"Nous voulons devenir un acteur incontournable de l'e-mailing et des stratégies de consommation"

JDN. On connaît Experian pour sa plate-forme de paiements électroniques, pour ses activités en matière de relation client ou encore vos outils d'aide à la décision. Mais quels sont aujourd'hui le positionnement et le périmètre de vos activités ?

Quel que soit le secteur d'activité, notre objectif est d'aider les entreprises à acquérir, développer et gérer des clients. Pour cela, nos interventions se concentrent autour d'un triptyque : le travail sur les bases de données de nos clients que nous complétons par nos bases de données propriétaires ; la mise en place d'outils d'aide à la décision et la distribution d'informations que celle-ci se fasse en ligne ou offline.

Au delà, nous couvrons quatre grandes thématiques : les 'crédit services' qui regroupe les activités liées aux services financiers et aux bases d'informations sur les entreprises ; les outils d'aide à la décision que ce soit dans une optique positive ou défensive ; Internet ; et enfin les services marketing qui se décomposent eux-mêmes en deux segments : le marketing intégré, c'est-à-dire tous les outils, conseils et prestations pour parvenir à une segmentation fine des bases de données, et les services numériques qui regroupent un certain nombre d'outils, tels que QAS, un système permettant de vérifier et de compléter les adresses, Eiger qui lui vérifie les informations bancaires et Canevasse Opinion.

Experian est présent aujourd'hui dans 36 pays. Mais toutes nos activités ne sont pas développées partout. C'est pourquoi depuis un an, le groupe s'est engagé dans une stratégie d'intégration. En d'autres termes, nous essayons d'être présents dans tous les pays de la même manière, avec les mêmes services, de façon à pouvoir profiter pleinement des synergies entre nos différentes activités. Par exemple, si QAS existe en France, Eiger et Canevasse Opinion ne le sont pas. De même, nos outils de marketing intégré n'existent pas pour le moment en France, mais nous y réfléchissons.

Dans ce cadre, eMailing Solution nous apporte une plate-forme et des compétences solides et pérennes en matière d'e-mailing. Mais son apport ne se limite pas à la technologie. Les stratégies e-mailing de nos clients deviennent de plus en plus internationales. Il est important de pouvoir leur proposer facilement ce déploiement sur différents pays, tout en veillant à leur apporter des conseils au niveau local. C'est pourquoi, nous avions besoin d'experts du marché français. Enfin, nous avons choisi eMailing Solution, car ils sont très vigilants à la déontologie en matière de collecte et d'exploitation des données. Nous avons réalisé un audit au moment de l'acquisition pour s'assurer qu'eMailing Solution avait une politique opt-in forte. Le résultat a été concluant.

Comment eMailing Solution sera-t-il intégré à Experian ?

eMailing Solution dépend des activités de CheetahMail, la société du groupe Experian spécialisée dans les services marketing et l'e-mailing. Jusqu'à présent elle n'était implantée qu'aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Hollande. Elle l'est désormais également en France et en Espagne via eMailing Solution qui garde son nom et son management.

Projetez-vous de vous déployer dans d'autres pays prochainement ?

L'Allemagne est un autre marché cible pour nos activités de services marketing. Mais pour l'instant rien n'est décidé. L'acquisition d'une entreprise sur place est également possible, mais ce ne sera pas à n'importe quel prix.

Quelle est la part des services marketing aujourd'hui dans votre chiffre d'affaires et celle de la France ?

En 2006, nous avons réalisé un chiffre d'affaires au niveau mondial de 3,5 milliards de dollars, soit 2,7 milliards d'euros. 44 % proviennent de l'activité "credit services", 12 % des outils d'aides à la décision, 21 % des services marketing et 23 % des services intéractifs. Pour ce qui est de la répartition géographique, je ne peux communiquer que sur des grandes régions. L'Amérique contribue à 58 % de notre chiffre d'affaires, le Royaume-Uni et l'Irlande à 25 %, et EMEA et l'Asie Pacifique à 17 %.

Vous avez des bases de données en propre aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Est-ce le cas également en France ? Et si ce n'est pas le cas, souhaitez-vous développer cette activité ?

Non, nous n'avons pas de bases de données en propre en France. Nous travaillons sur des bases de données publiques, telles que celles fournies par la Poste ou Orange. Bien sûr, avoir nos propres bases de données fait partie de nos axes de développement. Mais nous n'avons pas encore trouvé la bonne manière de le faire. La réglementation française ne favorise pas la créativité en matière de marketing et de bases de données. Aujourd'hui, les investissements que nous devrions consentir pour obtenir une base de données en propre et travailler dessus sont disproportionnés.

Etes-vous également présent sur le marketing mobile ?

Oui, via les campagnes de SMS. Mais ce n'est pas notre coeur de métier, car aujourd'hui, les actions sur ce média restent difficiles à tracer.

Quels sont vos objectifs en France et quels types de synergies comptez-vous mettre en place ?

Nous ne communiquons pas de chiffres précis sur la croissance en France. Je peux uniquement vous dire qu'elle sera supérieure à 10 %. Côté synergies, elles sont multiples. Tout d'abord, les outils technologiques d'eMailing Solution vont enrichir notre approche. En contrepartie, elle pourra accompagner plus facilement ses clients à l'international et leur proposer une bonne partie de nos services marketing. Je pense notamment à QAS, mais aussi à nos outils de géolocalisation, et pourquoi pas bientôt aux services de mesure d'audience et d'analyse des comportements et des profils des internautes proposés par Hitwise, car une implantation en France n'est en effet pas exclue. En d'autres termes, nous voulons devenir en France un acteur incontournable de l'e-mailing et des stratégies de consommation grâce à une politique d'intégration de nos services et de cross selling.

	En savoir plus
	Dossier : e-Mail marketing Société : Experian

Internet fait également partie de vos activités. Mais que recouvre exactement ce segment ?

Cette activité est assez récente puisqu'elle date de 2003. Mais nous avons de fortes ambitions dans ce domaine. Notre objectif est d'aider le consommateur à prendre de meilleures décisions en terme d'achat. Dans cette perspective, Experian déploie à la fois des sites BtoC, comme creditexpert.com, dont l'objectif est de donner accès aux internautes à leur profil financier moyennant un abonnement ; et des portails dont l'objectif est de créer des leads vers les sites de partenaires. C'est le cas de Pricegraber.com qui est un comparateur de prix, de Classeusa.com, qui recense et redirige du trafic vers des formations, ou encore de Lowermybills.com qui est un comparateur de factures. Les activités sont différentes, mais à chaque fois, nous essayons de nous positionner sur des contacts à forte valeur ajoutée et de proposer, lorsque cela est possible, d'enrichir les données brutes avec nos propres données. Aujourd'hui cette activité n'existe pas en France, mais nous la développons au Royaume-Uni.