Pourquoi Facebook n'est pas une appli populaire en France, selon Médiamétrie//Netratings

Pourquoi Facebook n'est pas une appli populaire en France, selon Médiamétrie//Netratings L'application du réseau social est étrangement absente du classement mensuel publié par l'organisme. Une défection qui s'explique par des raisons techniques.

Pour quiconque désire connaître les audiences des sites et applications mobiles en France, "L'audience de l'internet mobile" publié chaque mois par Médiamétrie//Netratings fait figure de passage obligé. Lancé en octobre 2010, il est scruté avec attention par les annonceurs comme les éditeurs, à mesure que la démocratisation des usages mobiles rend cet écran incontournable pour capter des consommateurs.

Chaque mois, Médiamétrie//Netratings publie donc un top 20 des "Groupes", des "Marques", des "Sites" et des "Applications". Mais certains résultats sont surprenants. Si le top 20 des groupes, qui place Google, Facebook, Yahoo, Orange et beaucoup de gros acteurs du Web fixe au sommet, semble cohérent, celui des applications interpelle. Ce sont, de fait, surtout les absents qui se font remarquer. Pas de Facebook, Twitter ou de WhatsApp dans le top 20. En ce qui concerne le seul Facebook, impossible de croire que l'application du réseau social, qui revendique plus de 50% de trafic mobile, ne soit pas l'une des plus populaires en France. D'autant que Facebook, en tant que "groupe" et en tant que "site" est classé juste derrière Google dans les classements de Médiamétrie//Netratings. 

Des applications fantômes pour Médiamétrie

L'absence de Facebook, et d'autres, dans ce classement tient en fait à des considérations techniques, comme nous l'apprend Laurent Battais, directeur exécutif de Médiamétrie. "Notre outil de mesure ne prend pas en compte les pages https, ces pages sécurisées que de plus en plus de réseaux sociaux et messageries ont adopté", explique-t-il. De fait, plusieurs applications et sites mobiles sont sécurisés, entièrement ou pour partie, au format https (réseaux sociaux, banques, assurances, mail, portails...). "On avait à l'époque proposé aux e-commerçants, très férus du https, de mettre en place une page d'accueil http, juste avant le tunnel crypté", précise Laurent Battais. Tous ne l'ont cependant pas fait.
Si la pratique concernait alors moins de 10% du trafic mobile et n'était donc pas gênante, elle s'est largement popularisée depuis. Rendant la mesure de Médiamétrie//Netratings de moins en moins exhaustive... et obligeant l'institut qui collecte les logs anonymisés des trois principaux opérateurs français et travaille également sur un panel de 10 000 mobinautes à changer son fusil d'épaule. "Nous devrions sortir des solutions technologiques qui remédieront au problème courant 2015", avance Laurent Battais.