Comment SAP a accompagné Cafés Richard dans son labo IoT flambant neuf

Comment SAP a accompagné Cafés Richard dans son labo IoT flambant neuf L'éditeur allemand inaugure son SAP Leonardo Center qui a permis au torréfacteur de concevoir un projet pilote IoT. Le JDN relate pas à pas le parcours de l'entreprise dans ce centre d'innovation.

Il est 9 heures du matin au 19ème étage de la tour SAP de Levallois-Perret. Fréderic Puche, directeur du Centre d'innovation SAP France, créé il y a deux ans et demi, accueille ses clients Cafés Richard à La Défense. Une vaste zone dédiée spécifiquement à l'IoT, le SAP Leonardo Center, a été inaugurée le 21 juin 2017 au sein de ce centre d'innovation de 3000 mètres carrés, qui s'étale sur deux étages. Les entreprises partenaires de SAP invitées dans cet espace ont l'occasion de passer d'une vague idée d'objet connecté à la phase pilote d'un projet. Cafés Richard, qui souhaite collecter des données sur les machines à café qu'il vend à ses clients, pour limiter les pannes et éviter d'envoyer des techniciens effectuer des contrôles techniques inutiles, a travaillé avec l'éditeur allemand dans ce centre en avant-première, pour concevoir un prototype abouti.

"Pendant le petit-déjeuner, je leur ai distribué des post-it pour qu'ils décrivent en un mot leur ressenti sur l'IoT. Cela m'a permis de prendre la température, avant de commencer la phase d'inspiration", explique Frédéric Puche. Cafés Richard, qui a effectué sa première visite du SAP Leonardo Center il y a 6 mois, a visité la ligne de production connectée présentée dans la photo ci-dessous. "La maintenance prédictive des machines est un sujet clef pour eux", souligne Frédéric Puche. Savoir qu'un appareil va potentiellement tomber en panne dans une semaine permet d'envoyer un réparateur en amont et de renforcer la satisfaction des clients. "Si les machines remontent automatiquement des données sur leur fonctionnement, les techniciens n'ont plus besoin de faire des visites de routine. Ils ne se déplacent qu'en cas de besoin, avec le matériel approprié pour les réparations", complète-t-il.

Cette ligne de production remonte des données pour faire de la maintenance prédictive. © ​ Lélia de Matharel - JDN ​

Le dirigeant du laboratoire a ensuite présenté les équipes de Cafés Richard à Lulu, l'opérateur connecté. "Les vêtements de cet ouvrier sont truffés de capteurs. Il peut filmer la machine qu'il répare et envoyer ces données vidéo à un collaborateur, qui l'aide à distance en cas de situation délicate.

L'opérateur connecté Lulu peut filmer la machine sur laquelle il travaille et envoyer ces images à un collaborateur pour qu'il l'aide à distance. © Lélia de Matharel - JDN

En route pour la section sport du SAP Leonardo Center. Grâce aux deux bicyclettes connectées présentées, l'éditeur montre à ses clients les nouveaux business modèles qu'ils peuvent développer avec l'IoT, notamment la facturation à l'usage. Faut-il faire payer le client de ce vélo électrique en fonction du nombre de kilomètres parcourus ? Du temps passé à pédaler ? De la quantité de batterie utilisée ? "Pour Cafés Richard, ces questions aussi ont un sens. S'ils décidaient de facturer les machines en fonction de leur utilisation, quels critères choisir ? Le nombre de café ? La nature du café produit, puisqu'un expresso et un capuccino n'usent pas la machine de la même façon ?", illustre l'ingénieur.

Ces vélos connectés sont facturés à l'usage. © ​Lélia de Matharel - JDN ​

Ce voyage dans l'IoT a ensuite entraîné les équipes de Cafés Richard dans l'espace retail, une reconstitution réaliste d'un magasin de vêtements. "Ces étagères connectées permettent de savoir combien de fois et combien de temps un produit a été tripoté avant d'être ou non acheté. Ces données peuvent ensuite être croisées avec les ventes de la boutique. Cette visite a donné à Cafés Richard l'idée d'analyser la nature des cafés que les clients commandent en fonction des périodes (pic de chaleur ou de froid par exemple, ndlr). Ils espèrent un jour être capables de proposer le bon café à la bonne personne au bon moment. Mais ce n'est pour le moment qu'un projet dans les cartons, c'est le 'next step'", relativise Frédéric Puche.

Ces étagères connectés enregistrent le nombre de fois où un produit a été pris et reposé dans la journée. © ​ Lélia de Matharel - JDN ​

Rendez-vous maintenant dans la salle "d'idéation". "Après l'expérimentation, on s'installe en face d'un mur, et on note toutes les idées qui passent sur des post-it. Petit à petit se dessine un projet concret grâce à des méthodes de design thinking", raconte le dirigeant du centre. "Pendant cette phase, nous avons décidé des capteurs qui devaient être intégrés à la machine à café, comme des détecteurs de température ou de pression, des technologies de communications que nous allions tester…"

Les techniciens de Cafés Richard sont ensuite venus au Léonardo Center avec une machine à café. "Ils l'ont désossé avec nos équipes pour décider du meilleur endroit où positionner chaque capteur", explique l'ingénieur. Ce parcours au SAP Leonardo Center a permis à Cafés Richard de concevoir trois appareils pilotes. Carte SIM, Sigfox mais aussi LoRa : chacun communique avec une technologie différente. "Cela nous permettra de comprendre comment chaque réseau fonctionne dans différentes situations, de savoir si Sigfox et LoRa marchent sous terre par exemple", explique Frédéric Puche.

Ce pilote de machine à café connectée a été conçu directement au SAP Leonardo Center. © Lélia de Matharel - JDN ​

Le pilote sera déployé chez plusieurs clients de Cafés Richard après l'été. "Pour la dernière étape, celle de l'industrialisation, exit le centre d'innovation. Nous remettons nos clients aux mains d'une série de partenaires", conclut le dirigeant. Aujourd'hui, 8000 entreprises se sont rendues dans cet espace SAP à Levallois. Une centaine de projets pilotes ont été ou seront prochainement développés au SAP Leonardo Center suite à ces visites.