Ce que les clients ne savent pas sur les opérateurs télécoms, les agrégateurs et les routes grises

Vous êtes acheteur de SMS Marketing ou Transactionnel. En France le prix d’un SMS varie. Pourquoi ? Connaissez-vous les routes grises ? Voici ce qu’il faut savoir sur ce marché qui évolue…

Vous utilisez le SMS dans votre stratégie de communication. Vous en rédigez une importante quantité tous les mois. Pour autant, vous ne connaissez pas forcément les aspects obscurs du marché du SMS.
Nous vous parlons aujourd’hui des routes grises. Nous aborderons aussi la question des agrégateurs. De nombreuses informations vous sont apportées ici dont certaines sont importantes à connaître pour l’avenir.

Comment connecte-t-on un service à 600 opérateurs internationaux ?

Il est pratiquement impossible de se connecter directement à l’ensemble des opérateurs télécom de la planète. Il faut donc pour cela faire appel à des agrégateurs pour proposer un service global de SMS. Les agrégateurs sont des sociétés qui offrent une connectivité partielle à un réseau d’opérateurs via des connexions directes. Ils s’appuient ensuite sur d’autres agrégateurs afin de fournir la couverture la plus large possible.

Certains acteurs du secteur mettent en cause la légitimité de certaines offres disponibles sur le marché. Ceux-ci expliquent que le prix proposé est trop bas ou même le service illégal.

Jouons la transparence. Nous allons vous dévoiler quelques secrets sur la manière dont est structurée l’industrie du SMS.


  L’histoire des agrégateurs SMS   

  A) Le système SS7  

Les gens voyagent beaucoup de nos jours. Ils cherchent à rester en contact avec leur famille, leurs amis ou leurs collaborateurs. Ils utilisent alors régulièrement leur téléphone mobile.

Les opérateurs télécom ont répondu à cette demande en créant un réseau international de roaming. Ce réseau est appelé « SS7 » (Signaling System 7). Il a pour objectif de faciliter les communications de personne à personne ou P2P en anglais. SS7 permet à chaque opérateur télécom de contacter n’importe quel autre opérateur télécom de la planète.

Par exemple, un Russe voyage en France. Il veut envoyer un SMS à un ami russe resté en Russie. Son téléphone mobile est russe ainsi que sa carte sim. SS7 va lui permettre d’envoyer son texto d’une part. Il va aussi lui permettre de recevoir la réponse sur son mobile russe en France d’autre part.

Les opérateurs ont donc observé un effet d’équilibre, entre les volumes envoyés et reçus, de ce type de communication.

Par conséquent, ces coûts s’annulant l’un l’autre, les opérateurs télécom ont le plus souvent décidé de ne pas se facturer entre eux les messages qui transitaient par leurs réseaux respectifs.


  B) La naissance des agrégateurs  

D’une part, le réseau SS7 a induit une brèche dans la facturation des opérateurs télécom. En effet, le principe est simple : entre confrères, on ne se facture pas. D’autre part, pour envoyer un SMS via SS7, il suffit d’avoir une licence d’opérateur télécom.

Des entrepreneurs malins se sont empressés de profiter de ces deux faits :

La licence permet d’être reconnu comme un confrère. Elle évite ainsi les facturations entre opérateurs télécom. Or cette licence est assez facile à obtenir dans certains pays exotiques.

Cela a donc engendré une nouvelle race d’opérateurs télécom. Ces derniers n’ont pas d’utilisateurs finaux, ni carte sim, ni mobile.

On parle dans ce cas de A2P (application to person en anglais). Cela signifie que le texto part d’une application sur un ordinateur à destination d’un individu. Les seuls clients sont des entreprises désirant envoyer de gros volumes de SMS. Elles veulent un prix le plus bas possible.

Ce type d’opérateurs a commencé à fleurir un peu partout sur la surface de la planète. On les appelle des agrégateurs. Ils profitent du réseau SS7 pour appliquer un prix bas pour un SMS vers la France. Ce tarif est beaucoup moins cher que celui imposé par les opérateurs nationaux français.

Pour y arriver, ils empruntent des routes de pays où le SMS est beaucoup moins cher. L’envoi du SMS est à un prix inférieur à celui du pays de destination. Cette pratique a finalement pris le nom de « routes grises ». Ces routes sont le plus souvent considérées comme étant de mauvaise qualité. Cela n’est pas toujours vrai, mais n’est pas toujours faux.

Le vrai problème se situe, alors, au niveau du portefeuille des opérateurs télécom. Ils voient des volumes considérables de SMS leur échapper. Ils ont décidé de réagir.

 

A2P revenues will overtake those of P2P SMS in 2015*

*Forecasted by Juniper Research Mobile Messaging Market Report 2014-2018


Les opérateurs télécoms se rebellent 

De nombreux opérateurs ont décidé de bloquer ces routes grises. Mais ils ne peuvent que voir les volumes arrivant sur leur réseau. Ils n’ont aucune visibilité sur la provenance de ces volumes.

Dès lors, en bloquant la route qu’ils pensaient grise, ils pouvaient empêcher aussi le trafic P2P. En effet, la route incriminée pouvait être la route SS7 d’un « vrai » confrère. Cette dernière n’était pas grise. Cela causait un plus gros manque à gagner.

Mais ils ont trouvé la solution. Les opérateurs autorisent désormais des sociétés tierces à se connecter directement à leurs infrastructures. Ces tiers peuvent router les SMS marketing.

Des opérateurs identifiés ont mené des actions concertées. Ils ont commencé à faire le tri entre les bons et mauvais opérateurs. Le processus de nettoyage est commencé. Il n’en est qu’à ses débuts.


Les conséquences pour vous, utilisateurs   

Ce nettoyage entrainera 2 conséquences pour des acteurs du SMS et ses utilisateurs.

La conséquence positive :
La qualité du trafic SMS international va s’améliorer.

 

La conséquence négative :
Le prix des SMS va aller en augmentant. En effet, les opérateurs télécom souhaitent facturer au plus cher l’utilisation de leur réseau.

 

Cet article a été inspiré d’un post américain que vous trouverez ici :

http://blog.engagespark.com/blog/telcos-aggregators-ss7-grey-routes/