Facebook Messenger n'est plus une appli, c'est une plateforme

Facebook Messenger n'est plus une appli, c'est une plateforme Le service de messagerie instantanée est en train de muer en une plateforme au sein de laquelle les utilisateurs pourront faire de plus en plus de choses.

La semaine prochaine se tiendra la nouvelle édition de la conférence F8 à l'occasion de laquelle Facebook multiplie généralement les annonces qui concernent la communauté des développeurs. Du côté de l'avenue Wagram, siège des locaux français de la société, on promet d'ailleurs déjà que les annonces seront légions... et d'envergure. Toute une communauté de partenaires français, parmi lesquels Blablacar, fera d'ailleurs le voyage en direction de Palo Alto, dans cette optique. 

Messenger va s'ouvrir aux développeurs tiers

Parmi les annonces les plus attendues de la conférence, beaucoup s'attendent à ce que Facebook annonce la possibilité pour les développeurs tiers d'offrir de nouvelles expériences à l'intérieur de son application de messagerie instantanée, Messenger. Une configuration qui s'inscrit dans la lignée de la récente annonce que les utilisateurs pourraient bientôt s'échanger de l'argent sur Messenger. Une décision qui semble directementé du succès de WeChat et Line qui ont montré qu'après le paradigme "une appli, un usage", un autre positionnement était possible pour les services de messagerie instantanée, à la convergence de la conversation et de l'e-commerce. Un positionnement "multi-service" d'autant plus intéressant qu'il est supposé améliorer l'engagement des utilisateurs et permettre de monétiser l'application dans le même temps.

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Sur WeChat, l'utilisateur peut commander et payer toutes sortes de services. © Capture d'écran WeChat

De quoi parle-t-on ici ? Il semblerait que l'objectif de Facebook, tel que le décrit Techcrunch, serait de donner les moyens aux développeurs third-party de diffuser du contenu et de l'information au sein de Messenger. Selon la réaction des utilisateurs, Facebook pourrait envisager de donner plus d'ampleur à cette ouverture. Car comme d'habitude, la plateforme s'entourera dans cette optique d'un noyau de partenaires privilégiés, les fameux "preferred partners".

Marcher sur les pas de WeChat et Line

A ce jour, Messenger est une application qui ne vit que par l'écosystème Facebook au sein duquel les utilisateurs peuvent s'envoyer des textes, des photos, de l'argent, en direct ou dans le cadre de discussions groupées. Seule une fonctionnalité permettant à un utilisateur d'envoyer une URL à un ami, depuis un site externe, sort de cette logique. Cela ne devrait bientôt plus être le cas. Une application comme WeChat, au sein de laquelle l'utilisateur peut payer tous types de produits tels que des places de cinéma, une nuit dans un hôtel ou une course en taxi, a montré qu'il était possible de se muer en plateforme multi-services sans détourner les utilisateurs. Au contraire, l'application ne cesse d'attirer de nouveaux mobinautes. Elle en comptait 468 millions (presque autant que Messenger) au dernier pointage.

Un constat que n'a pas manqué de faire David Marcus, récemment nommé à la tête de Messenger et ancien de Paypal, lorsqu'il nous expliquait que la monétisation de Messenger passait par la nécessité de résoudre des besoins utilisateurs. C'est de ce postulat qu'est né la fonctionnalité d'échange d'argent au sein de l'application. Dans un entretien accordé à Wired, David Marcus ne manquait pas également de souligner les opportunités qu'un service comme Messenger décelait en matière de communication de marque one-to-one. Qu'il s'agisse de faire du SAV ou de la communication ciblée (pas difficile pour Facebook au vue de la data déclarative qu'il détient sur chacun), il est clair que Messenger peut se tailler une place de choix aux côtés d'un Twitter par exemple. On s'imagine déjà communiquer en VoIP avec le service client d'Air France...

Com' de marque, e-commerce... Les pistes ne manquent pas

Techcrunch voit dans Messenger la possibilité d'un nouveau souffle pour la stratégie social média de marques embourbées dans la baisse du reach et l'augmentation exponentielle du nombre de pages aimées par chacun. Plus besoin d'espérer vainement, ou épisodiquement, apparaître sur le fil d'actualité de l'utilisateur. Ce dernier aurait un contact direct via le compte Messenger. Une fonctionnalité qui risquerait toutefois de se heurter rapidement aux limites du spam...
Reste le volet e-commerce, qui prend aujourd'hui tout son sens avec l'arrivée de cette possibilité de paiement. On le voit donc que les options ne manquent pas pour permettre à Messenger d'offrir une expérience utilisateur plus exhaustive à sa communauté de plus de 500 millions d'utilisateurs. Un passage obligé sans doute alors que les concurrents asiatiques, WeChat, en tête, débarque en Europe, au risque de mettre à mal l'hégémonie de Messenger et de WhatsApp.