La vague du marketing
viral envahit nos écrans d'ordinateurs, et plus généralement notre environnement.
Plus qu'une vague, c'est un déluge. Un mail ou un blog intriguant derrière lequel
se cache une marque, une vidéo amusante que l'on transfert par mail, un événement
exceptionnel organisé par un marque et dont on ne cesse de parler. C'est le concept
même de la communication virale : utiliser un ton décalé, qui surprend et fait
sourire, pour amener le consommateur à devenir acteur de la campagne, en contribuant
à la faire connaître, d'où le terme "viraliser".
"Après des débuts
chaotiques et rudimentaires, le marché du marketing viral est à maturité",
affirme Jodouin Mitrani, directeur fondateur de l'agence Buzz Lemon. "Avant, le
viral était considéré dans un campagne de communication comme un parasite, aujourd'hui
la tendance est inversée et il se situe quasiment en amont de la démarche" analyse-t-il.
Comment
expliquer un tel engouement des marques pour cette forme de publicité ? Plusieurs
facteurs corrélés en sont à l'origine. Avec l'avènement d'Internet et de la télévision
numérique, les canaux d'information sont démultipliés, le consommateur d'aujourd'hui
se voit par conséquent abreuvé d'images. Il est, par ailleurs, confronté à
un surchoix permanent de produits et de marques. Ces dernières ont dès lors tendance
à communiquer d'avantage. Le consommateur, en proie à un sentiment de saturation
généralisé, adopte un comportement indifférent, voire anti-pub.
Les
blogs et Internet en chiffres |
Internet
| 1er média devant la TV à l'horizon 2011 |
Internet | 85 % des contenus y sont produits pas des individus |
Myspace | équivalent au 11ème
pays le plus peuplé au monde |
Global
| 100 millions de blogs dans le monde |
Skyblog | 10 millions de blogs |
Source
: Journal du Net, 2007 |
Pour Gregory
Pouy, de Buzz Paradise, "le passage d'un marketing intrusif à un marketing
plus permissif, qui approche le consommateur par le biais de sa sphère privée,
apparaît comme une solution pour les annonceurs". Et ce, d'autant que le coût
de cette alternative est moindre par rapport à un spot télé dont on sait, remarque
Gregory Pouy, "qu'il arrive dans les derniers critères de choix influençant la
décision d'achat".
Il est donc compréhensif que toutes les marques
veuillent s'y engouffrer. Conséquence inévitable de cet engouement, pléthore d'agences
spécialisées sur le créneau du viral se sont créées ces deux dernières années.
Les agences de publicité traditionnelles ne peuvent plus ignorer cette nouvelle
tendance et tentent de palier leur retard, soit en interne soit par croissance
externe. Pour les annonceurs, difficiles de savoir à qui s'adresser et de
quelle manière. Mais comme tout marché en processus de maturation, le marketing
viral est aussi devenu moins amateur : les outils ont gagné en efficacité, les
techniques se sont améliorées et il est devenu plus aisé d'en mesurer les retombées.