Tinder devient payant, est-ce la fin de Tinder ?

Tinder devient payant, est-ce la fin de Tinder ? L'arrivée de "Tinder Plus' s'accompagne d'une restriction importante de l'expérience utilisateur sur la version gratuite. Les commentaires des mobinautes sont accablants.

Depuis sa création, Tinder a fait son chemin dans l'univers très concurrentiel du dating avec pour seule préoccupation l'expansion du service, en mettant l'accent sur son expérience utilisateur (le fameux swipe) qui en a fait l'une des applications les plus copiées. Au point que l'on parle désormais de "Tinder du ...".

Aujourd'hui, Tinder paraît prêt à faire le grand-saut de la monétisation et teste depuis déjà plusieurs mois, dans quelques pays (Etats-Unis, Royaume-Uni, Brésil...), un service in-app baptisé "Tinder Plus". Cette fonctionnalité qui devrait être déployée dans le monde mi-mars, à un tarif encore incertain (entre 2,99 et 6,99 dollars par mois) doit permettre, entre autres, d'annuler un swipe malencontreux ou se voir proposer des profils situés dans une autre zone géographique (pratique avant un voyage dans une destination inconnue par exemple). Autant de nouvelles fonctionnalités qui, selon Business Insider, pourraient "ruiner tout ce que Tinder a réalisé de génial jusque là".

La nouvelle version payante est notée... 1,5 étoile sur l'App Store anglais

Car à en croire les testes menés auprès de 40% des utilisateurs, le lancement de Tinder Plus s'accompagnerait de l'apparition d'une restriction de taille à l'utilisation gratuite de Tinder. Les utilisateurs devraient bientôt se contenter d'un nombre limité de "swipe" par jour. Une fois le quota épuisé, l'application leur proposerait d'adopter Tinder Plus pour passer en illimité... ou attendre 24h. Pas de quoi réjouir les utilisateurs à en croire les commentaires postés sur la version anglaise de l'App Store. "Maintenant il faut payer pour swiper : RIP Tinder", titre un utilisateur mécontent en haut de son commentaire. "Qu'est ce qui a bien pu se passer ?!", lui fait écho un autre mobinaute, tout aussi étonné. La notation de la nouvelle version de l'application est au diapason, avec une moyenne d'1,5 étoile sur 471 notations, là où les anciennes versions cumulaient 13 680 notes pour une moyenne de 3,5 étoiles.

bababa
Les commentaires concernant la nouvelle version sont accablants au Royaume-Uni. © Capture d'écran App Store

Limiter le nombre de swipes, c'est réduire mécaniquement le temps passé sur l'application

La fin de Tinder, donc ? Peut-être pas. Ce serait déjà oublier à quel point toute nouvelle mise à jour d'application qui casse sensiblement l'expérience utilisateur s'attire en règle générale les foudres des mobinautes. En témoigne le tollé suscité par le lancement d'une nouvelle version très ambitieuse du Monde. Largement critiquée à sa sortie, elle est désormais plébiscitée par les utilisateurs. Il suffit pour s'en convaincre de regarder les commentaires récemment postés sur l'App Store. Reste la question épidermique de l'engagement utilisateur, aujourd'hui difficile à monétiser. Car même si le modèle économique de Tinder ne repose pas sur la publicité., le temps passé par les mobinautes sur l'application est un véritable atout. Notamment dans l'éventualité où Tinder réfléchirait un jour à donner les moyens aux marques de se connecter à ses utilisateurs. Problème, en limitant le nombre de "swipes" quotidiens, Tinder risque de diminuer drastiquement l'engagement de ses utilisateurs qui ne seront, en toute logique, qu'une minorité à passer au payant.

Tout l'enjeu pour Tinder sera donc de réussir à jongler entre une version gratuite suffisamment aboutie pour attirer toujours plus d'utilisateurs et une version premium qui lui permet d'obtenir un taux de transformation en abonnés payants satisfaisant. A l'image donc du modèle économique freemium qu'ont réussi à mettre en place des acteurs comme "Clash of Clans" ou "Candy Crush" qui brassent chacun plus d'un million de dollars de revenus par jour. On peut imaginer que les fondateurs de Tinder et leur actionnaire IAC se contenteront de moins. D'autant que la concurrence se bouscule au portillon, notamment du côté de l'Hexagone, avec un Français, Happn, qui vient à nouveau de lever des fonds (8 millions de dollars).