Bonnes feuilles : "Web Conversion" Le syndrome du seau troué

le syndrome du seau troué
Le syndrome du seau troué © ©  Dunod 2009 / Thomas Faivre-Duboz, Raphaël Fétique

"... Si la professionnalisation de l'Internet est incontestable, elle est encore en gestation. Le constat que nous faisons actuellement, et qui a fait naître l'idée de ce livre, peut être résumé par le syndrome du "seau troué". La principale préoccupation des responsables de site est en effet encore trop souvent la génération de trafic. Le suivi de la qualité de l'audience et l'observation des comportements des internautes sur leurs sites sont malheureusement le cadet de leurs soucis. Avec la montée en puissance des liens sponsorisés proposés par les moteurs de recherche et le rôle désormais prépondérant du référencement naturel (qui permet d'apparaître en bonne position sur des requêtes précises dans les moteurs de recherche), les acteurs du marché (agences de communication, agences web, mais aussi les fournisseurs de trafic tels que Google) ont instillé dans l'esprit des responsables de site qu'il suffi sait de créer un site, de brancher le tuyau et d'attendre que l'argent coule à flot. Le problème, c'est que pour bon nombre de responsables de site, l'argent coule surtout à flot chez les prestataires et pas vraiment dans leurs poches. La relative facilité à communiquer et à augmenter sa présence en ligne a donné de mauvaises habitudes aux e-marketeurs. Pendant longtemps, l'e-marketing s'est même longtemps résumé à de l'achat de trafic via l'achat de liens sponsorisés, via le SEO (Search engine optimization, optimisation du référencement naturel) ou encore via la location de bases d'emails. Certains des sites les plus connus emploient parfois plusieurs dizaines de personnes sur la seule problématique de l'acquisition et dépensent des centaines de milliers d'euros en achat de trafic.

Cette situation amène aujourd'hui de profonds bouleversements. Certains des plus gros sites marchands français et européens sont en train de revoir leur modèle pour dégager un minimum de rentabilité. Vivant sous perfusion d'un trafic de plus en plus coûteux, notamment à cause du contexte concurrentiel, les coûts d'acquisition client ont crû ces dernières années. Pour contrer cette tendance, les responsables de sites marchands auraient pu miser sur l'optimisation de la performance intrinsèque de leur site. Mais très peu d'initiatives sérieuses ont été menées dans ce sens. Le choix de ceux-ci a plutôt été de contribuer à la "course au trafic" à laquelle participent la plupart des acteurs.Mais pour tous ceux-ci, il devient de plus en plus difficile de rentabiliser un client après son premier achat. Une autre des solutionslogiques aurait été de réfléchir à la manière d'amener au moindre coûtun deuxième achat de ce client. Mais, il s'agit là de fidélisation,sujet sur lequel les acteurs du marché n'ont pas non plus déployé tous les moyens à leur portée, en comparaison des avancées qui ont été réalisées sur ce thème dans d'autres secteurs de l'économie. En conclusion, la croissance du coût d'acquisition visiteur amène donc la plupart des acteurs du marché de l'e-commerce à repenser leur stratégie d'acquisition et leur modèle d'affaire..."