Le futur du packaging passera aussi par les robots

Gains de temps et d’argent, sécurité renforcée… De nombreuses entreprises de packaging ont déjà inclus des robots à leurs chaînes d’assemblage et les expérimentations menées ont été couronnées de succès.

Argon Médical, une entreprise danoise qui assemble du matériel médical de précision (telles que des seringues chirurgicales), a fait appel à des robots autonomes et mobiles MIR200 afin d’automatiser sa ligne de production et de gagner du temps. Les employés, obligés de s’équiper de gants, de lunettes de protection et de charlottes médicales, devaient les enlever à chaque fois qu’ils sortaient de l’entrepôt pour y amener du matériel et les renfiler ensuite. Ces opérations, qui arrivaient plusieurs fois par jour, entraînaient une importante perte de temps.

Les robots collaboratifs et mobiles MIR, capables de transporter des charges dix fois plus élevées qu’un humain, ont pu se charger de cette tâche entre les divers entrepôts et chaînes de production, faisant gagner un temps précieux aux opérateurs, sans supprimer un quelconque poste ou mettre en péril leur sécurité.

Kamstrup, une autre entreprise danoise, a aussi utilisé des cobots (robots autonomes et collaboratifs) avec succès pour une tâche similaire, celle du transport de matériel d’une station de travail à une autre ou à un opérateur (un système appelé "good-to-person"), au lieu de faire appel à un convoyeur à bande. Actifs 24h par jour, 5 jours par semaine, ils apportent un gain de temps énorme à la société mais aussi de coûts, puisque celle-ci n’a plus besoin de passer par des pics de recrutement temporaires ou d’inciter ses employés à travailler en heures supplémentaires. De même, s’ils sont chers à l’achat (deux fois plus qu’un convoyeur à bande), les robots autonomes et mobiles ont un retour sur investissement très rapide, d’un à deux ans.

Aujourd’hui, 95% de la chaîne de production de Kamstrup est automatisée. Ainsi, les employés sont libérés des tâches pénibles et répétitives de packaging pour se concentrer sur d’autres plus intéressantes, notamment sur le développement et la production de nouveaux prototypes.

Les robots, complémentaires aux collaborateurs

Il ne s’agit que de deux exemples parmi des dizaines d’autres. Les AMR (robots autonomes et mobiles) apportent quelque chose qui fait naturellement défaut aux humains. Principalement, ils supportent sans aucun problème des horaires impossibles, ne sont pas affectés par la difficulté ou la répétitivité d’une tâche. Et surtout, leur suivi est minimal. En effet, comme ils naviguent sur les sites industriels en suivant des cartes et en se basant sur leurs capteurs de force, les robots mobiles autonomes sont indépendants, ce qui rend leur intégration rapide et facile, quelle que soit la taille d’une entreprise ou ses moyens.

Ces capteurs permettent également aux robots attachés à une station de travail de ne provoquer aucun problème pouvant porter atteinte à la sécurité des employés. Puisqu’ils peuvent détecter toute intrusion dans leur environnement, ils ne risquent pas de heurter un opérateur arrivant près d’eux et peuvent également adapter leurs gestes en fonction du produit qu’ils manipulent. Ils combinent agilité et flexibilité, deux qualités indispensables dans un secteur comme celui du packaging.

Des innovations constantes

Les robots profitent également des dernières innovations technologiques en date. Le "machine learning" en particulier, ainsi que le "big data", permettent à la machine via la collection et l’analyse de données de constamment s’améliorer. De plus, elle gagne en flexibilité au fur et à mesure que les besoins des entreprises évoluent et ce sans la surveillance constante d’un opérateur ou d’un mécanicien. De quoi raccourcir les délais entre la commande et l'expédition ; le défi principal de toute entreprise quel que soit son secteur ou sa taille.

Brad Porter, le vice-président en robotique d’Amazon, s’est d’ailleurs manifesté en faveur de l’intégration des robots dans les entreprises. La célèbre enseigne de e-commerce en accueille aujourd’hui plus de 100 000 et ne compte pas s’arrêter là. À IEEE Spectrum, fin septembre 2018, il avait déclaré : « Il reste encore tant à faire. Je suis impatient d’arriver au jour où je pourrai parcourir nos bâtiments au milieu d’une horde de robots s’activant partout autour de moi comme dans Star Wars. Nous n’y sommes pas encore. »

Hélas, il reste toujours beaucoup à faire. Si la robotique autonome est de plus en plus accessible, elle reste encore relativement chère pour les petites entreprises et parfois incomprise des grandes. Même le public ou les employés craignent d’être remplacés par des machines au nom de la compétitivité. Pour éviter que cela ne se produise et pour n’exclure aucun risque, il faudra travailler sur de nombreux points : la sensibilisation des acteurs politiques et industriels, le soutien des entreprises de robotique et de cobotique et la formation des employés à l’utilisation ou à la coopération avec ces machines autonomes.