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15/01/2008
La France est le quatrième asile mondial de typosquatteurs
Evaluer l'ampleur du typosquatting sur Internet. C'est la difficile tâche à laquelle s'est attelé McAfee. Pour s'en faire une idée, l'éditeur d'antivirus a dressé une liste de 2.771 sites, parmi les plus populaires à travers le monde, recensés sur les classements des moteurs de recherche. Pour chacune des adresses de ces sites, l'éditeur informatique a ensuite reproduit de manière automatisée une partie des fautes de frappe pouvant être commises par les internautes ("Yotube.com" par exemple).
Au total, près de 2 millions d'URL typosquattant des noms de domaines existants ont été tapées. Parmi elles, près de 127.400 adresses renvoyaient vers des pages parking, soit 7,2 % de l'échantillon. Les adresses originales les plus falsifiées sont celles renvoyant à des sites de jeux vidéo (14 %), à ceux de compagnies aériennes (11,4 %) ou aux médias généralistes (10,8 %).
Différentes extensions de noms de domaines ont également été testées, permettant d'appréhender l'ampleur de la pratique par pays. Résultat : les adresses britanniques (avec l'extension ".co.uk") sont celles qui comptent le plus typosquatteurs (7,7 % contre une moyenne mondiale de 7,2 %). Viennent ensuite le Portugal (6,5 %) et l'Espagne (5,9 %). La France se hisse au quatrième rang avec 5,4 % d'adresses falsifiées. Les Etats-Unis n'apparaissent pas dans le classement établit par McAfee, l'extension ".com" étant utilisée indifféremment pour des sites américains ou commerciaux.
En France YouTube est le site le plus utilisé par les typosquatteurs, indique l'éditeur d'antivirus. Le propriétaire du site de partage de vidéos, Google arrive en seconde position, devant le portail de Microsoft, MSN, le réseau social Badoo, ou le portail e-commerce de la Fnac.
Il reste cependant difficile d'apprécier l'évolution du phénomène, tant le champ d'étude est vaste. L'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) estime que le nombre de plaintes déposées par les propriétaires de marques pour ce motif a progressé de 20 % en 2005 et de 25 % en 2006. Néanmoins cet indicateur ne reflète qu'une infime partie des cas de typosquatting.
La progression de cette pratique parasite est cependant plus que probable, tant elle est simple et rapide à mettre en place. Cette forme de cybersquatting se fonde principalement sur des erreurs typographiques des utilisateurs du web : Concrètement, il s'agit d'acheter tous les domaines dont l'orthographe est proche de celle d'un domaine connu afin que l'utilisateur faisant une faute d'orthographe involontaire, soit dirigé vers le site du typosquatteur.
N'importe quel particulier peut acheter un nom de domaine correspondant à une adresse existante et écrite de manière erronée. Il lui suffit ensuite de la confier en gestion à une société de spécialisée dans les pages parking (lire Page parking : comment gagner de l'argent grâce à un nom de domaine, du 07/06/07) qui y hébergera une vraie-fausse page d'accueil, remplie de liens sponsorisés. Pour chaque clic effectué sur un de ces liens, l'annonceur rétribue le gestionnaire de la page, le propriétaire du nom de domaine, mais aussi la plate-forme publicitaire. Plus le domaine typosquatté est connu, plus le trafic, et donc le nombre de clics seront forts sur cette page.
Phénomène mobile de l'année 2007, l'iPhone n'a pas échappé au typosquatting. En juillet 2007, lors du lancement du téléphone aux Etats-Unis, quelque 4.000 noms de domaines incluaient le terme "iphone". A la fin de l'année, ce nombre avait plus que doublé. Et si une bonne part de ces adresses renvoyait à de vrais sites ou blogs de fans, un certain nombre d'URL ne font toujours qu'exploiter à des fins commerciales l'opportunité de trafic que peut leur apporter la marque. Ainsi, Freeappleiphonesnow.com va jusqu'à proposer à la vente le fameux téléphone, ainsi que de prétendues variantes qui n'existent pas, comme l'iPhone "nano" ou "shuffle", basées sur les modèles du baladeur iPod.
Apple aurait d'ailleurs déboursé plus d'un million de dollars pour récupérer le plus précieux des noms de domaines correspondant à son terminal : iphone.com. Après la présentation du téléphone au grand public, Iphone.com avait connu des pics de fréquentation impressionnants.
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