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24/05/2007

Vers une surveillance des réseaux P2P ?

Le Conseil d'Etat revient sur la décision de la Cnil refusant aux sociétés de droit d'auteurs de l'industrie musicale la possibilité de chasser les pirates sur Internet.
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Le 18 octobre 2005, la Cnil refusait à quatre sociétés de droits d'auteur de mettre en place des dispositifs permettant la détection automatisée des actes de piratage sur Internet. Une décision peu appréciée par l'industrie du disque qui se voyait ainsi empêchée de pratiquer une collecte automatique des adresses IP de pirates. Fait rare, le Conseil d'Etat a annulé mercredi cette décision de la Cnil.

 

A l'époque, l'objectif de ces sociétés (la Société des auteurs compositeurs et éditeurs de musique, SACEM ; la Société pour l'administration du droit de production mécanique, SDRM ; la société civile des producteurs phonographiques, SCPP ; la société civile des producteurs de phonogrammes en France, SPPF), était d'envoyer dans un premier temps un mail d'avertissement personnalisé, puis, en cas de récidive, d'entamer des poursuites en demandant l'identité des internautes concernés à leurs FAI.

 

La CNIL avait motivé sa décision de ne pas donner son aval à ces dispositifs pour trois raisons principales. Selon elle, la corrélation entre une adresse IP et l'identité d'une personne ne peut se faire que sous le contrôle judiciaire. Ensuite, les dispositifs proposés allaient plus loin qu'un contrôle ponctuel et aboutissait donc à une collecte massive de données personnelles permettant la surveillance continue des réseaux P2P, ce qu'avait refusé de cautionner l'autorité. Enfin, la Cnil n'avait pas apprécié que les sociétés d'auteurs fixent elles-mêmes le seuil de piratage au-delà duquel elles poursuivaient les internautes, tout en se réservant le droit de le réviser à leur convenance.

 

 
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Cette décision du Conseil d'Etat opére un retour en arrière dans ces discussions et ramène le débat à celui d'avant la décision de la Cnil du 18 octobre 2005. Il redonne ainsi l'espoir à l'industrie du disque de pouvoir surveiller les réseaux peer-to-peer et d'automatiser les poursuite en espérant que la peur du gendarme freine le téléchargement illégal et pousse les internautes à acheter de la musique sur les plate-formes légales. En attendant, les sociétés de droits d'auteurs vont pouvoir reprendre leurs discussions avec la Cnil afin de soumettre à son avis les détails d'un nouveau dispositif.

 


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