Le travail mobile, oui, mais à quelles conditions

La mobilité deviendra bientôt un facteur déterminant et un avantage compétitif dans tous les secteurs, en particulier ceux qui disposent d’une importante force de vente mobile tels que les brasseries (fabrication), les compagnies d’assurance, l’industrie pharmaceutique, etc.

Selon un rapport du Gartner Group, en 2005, 26 % des 145 millions d’employés à temps-plein en Europe de l’Ouest, soit 37,1 millions de personnes,  disent utiliser une technologie mobile afin de faciliter leur travail en dehors du bureau. La même étude a mis en avant  le chiffre de 37 %, soit 54,2 millions d’employés avant 2010,  faisant du travail mobile une réalité en  Europe d’ici 3 ans.

Pourquoi devenir mobile ?

Pour les entreprises, devenir mobile signifie évoluer d'un modèle monolithique, centré sur 'le bureau' et fournissant l'accès aux informations, vers un modèle de plus en plus décentralisé. Cette évolution pourrait avoir un impact sur les résultats des entreprises, surtout en ce qui concerne la baisse du coût puisque certains coûts sont habituellement considérés comme fixes.

La location d'espace et l'électricité utilisée sont par exemple considérablement réduits s'il n'est plus nécessaire à l'ensemble des employés d'accéder au même endroit et au même moment aux informations et aux ressources dont ils ont besoin pour travailler. 

 L'étude "The Mobile World at Work " réalisée l'an dernier par la société de conseil Avanade révèle que :

- Plus d'un tiers (35 %) des plus importantes sociétés pan-Européennes pensent que les outils et les technologies mobiles leur permettront, dans les trois prochaines années, d'être moins présentes physiquement au travers de filiales ou bureaux et d'utiliser moins d'espace de travail,

-  44 % pensent que, sur le lieu de travail, la culture d'entreprise est le facteur le plus important à prendre en compte lorsque l'on souhaite créer un environnement basé sur la mobilité et la flexibilité,

- Plus de la moitié des responsables informatiques interrogés ne savent pas quel pourcentage de leurs systèmes d'information est consacré aux outils et technologies mobiles. Néanmoins, 53 % disent qu'une grande partie de leur budget leur sera consacrée dans les 3 prochaines années, bien qu'ils annoncent ne dédier que 5 % de leurs ressources aux technologies facilitant la mobilité.

Quelques points clés

Dans un environnement mobile, on doit garder à l'esprit que le fait de faciliter la mobilité des employés peut être un bon moyen pour améliorer la performance. Cependant, si cela est mal aménagé, la mobilité de l'employé peut parfois engendrer un sentiment de mal être et créer une rupture entre l'employé, ses collègues et l'entreprise. C'est pourquoi le travail à distance ne devrait jamais se substituer complètement à celui 'au bureau' mais doit, au contraire, donner à l'employé la possibilité de travailler où et quand il le veut. En équilibrant la balance, le manager verra alors les atouts à devenir mobile.

Dans un modèle décentralisé, les employés doivent pouvoir accéder aux informations et aux ressources de l'entreprise n'importe où et à n'importe quel moment. Mais pour que cela devienne possible, deux facteurs sont essentiels : un accès aux données de la société et un ordinateur.

Le premier facteur devient de plus en plus universel. Les prix ont chuté avec l'expansion des réseaux permettant non seulement de travailler de n'importe où dans le monde, mais surtout à des prix très abordables.

Le second facteur, le matériel informatique, est encore plus accessible. Une grande variété de matériels informatiques est aujourd'hui disponible, du système traditionnel à une gamme d'ordinateurs portables conçus spécialement pour le personnel mobile.
Lorsque les employés ont les bonnes ressources mobiles les aidant dans leur travail, les entreprises deviennent alors plus compétitives. IDC Consulting précise que 10 à 30 % des employés mobiles sont plus productifs que les employés statiques.

Puisque les informations de l'entreprise sont accessibles à partir de n'importe quel endroit, notamment dans les lieux publics, et sont stockées et déployées sur des ordinateurs se situant en dehors des limites physiques de l'entreprise, le coeur de métier  de la compagnie devient alors plus vulnérable.

Comment réagirait la direction générale d'un constructeur automobile si, par exemple, les résultats d'analyse du marché pour leur modèle 2010 disparaissaient de l'entreprise parce que le PDA d'un collaborateur a été volé ? Dans ce nouvel espace de mobilité du personnel, le challenge est de maintenir une gestion efficace du parc informatique de la société, et de l'optimiser tout en assurant la sécurité et l'intégrité des informations traitées et stockées.

Conclusion

Pour une entreprise qui souhaite faire évoluer sa mobilité, les avantages doivent d'abord être bien compris et évalués.

Bien que les résultats des études varient, puisqu'ils sont basés sur des milliers de cas dans le monde entier, les avantages sont généralement visibles à moyen terme. Le challenge technologique consiste à identifier les différentes solutions de mobilité qui fonctionnent le mieux en dehors du réseau habituel de l'entreprise, qui garantit la meilleure sécurité, permettant à des informations confidentielles d'être stockées sur des dispositifs mobiles.

La rapidité du retour sur investissement d'une société réside dans une intégration réussie des outils de mobilité et dans la compréhension de tous ses avantages par les employés mobiles et le management. Car, sans un personnel  prêt à devenir mobile, les efforts de la société pour entreprendre un tel changement ne donneront que des résultats médiocres.