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19/10/2007

Mark Davies (Betfair) : "Nous sommes prêts à toutes les concessions pour ouvrir un site de paris en France"

Alors que le gouvernement français réfléchit à ouvrir le secteur des jeux en ligne à la concurrence, le président du site de jeux d'argent britannique Betfair évoque les conditions pour se lancer en France.
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Mark Davies
 
 
  • Président de Betfair
 

Qu'elles concessions êtes-vous prêt à faire pour exercer, demain, votre activité en France ?

Toutes. Nous attendons seulement que le gouvernement français nous dise ce qu'il attend de nous. Nous sommes prêts à créer une filiale en France, à nous soumettre à la fiscalité française, à payer une licence si on nous le demande, à participer au financement de filières sportives, et bien entendu à lutter contre le blanchiment d'argent et empêcher le jeu chez les mineurs. Nous pouvons ouvrir un site français dès demain si on nous le permet. Nous espérons seulement que les règles seront les mêmes pour tous, et que le cadre économique qui sera proposé nous permettra d'être compétitif.

 

Craignez-vous quelque chose en particulier ?

Plusieurs choses. Par exemple, que les tarifs sur certains types de jeux soient imposés. Si les opérateurs n'ont pas la possibilité de se concurrencer sur les prix, cela freine la concurrence. Pourquoi aller parier sur une course hippique sur un autre site que celui du PMU si les sites concurrents n'ont pas le droit de proposer des produits moins chers ?

 

Nous entendons aussi évoquer le fait que certains types de paris pourraient être interdits. Par exemple, parier sur un fait de match comme "quel joueur marquera le premier but", ou "qui réalisera le premier ace" dans une partie de tennis. Mais si les jeux sur les sites officiels sont limités, les gens iront sur d'autres sites. Les internautes iront sur les sites qui proposent les produits qu'ils désirent au prix qu'ils désirent. Si nous sommes obligés de fournir une offre qui ne satisfait pas nos clients et que nous ne sommes pas libres de nos prix, ils iront jouer sur des sites qui ne respectent pas la loi, et cela sera contreproductif pour tout le monde.

 

Les sites de paris sportifs sont accusés de faciliter la corruption dans le sport et les arrangements de matchs truqués, car les sommes en jeu sont de plus en plus importantes. Que répondez-vous à ces accusations ?

Que le secteur du jeu en ligne nécessite de la transparence, et que cette transparence fait que l'on a connaissance de ces affaires. Je ne crois pas que la pratique soit plus courante aujourd'hui qu'avant. Mais chez Betfair, nous sommes capables de voir si un événement génère plus d'argent parié qu'à l'accoutumée. Nous pouvons aussi repérer qui a parié quoi sur des matchs sur lesquels il peut y avoir suspicion. Nous pouvons donner ces informations aux fédérations sportives qui de leur côté peuvent enquêter. Au final, plusieurs instructions en Angleterre ont été ouvertes à partir d'informations que nous avons livrées. Donc, au final, plus on est transparent et plus ce genre d'affaire est mis sur la place publique.

 

 
Jeux en ligne : la position du gouvernement français
 
 

A l'occasion d'un colloque organisé à Paris mercredi 17 octobre 2007 sur le thème de l'adaptation du modèle français des jeux de hasard et d'argent, Michèle Alliot-Marie, la ministre de l'Intérieur, a indiqué, dans un message lu à l'assistance, qu'il fallait "trouver les voies qui permettent à la profession d'être présente sur ces nouveaux marchés [les jeux en ligne, ndlr] sans abaisser le niveau de vigilance que les opérateurs et l'Etat doivent maintenir sur la qualité et l'offre de jeux".

 

De son côté, le ministre du Budget, Eric Woerth, a déclaré à l'Assemblée nationale que la France resterait "très ferme" en matière d'ouverture du monopole des paris sportifs en ligne, mais tiendrait compte du "contexte européen" dans ses discussions avec Bruxelles, rapporte les Echos.

 

 


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