La digitalisation, clé d’un potentiel illimité pour le secteur de la consommation

Le nombre de gammes de produits lancées chaque année est 30 fois supérieur à ce qu’il était dans les années soixante. Plus que jamais, le traitement de la data doit être au cœur de la stratégie de l'entreprise pour booster sa productivité.

Les exigences croissantes des consommateurs en matière de personnalisation et de livraison en 24 heures obligent les entreprises à utiliser des méthodes de travail nouvelles, innovantes et ultra-rapides. Les entreprises du secteur des biens de consommation doivent opérer au niveau mondial, tout en préservant leur flexibilité, leur rapidité d’action, la qualité de leurs produits et services et leur capacité d’innovation.

Les plus innovantes d’entre elles tirent parti de la puissance de la digitalisation, – c’est-à-dire l’intégration et le partage d’informations entre plusieurs technologies numériques – pour transformer leurs activités et améliorer leurs relations avec les consommateurs afin d’être plus innovantes. En utilisant les technologies logicielles qui permettent depuis des années au secteur de la fabrication discrète de doper sa productivité – telles que le PLM (gestion du cycle de vie des produits), la simulation avancée et l’analyse du Big Data – ces entreprises commencent à bénéficier des mêmes avantages. 

La digitalisation peut permettre aux entreprises du secteur des biens de consommation d’accéder à un potentiel illimité, en leur donnant la possibilité de proposer – dans des délais dont elles ne pouvaient jusqu’ici que rêver – les innovations que les consommateurs recherchent, avec des niveaux de productivité et de bénéfices qui leur permettent d’améliorer leur chiffre d’affaires et leurs résultats.

Des forces extérieures créatrices de défis et d’opportunités

Actuellement, le secteur des biens de consommation évolue plus vite qu’au cours des 50 dernières années. De la nourriture aux cosmétiques en passant par les produits ménagers, le nombre de gammes de produits lancées chaque année est 30 fois supérieur à ce qu’il était dans les années soixante. Et ce chiffre est en forte augmentation depuis l’année 2000. Que ces nouvelles entreprises se développent en raison de l’augmentation de la population asiatique ou qu’elles lancent de nouveaux produits pour répondre aux nouvelles exigences de personnalisation des consommateurs et des détaillants, l’offre n’a jamais été aussi vaste en matière de biens de consommation. 

À titre d’exemple, Mintel ajoute chaque mois 33 000 nouveaux produits à sa base de données mondiale. Les entreprises doivent fabriquer leurs nouveaux produits en plusieurs milliards d’exemplaires, dans des centaines d’environnements de fabrication différents de par le monde, et pour des milliers de consommateurs répartis dans tous les pays. Ce niveau d’échelle et de complexité a un coût. De nombreuses entreprises voient les besoins complexes liés à leurs activités actuelles épuiser la capacité d’innovation de leur service de recherche et développement, au moment précis où l’exigence des consommateurs en matière d’innovation augmente.

Aujourd’hui, les exigences des consommateurs vis-à-vis des marques sont plus élevées, notamment en matière d’intégrité et d’authenticité. La génération Y, dont le nombre augmente rapidement, ne se contente pas des fonctionnalités et des avantages évidents des produits. Elle veut aussi des ingrédients obtenus de façon éthique ; des formules qui ne soient pas testées sur des animaux ; une fabrication durable et qui ne fasse pas travailler des enfants ; et des matériaux recyclés ou recyclables. Pour que leurs produits trouvent leur place dans le panier des consommateurs, les industriels doivent donc faire très attention à tout : formulation, origine desmatières premières, conditions de travail sur les sites de production et pertinence du marketing. Et parallèlement ils doivent lancer plus vite que jamais les nouveaux produits qui correspondent aux préférences des consommateurs.

Et les consommateurs ne sont pas les seuls à surveiller les ingrédients utilisés. Ces cinq dernières années, les organismes de réglementation ont exigé toujours plus de documents concernant les produits. Les entreprises doivent s’assurer qu’elles respectent les exigences réglementaires croissantes, telles que la nouvelle loi de modernisation de la sécurité alimentaire (Food Safety Modernization Act). Elles doivent être suffisamment réactives pour lancer rapidement de nouveaux produits afin de gagner des clients, mais aussi suffisamment rigoureuses et attentives à la haute qualité de leurs produits pour satisfaire les instances réglementaires.

Et elles doivent faire cela à l’échelle mondiale. Pour les multinationales qui exploitent plusieurs sites, cela signifie que les formules originales et les processus de fabrication des produits doivent être adaptés en fonction des matières premières et des équipements disponibles, tout en respectant les réglementations locales et en maintenant le niveau de qualité que les consommateurs exigent. Contrôler la qualité des produits est indispensable pour préserver l’intégrité de la marque, un critère de plus en plus important pour les consommateurs actuels.

Enfin, la production à grande échelle représente un défi unique pour les entreprises du secteur des biens de consommation. Lorsque vous fabriquez des milliards d’unités d’un même produit, c’est l’efficience de vos processus de développement, de fabrication et de distribution qui détermine si votre innovation est rentable ou non. C’est un problème très différent de celui qui se pose dans le secteur de la fabrication industrielle discrète, où les nomenclatures peuvent contenir des millions d’éléments mais où les produits ne sont fabriqués que sur quelques sites. Le secteur des biens de consommation emballés est vraiment un secteur à part, en raison de son échelle de production et de sa complexité.

Toutefois, exactement comme le secteur de la fabrication industrielle a eu recours à la digitalisation pour résoudre un grand nombre des complexités qu’il rencontrait, le secteur des biens de consommation peut désormais bénéficier de ces mêmes solutions pour faire face à l’évolution de ses besoins. Ces derniers sont très différents, mais un grand nombre des outils et des modifications de processus qui se sont révélés précieux pour les entreprises qui utilisent le PLM depuis plus longtemps sont également très utiles pour relever avec succès les défis auxquels le secteur des biens de consommation fait face aujourd’hui.

Les données cachées, un frein à la productivité

Les forces externes du marché ne sont pas les seuls problèmes auxquels de nombreux fabricants de biens de consommation sont confrontés. Aujourd’hui, rares sont les entreprises du secteur qui disposent d’une structure de données commune ou d’une plate-forme partagée dans laquelle elles peuvent stocker les informations utilisées lors des différentes phases de conception et de fabrication. Celles qui n’en possèdent pas ne bénéficient donc pas d’une source de référence unique, pas même pour un seul produit. 

Souvent, les informations et les enseignements les plus précieux sont difficiles à partager au sein d’un projet ou à transférer vers d’autres, ce qui limite la réutilisation des informations cruciales et oblige à effectuer plusieurs fois le même travail sans y ajouter aucune valeur. Des données élémentaires peuvent ainsi être saisies plus de dix fois dans différents systèmes de la chaîne de valeur, ce qui représente autant de risques d’erreur ainsi qu’une perte de productivité.

Voici un exemple frappant de ce problème : les mêmes ingrédients étant souvent utilisés dans plusieurs produits, remplacer un seul ingrédient utilisé dans 20 produits fabriqués dans le monde entier peut très bien nécessiter la mise à jour de 2000 spécifications différentes et de plus de 100 000 données élémentaires. Cela représente bien trop de travail sans aucune valeur ajoutée, à une époque où une commercialisation rapide est essentielle à la survie des entreprises.

Déverrouillez l’accès à vos données pour libérer votre productivité

La bonne nouvelle c’est que toutes les données dont vous avez besoin pour booster votre productivité, augmenter la valeur que vous apportez à vos clients et libérer votre capacité d’innovation sont probablement déjà disponibles dans votre entreprise, et ce sous forme numérique. Tout ce dont vous avez besoin c’est d’une plate-forme logicielle commune capable de les transformer en informations utiles, non seulement sécurisées mais aussi faciles à trouver, comprendre, exploiter et réutiliser. C’est là l’essence même de la digitalisation. Les industriels du secteur de la fabrication discrète utilisent le PLM depuis des années pour créer un système dorsal numérique servant de source de référence unique pour toutes les informations relatives à leurs produits. Et aujourd’hui de plus en plus de fabricants de biens de consommation commencent à faire de même.

Un système de PLM évolué offre une vision panoramique et claire de toutes les étapes du cycle de vie d’un produit, ce qui simplifie considérablement la planification. Il peut aider les entreprises du secteur des biens de consommation à prendre de bonnes décisions et à réagir plus vite au changement. La transparence des données permet d’effectuer des analyses descriptives et prescriptives, qui apportent des éclairages sur les problèmes et aident à déterminer quel pourrait être l’impact d’une décision et la façon d’optimiser la solution. Avec le temps, les systèmes de PLM que les entreprises ont adoptés pour gagner en efficience peuvent leur permettre d’obtenir de nouveaux enseignements, qui améliorent leur compréhension et les aident à transformer leurs ressources, leurs processus et leurs produits existants en un outil d’innovation efficace générateur de croissance.

La digitalisation peut apporter aux fabricants de biens de consommation l’agilité et la précision dont ils ont besoin pour gagner des parts de marché dans cet environnement dynamique et exigeant. Ils peuvent en effet digitaliser la totalité de leur gamme de produits et de leurs processus au sein d’un environnement collaboratif unique. Au lieu de s’appuyer sur des données cloisonnées ou sur les disques durs de leurs employés, ils peuvent désormais interconnecter leurs systèmes à l’aide d’une plate-forme unique. Ce “fil numérique” peut partir de la tendance du marché qui fait naître une idée ; qui passe par la formulation des recettes, les instructions de création et de remplissage des lots, les tests de laboratoire et leurs résultats, et le travail en réseau avec les fournisseurs ; et qui va jusqu’aux inspections de contrôle qualité, et même aux étiquettes, emballages et visuels utilisés pour commercialiser le produit. Avec les solutions de PLM modernes, les entreprises peuvent optimiser leur processus d’innovation, en entrant une seule fois les informations, qui pourront ensuite circuler automatiquement dans l’ensemble de l’entreprise, de sa chaîne d’approvisionnement et de ses sites de distribution.

Utiliser un fil d’information numérique permet aux entreprises de suivre leurs projets de la R&D à la production, d’optimiser leurs processus et la conception de leurs produits, et d’augmenter le taux de réutilisation de leurs connaissances et de leurs actifs ; et tout cela de façon beaucoup plus efficiente. Prenons l’exemple de l’emballage : si une entreprise souhaite utiliser le même visuel sur plusieurs marchés, les équipes marketing correspondantes peuvent exploiter son fichier de conception original ainsi que les données de formulation et la définition du produit. Au lieu d’être obligées de concevoir et d’approuver un nouveau visuel, elles peuvent accéder au fichier graphique original afin de l’adapter pour leur marché. Plus de 75 % du travail transactionnel peut être évité en réutilisant les données, en automatisant les tâches et en préservant les relations entre les données dans tout le portefeuille des produits concernés.

Les entreprises les plus avancées du secteur des biens de consommation commencent à développer dans leur système de PLM des modèles numériques qui contiennent la totalité de leurs connaissances sur l’ensemble de leurs produits. Ces “doubles numériques” renferment toutes les informations concernant un produit et son cycle de vie : définition, composition, conception, exigences du marché, fabricabilité, performances, fournisseurs, distributeurs, durabilité, etc. Lorsque les entreprises combinent ces modèles avec des fonctionnalités de simulation avancées, elles peuvent modéliser et simuler virtuellement des produits qui nécessitaient auparavant des modèles physiques. Cela signifie qu’elles peuvent effectuer davantage d’analyses en un temps plus court, ce qui les aide à apprendre plus vite. 

Ces modèles numériques peuvent aider à réduire le coût de mise en service des sites de fabrication de nouveaux produits, en regroupant toutes les informations nécessaires pour une validation efficace. Un technicien ou un directeur d’usine peut prévoir les interventions de maintenance indispensables et les planifier au moment où elles perturberont le moins la production, maximisant ainsi l’utilisation et la rentabilité des chaînes. Plus généralement, elles permettent aux entreprises de mieux contrôler leurs gammes de produits et la façon dont ces derniers sont lancés et retirés du marché.

Aujourd’hui, les entreprises les plus en pointe adoptent l’analyse avancée et la collecte de données automatisée pour créer des tableaux de bord en temps réel conçus pour les aider à être plus réactives, plus agiles et mieux à même de travailler avec précision. La capacité à tirer automatiquement des enseignements des données relatives aux produits et à la production afin de créer des plans concrets ferme la boucle entre la conception, la production et les performances réelles des produits. À mesure que les entreprises apprennent à mieux utiliser l’analyse du Big Data, les processus et les enseignements qu’elles en retirent gagnent en intérêt. Initialement purement descriptifs, ces enseignements se transforment progressivement en diagnostics, avant de devenir prédictifs, puis prescriptifs. L’analyse prédictive — basée sur les énormes volumes de données collectés à partir de sources externes (le marché et les médias sociaux) et internes (mesure des performances des produits par différentes équipes et divisions) — aide à identifier les projets qui doivent être traités en priorité et ceux qui nécessitent davantage de ressources ou de tests. Elle aide aussi à déterminer le moment où l’équipe dirigeante doit être impliquée afin d’éviter de laisser passer l’occasion.

L’analyse prescriptive est tout entière orientée vers l’action. Elle permet aux entreprises de stimuler la croissance de leur chiffre d’affaires et de réduire leurs coûts d’exploitation. Dans le secteur des biens de consommation, les entreprises utilisent depuis des années l’analyse pour surveiller l’évolution du marché. La différence aujourd’hui c’est qu’elles peuvent explorer et analyser en quelques secondes d’énormes volumes de données contextualisées provenant de sources de données multiples, à l’aide d’une solution SaaS hébergée dans le cloud.

Si tout cela vous semble à des années-lumière des processus et des outils spécialisés que la plupart des entreprises utilisent actuellement, n’oubliez pas qu’il n’est pas nécessaire de tout changer en même temps. La digitalisation, via l’utilisation d’un système de PLM pour bénéficier d’une source de référence unique et intégrée, n’est pas réservée aux grandes entreprises ; c’est un outil que les entreprises de toutes tailles doivent envisager de mettre en place. 

Si vous utilisez déjà un tel système, il est crucial d’interconnecter l’ensemble des postes de votre entreprise, de la direction à la chaîne d’approvisionnement en passant par les équipes chargées de la planification, du marketing et de la fabrication. La digitalisation — soutenue par un fil numérique, des doubles numériques, la simulation et l’analyse — peut redynamiser des entreprises dont la croissance est en berne. 

Un fil numérique ininterrompu profite à chaque service, menant chacun aux informations clés dont il a besoin et permettant à l’entreprise de lancer les bons produits sur le bon marché et au bon moment. La digitalisation n’est pas une question de technologie, c’est une stratégie pour développer votre entreprise. Elle peut libérer des énergies pour permettre aux innovateurs d’innover à nouveau, et de créer le nouveau produit révolutionnaire que le monde entier attend.