'utilisateur de placer plusieurs produits dans le champ de recherche : le moteur saura afficher des produits proches. Cette proximité est déterminée de deux façons. L'indexation des articles en catalogue est en partie sémantique, mais repose aussi sur des descripteurs visuels. Par exemple, alors qu'une couleur sera très mal décrite sémantiquement ("orange", "mandarine", "corail"...), sa valeur RGB permettra bien plus facilement de trouver un produit de couleur proche.

Et côté sémantique aussi, la recherche de Xilopix est mieux organisée, permettant par exemple de remonter des penne de MDD à partir de penne Barilla. Concrètement, l'utilisateur indique les produits proches de ce qu'il cherche (et exclut ceux qui ne conviennent pas), le moteur les combine et lui fait remonter des articles correspondant à leurs caractéristiques communes. "Ce service, plus performant et plus simple pour l'utilisateur, qui surpondère le visuel pour écraser l'imprécision du sémantique, est proposé en SaaS et facturé au nombre de requêtes utilisateurs par mois", précise son vice-président, Bruno Prely. La création de l'interface est laissée aux agences. Xilopix, qui se décrit comme un spécialiste de l'indexation, a été fondé en 2008 et emploie 27 personnes à Epinal.

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Cliquer sur le pouce vert ajoute l'article dont le moteur devra tenir compte des caractéristiques, cliquer sur le pouce rouge fait l'inverse © Xilopix

Keyneosoft a développé pour Ikea une application mobile encourageant les achats d'impulsion. L'utilisateur peut photographier avec son smartphone un produit qui lui plaît, l'application le reconnaît dans le catalogue Ikea ou remonte l'article qui lui ressemble le plus. Le consommateur l'achète et, entre autres modes de retrait, peut choisir la livraison en casier. Lorsqu'Ikea y a livré le colis, il reçoit un code pin grâce auquel il pourra ouvrir le casier et récupérer sa commande. Un premier test verra le jour à Lille en début 2015, avec des casiers de tailles variables probablement installés en gare de Lille Flandres, qu'Ikea ambitionne de livrer toutes les deux heures.

L'enseigne cible donc aussi les consommateurs qui rechignent à aller jusqu'en périphérie des villes pour trouver un de ses magasins. "Et cela permettrait d'obtenir ses achats dans un temps record", ajoute François Ligi, chez Keyneosoft, start-up fondée à Tourcoing par deux anciens de La Redoute qui se spécialise dans la digitalisation des points de vente.

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Application Keyneosoft pour Ikea et consigne Ikea © JDN

Ubudu fabrique des beacons et édite le SDK qui permet aux applications de communiquer avec eux ainsi que le service en cloud sur lequel l'enseigne peut définir les règles de ses campagnes : par rayon, par segment de clients... ceci sans intégration complexe avec son CRM. Décathlon, qui teste le service, peut ainsi se baser sur des données clients (détenteur de la carte de fidélité ? adepte du running ? qui a mis des baskets dans ses favoris ?) pour pousser un rayon lorsque le consommateur s'approche de l'entrée, un produit (ciblé ou générique selon la connaissance client) lorsqu'il entre dans le rayon, un questionnaire de satisfaction quand il quitte le magasin...

Le service cloud – qui peut être intégrée au système CRM de l'enseigne via une API - donne aussi accès aux logs de tout le parcours client et fournit des graphes pour visualiser les principales données. Le test que mène Décathlon en interne dans son magasin belge de Gand sera ouvert au public dans quelques semaines, avant d'être déployé à ses 12 points de vente dans le pays. Pourquoi Ubudu est-il innovant ? D'abord parce que ses beacons sont sécurisés : "Pas question comme avec Shopkick de sniffer les numéros d'ID des beacons et de communiquer avec eux depuis son canapé... ni d'installer de faux beacons chez son concurrent", explique Thomas Saphir, cofondateur d'Ubudu. Ses beacons envoient également des signes vitaux et peuvent être rechargés, mis en veille ou éteints pour rallonger leur durée de vie.

Surtout, le modèle économique de la société réside moins dans la vente de beacons que dans la commercialisation auprès des grands comptes de sa plateforme logicielle, qui dispose également d'un mode offline. Enfin, ce pionnier des beacons en France, fondé en 2011 à Paris et Varsovie, mettra bientôt à jour le firmware de ses bornes pour permettre une communication bidirectionnelle qui permettra aux smartphones d'envoyer un message au magasin, par exemple pour bénéficier d'un accueil personnalisé.

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uBeacon d'Ubudu et plateforme associée © JDN
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L'utilisateur de l'application Critizr pour montre connectée note le magasin d'un mouvement du pouce © JDN

Critizr, service indépendant de collecte d'avis clients en point de vente, revendique actuellement 500 000 téléchargements de son application mobile et 200 000 utilisateurs actifs par mois, chiffre qui progresse d'environ 25% d'un mois sur l'autre. En rythme d'adoption rapide, il est par ailleurs en train de mettre en place une appli pour montre connectée. Développée pour la montre Android de LG, elle sera aussi adaptée à l'iWatch en janvier. Elle permet, via le smartphone de l'utilisateur qui communique avec des beacons disposés en magasin, de réaliser plusieurs actions. Si le client n'est pas content ou a besoin d'aide, il peut par exemple appeler le chef de rayon ou le directeur, qui le localise alors à 50cm près. Il peut aussi noter son expérience en levant son pouce vers le haut ou en l'abaissant. Et pour ceux qui trouveraient le geste peu discret, Critizr est en train d'ajouter un système de notation par étoiles à son application pour montre.

Les cas d'utilisation sont nombreux. "Imaginons que le client soit depuis 5 minutes dans un rayon donné, explique Youssef Oudahman, responsable grands comptes de la start-up. Sa montre vibre : le magasin lui demande si tout va bien. S'il baisse le pouce, quelqu'un du magasin peut venir le voir." La start-up, dont le service est actuellement utilisé dans 70 000 points de vente (dont 400 magasins Mr Bricolage ou encore 2 500 stations essence Total), ne s'interdit bien sûr pas de regarder du côté d'autres objets connectés susceptibles de l'aider à recueillir des avis clients sur les temps forts de leur expérience en point de vente.

Webpulser  a développé le projet Meezprint pour Auchan. A partir des 70 photos d'un utilisateur prises simultanément par une cabine de capture 3D, le logiciel le reconstitue en 3D sur ordinateur. Il est ensuite possible de l'imprimer en 3D en figurine et donc d'imaginer toute une variété de possibilités : prendre une pose qui permettra à la figurine de servir de serre-livres, faire une figure à plusieurs... Le personnage 3D pourra également être inclus à une animation 3D ou inséré dans un jeu en ligne – une application développée par Picwic. "Cette installation – cabine de scan et impression de figurine - va être proposée au grand public dans la surface dédiée à l'impression 3D qui verra le jour fin novembre dans le magasin Auchan de Villeneuve d'Ascq", annonce Quentin Tousart, le dirigeant de la start-up roubaisienne Webpulser. On pourra également y imprimer divers objets préalablement personnalisés, dans les univers enfant, bijoux et déco.

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Cabine de scan 3D utilisée par Webpulser pour Auchan © JDN