L’effet Wi-Fi : en quoi la connectivité aurait transformé les grands classiques littéraires

La plupart d’entre nous le tiennent pour acquis, mais le Wi-Fi est rapidement devenu une nécessité de la vie quotidienne. Cette forme de connectivité est aujourd’hui omniprésente sur le lieu de travail, ainsi que dans de nombreux espaces publics, pour le plus grand profit tant des entreprises que des consommateurs.

Quelques semaines après la journée mondiale du Wi-Fi, j’ai pensé qu’il serait amusant de jeter un coup d’œil à quelques grands classiques de la littérature et de voir à quel point ils auraient été totalement différents si le Wi-Fi avait existé. Et si Roméo avait pu envoyer un message WhatsApp à Juliette dans la tragédie classique de Shakespeare ? Un rapide "ça va trésor ?" avant qu’elle ne mette à exécution son funeste plan aurait pu permettre aux amants maudits d’échapper à leur tragique destin. (Même si, il faut bien l’avouer, cela aurait peut-être rendu la fin de la pièce un peu moins dramatique...).

Et qu’en est-il du Ministère de la Vérité du récit édifiant de George Orwell, "1984" ? L’organisme gouvernemental qui ne cesse de réécrire les archives en fonction de son histoire perpétuellement fluctuante n’aurait jamais été capable de cacher la vérité au prolétariat si Internet avait existé. Si la population avait eu la possibilité d’accéder, grâce au Wi-Fi, à des informations opportunes provenant de sources très variées, ils auraient été bien moins susceptibles de subir le lavage de cerveau du tout-puissant Big Brother.

L’accès (ou le manque d’accès) aux informations est un procédé narratif clé utilisé dans de nombreux classiques. Edmond Dantès aurait-il pu se venger de façon si audacieuse dans "Le Comte de Monte-Cristo" si le Wi-Fi avait existé ? Probablement pas. Avec une intrigue aussi alambiquée et complexe que celle du grand classique d’Alexandre Dumas, il est peu plausible que personne n’aurait songé à se servir d’Internet pour établir la véritable identité du Comte avant qu’il ne puisse prendre sa revanche sur ceux qui l’avaient emprisonné à tort.

Les informations en ligne, telles que les dépêches d’actualité ou les archives publiques, auraient complètement modifié le cours de "Jane Eyre", le roman de Charlotte Brontë. Avec l’aide du Wi-Fi, Jane aurait pu consulter les registres et les nouvelles locales, qui lui auraient appris que M. Rochester, son patron et fiancé, était en réalité toujours marié à sa première femme. Ou elle aurait tout simplement pu vérifier son statut de situation amoureuse sur Facebook.

L’avènement des médias sociaux aurait eu une énorme influence sur les histoires éternelles du passé. Imaginez à quel point le "Frankenstein ou le Prométhée moderne" de Mary Shelley aurait pu tourner différemment avec une solide connexion Wi-Fi. Le docteur aurait été en mesure de retrouver bien plus facilement le monstre en fuite avec l’aide de Twitter, sur lequel les gens auraient sans nul doute signalé chaque apparition d’une créature aussi singulière (#TrouvezLeMonstre). Avec l’importance de la connectivité, il aurait été judicieux de placer, avant toute chose, un quelconque dispositif de localisation via l’Internet des objets, sur sa création.

Du "Don Quichotte" de Miguel de Cervantes aux "Vestiges du jour" de Kazuo Ishiguro, il est fascinant d’imaginer combien les récits que nous connaissons et que nous aimons auraient été différents si les personnages avaient eu accès au Wi-Fi. Jack Kerouac aurait-il écrit "Sur la route", ou cela n’aurait-il été qu’un compte Instagram minutieusement rédigé décrivant en détail ses voyages à travers les États-Unis ?

Ces grands classiques, mis à jour pour l’ère numérique, nous rappellent à quel point le Wi-Fi est devenu important et influent. Et pour ceux qui n’ont toujours pas accès à Internet, la journée mondiale du Wi-Fi vise à combler le fossé numérique, de manière à ce que chacun puisse bénéficier d’infrastructures sans fil fiables.