Multi-screen : les retours d'expérience des pionniers Les TV connectées, encore à la traîne

L'intérêt des pionniers français du multi-screen pour les télévisions connectées est plus limité, tout comme l'est celui des consommateurs. Selon Médiamétrie, 60% des internautes français connaissent ce type de produits, mais seulement 9% en sont équipés. "Ces produits sont perçus comme étant relativement complexes, à la fois techniquement, mais aussi commercialement", explique Jamila Yahia, directrice du pôle Comportement médias chez Médiamétrie. "Ils ont également le sentiment que les packages de services qui leurs sont proposés sont limités et vont à l'encontre de l'ADN d'Internet". "Il faut par ailleurs différencier le parc connectable et le parc réellement connecté", relativise Boris Darlet, de France 24.


Emmanuel Alix, de L'Equipe rappelle par ailleurs que "le seul type de contenu qui fonctionne sur la télévision connectée, c'est la vidéo". Une évidence qui se transforme en handicap pour les acteurs historiques du contenu texte. "Porter du texte sur télé connectée, c'est faire du télétexte et cela n'a rien de novateur", sourit François Ranou du Figaro. Le groupe média a justement accentué sa production de contenus vidéo pour atteindre 450 vidéos produites par mois, notamment pour renforcer son offre TV connectées. "Mais il reste toujours le problème du modèle économique qui n'est pas au rendez-vous", nuance-t-il.


La Fnac ne dit pas autre chose. Malgré 400 captations d'événements (concerts privés, dédicaces, etc.) dans ses magasins physiques et la possibilité de proposer une offre de VOD, le groupe n'a pas encore franchit le pas. "Nous y réfléchissons tous les ans, mais nous n'avons encore rien fait car sur cet écran, on ne peut être rentable qu'avec de la masse", indique Mathieu Staat.