L'IoT au service des assureurs : opportunités et applications

Quel que soit le secteur, de la santé aux smart cities, les usages et fonctions de l’IoT vont plus que jamais pouvoir être exploités. Le secteur de l’assurance a compris les enjeux et les avantages de cette technologie, en l’utilisant pour se réinventer et proposer des services innovants aux assurés.

En 2017, l'Internet des objets (IoT) a été identifié comme la technologie la plus disruptive des cinq années à venir par une étude du cabinet d'audit PwC. Ces trois lettres désignent l'ensemble des objets connectés qui remplissent des usages très variés dans des domaines de plus en plus nombreux (santé, domotique, smart cities, informatique, industrie…). Face à cela, le secteur de l'assurance n'est pas en reste ; l'IoT est l'occasion, pour les compagnies d'assurance, de se réinventer et de proposer des nouveaux services à leurs assurés.

L'automobile, premier exemple d'application de l'IoT en assurance

L'application de l'IoT dans le domaine de l'assurance a commencé avec le recours à la télématique pour soutenir le déploiement des dashcams (boîtes noires installées dans les véhicules pour filmer les trajets) comme nouveaux outils pour assurer les conducteurs. Les premiers exemples d’applications de cette technologie ont d'ailleurs suscité des discussions en Europe dès le début des années 2000.

Aujourd'hui, l'IoT évolue à mesure que les voitures deviennent plus connectées, plus intelligentes et plus autonomes. Certaines entreprises innovantes repoussent les limites en utilisant les données de l'IoT pour transformer la relation entre les assureurs et les assurés. Les dispositifs connectés installés dans les voitures des clients peuvent par exemple servir à repérer les facteurs de risques, et aider une compagnie d'assurance à offrir des produits et services sur-mesure. Ils peuvent également servir à recueillir des données importantes pour la gestion des sinistres.

Toutefois, le rôle de l'IoT dans le domaine de l'assurance ne se limite pas à l’assurance automobile, surtout si l'on considère le nombre de dispositifs connectés déjà utilisés. Selon IDC, d'ici 2020, il y aura 30 milliards de dispositifs IoT représentant une valeur marchande mondiale de 1 700 milliards de dollars. Si les voitures connectées ne représentent pour l'instant que 7% de ce marché mondial, contre 26% pour les villes intelligentes, il s'agit de ne pas sous-estimer l'importance de l'assurance automobile liée à l'IoT, car le niveau de connectivité intelligente dans la construction automobile est amené à augmenter.

Utiliser l'IoT pour étudier les comportements au volant et faciliter la personnalisation de la couverture d'assurance automobile peut générer de nouvelles sources de revenus. Selon la société de conseil McKinsey, la commercialisation de services de mobilité à la demande et de services axés sur les données pourrait représenter 1,5 milliard de dollars de revenus supplémentaires d'ici 2030. Une partie de cette somme pourrait être versée aux assureurs qui identifient déjà les possibilités ouvertes par ces outils. Allianz par exemple, fournit ses services d'assurance à Drivy, la plateforme de location de voitures et d’autopartage en Europe.

Smart cities, travail et santé : les autres domaines d'application de l'IoT

En-dehors des voitures intelligentes, le rapport mondial sur les parts de marché de l'IoT met également en évidence ses applications pour les villes, l'industrie et la santé. Un cinquième du marché de l'IoT comprend aujourd'hui des dispositifs de santé connectés souvent portables. Ils constituent une source de données très efficace et non invasive pour la souscription et l'évaluation des risques, et prennent moins de temps qu'un examen médical complet. Ils offrent également aux assureurs une opportunité d'engagement du consommateur, ce qui apporte à l’assuré une valeur ajoutée supplémentaire.

Tout aussi important, les dispositifs portables peuvent aider à prévenir et atténuer les demandes d'indemnisation des accidents du travail et les réclamations en responsabilité civile. Le Reflex de Kinetic en est un bel exemple : il s'agit d'un vêtement intelligent qui vibre lorsqu'un employé adopte une mauvaise posture, comme par exemple soulever des objets lourds de façon incorrecte. Kinetic affirme que sa technologie peut réduire de 84% les postures dangereuses, et par conséquent limiter les accidents du travail et améliorer le bien-être en entreprise.

Enfin, les appareils IoT sont de plus en plus répandus dans les maisons et les bâtiments commerciaux, offrant, là aussi, de nouvelles opportunités aux assureurs. Les capteurs géoréférencés peuvent réduire les risques d'incendie et de vol, mais aussi collecter des données précieuses lors de l'évaluation d'une réclamation ou de la gestion des réparations. En plus des capteurs de chaleur, de mouvement et des caméras, il existe de nouveaux dispositifs IoT parfaitement adaptés aux bâtiments commerciaux que les assureurs peuvent promouvoir pour réduire le risque de dommages matériels.

Bien entendu, en adoptant les technologies IoT à grande échelle, les assureurs devront inévitablement revoir la manière dont ils recueillent et analysent les données. En 2018, une étude avançait que la plupart des assureurs n’étaient pas en mesure de le faire, même s'ils avaient reconnu l'importance de l'IoT. Avec l’utilisation grandissante de l'analyse des données, cette réticence à l'égard des données provenant de l'IoT est probablement amenée à se dissiper. Et la vitesse à laquelle les entreprises big tech équipent les domiciles privés et les bureaux d'une multitude d'appareils connectés pourrait également servir de catalyseur aux assureurs pour utiliser pleinement les capacités de l’IoT.