Le Big Data, nouvelle source de monétisation des applications ?

Les applications mobiles cherchent pour la plupart à monétiser leur audience et la course aux fameuses PAP est toujours d’actualité. Mais le marché de la publicité en ligne évolue, aussi bien dans sa forme que dans son fond.  Le Big Data peut-il être une source de revenus complémentaires pour ces applications ?

Aujourd’hui le DMP, le DSP et le RTB sont de plus en plus utilisés par les annonceurs qui cherchent désormais non plus à atteindre une cible par leurs "lieux" de passage mais bien un profil à un instant T. La technologie permet maintenant d’appliquer ce trigger marketing et cela est bien plus profitable à toutes les parties. L’utilisateur en premier, qui reçoit une communication sur ces centres d’intérêts au bon moment et même parfois au bon endroit grâce à la géolocalisation. L’annonceur, en second, qui augmente l’efficacité de ses campagnes et donc réduit le coût d’acquisition ou de fidélisation. Et troisièmes, les intermédiaires et éditeurs qui optimisent leurs revenus en proposant des supports et  outils technologiques fiables et puissants.  Tout cela fonctionne désormais parfaitement dans l’univers du web et du web mobile et les premiers acteurs arrivent en Europe sur l’environnement applicatif.

La tolérance publicitaire moins forte sur les applications

De fait, les éditeurs d’applications se sont tournés vers ces business model en ayant pour objectif de faire le maximum d’affichages publicitaires. C’est sans compter sur le rejet massif des utilisateurs qui n’hésitent pas, sur les applications, à rejeter la publicité voir pire à supprimer l’application jugée comme trop intrusive ou polluée. Ce qui est contre-productif et souvent fatal aux éditeurs. Le modèle de publicité à l’affichage montre donc ses limites.

La valeur d’une audience n’est pas limitée qu’à l’affichage.

Fort est de constater que la valeur d’une audience se résulte, pour beaucoup, à sa capacité d’affichage et son nombre d’expositions publicitaires. C’était vrai, il y a encore quelques mois, ce n’est plus totalement le cas aujourd’hui. Une audience à une valeur en données, en Big Data. Son comportement, son usage, sa localisation, son profil permet de créer des segmentations gigantesques et terriblement précises de l’utilisateur. Ces données sont une mine d’informations pour les annonceurs, les statisticiens, les marques pour mieux connaitre leurs cibles, pour mieux les fidéliser. Les plateformes de traitement de Big Data commencent sérieusement à prendre en compte ses données, à formater l’offre et de nouveaux modèles se développent. Databerries, AdSquare par exemple propose de monétiser les données d’enrichissements des applications.  Temelio propose de faire un pont, un raccrochage entre web mobile et applicatif pour des marques, des distributeurs. Dawex, met en relation des fournisseurs et des acheteurs de données dans un but d’étude par exemple.

Tous ces dispositifs sont de nouvelles lignes de revenus qui se développent sur le marketing mobile et qui sont cumulatives. Les applications Flashcode et Mobiletag par exemple, ont nettement diminué l’exposition de leurs utilisateurs aux publicités intrusives, mais proposent, avec le consentement de ces derniers, l’optimisation des affichages, le croisement de données avec des tiers afin accroître la connaissance client/utilisateur. Cette connaissance poussée permet même de proposer à de tout petit annonceur des campagnes proches de leur point de vente (moins de 500m) sans avoir à surexposer son audience.

En conclusion, le marché de la monétisation par le Big Data permet d’aller chercher des sources de revenus "Big Nationale" mais aussi "Small locale". C’est l’une des clés des nouvelles sources de rentabilité des éditeurs d’applications via le Big Data.