Les procédures de sanction à l'égard des pirates seront-elles
automatisées ?
Il est encore un peu tôt pour le dire, nous verrons cela à
l'usage. Concernant la sanction, différents scénarios restent à discuter. Soit
l'autorité aura le pouvoir de sanctionner elle-même, soit, par souci de respect
des libertés individuelles, elle devra saisir un juge pour chaque plainte. A titre
personnel, je souhaite qu'à chaque fois qu'une question similaire se posera, on
choisisse la voix la plus favorable à la protection des libertés individuelles.
Certaines associations de consommateurs ne voient dans vos
propositions qu'une série de mesures répréssives. Que leur répondez-vous ?
Les associations de consommateurs demandent depuis plusieurs
mois la fin des DRM. Aujourd'hui elles l'ont sur la chanson française, ce qui
est un premier pas. Celles qui se plaignaient du délai trop long entre la sortie
des films au cinéma et leur arrivée sur les plateformes de VoD ont aussi été entendues
puisque les délais de disponibilité des films en VoD seront réduits à six mois.
Alors à moins d'avoir mal lu leurs revendications, je ne comprends pas trop leurs
réactions.
Concernant les DRM, il s'agit plus d'une suspension que d'un
arrêt pur et simple
C'est vrai, les DRM posent aujourd'hui problème car ils entravent
la liberté des internautes de pouvoir écouter une musique légalement achetée sur
le support de leur choix. Cependant, s'il émerge un standard de DRM permettant
d'allier interopérabilité pour les consommateurs et protection des uvres pour
les ayants droit, la question ne se posera plus. Mais pour l'instant ce n'est
pas le cas.
Auriez-vous pu aller plus loin sur certaines mesures ?
Bien sûr, je n'ai pas la prétention de régler avec cet accord
la totalité du problème du piratage en France. Je ne suis pas, par exemple favorable
aux DRM. Dans les recommandations du rapport, je demande leur abolition pure et
simple pour tous les catalogues, comme je souhaite que la fenêtre de VoD soit
ramenée à quatre mois. Je crois cependant que nous avons franchi une étape importante,
même si nous aurions pu aller plus loin. Comme l'a rappelé le président de la
République, il faudra réévaluer régulièrement les dispositions de cet accord à
mesure que la technologie, les comportements évolueront. Nous sommes le premier
pays à le faire et je pense que d'autres pays nous suivront, ce qui est en quelque
sorte une tradition en matière de culture à la française !
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PARCOURS |
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Ancien élève de l'Ecole Normale supérieure de Saint-Cloud, agrégé
de lettre et diplômé de l'ENA, Denis Olivennes est président directeur général
de la Fnac depuis 2003. Il fut auditeur à la Cour des Comptes de 1988
à 1992, puis conseiller technique et chargé de mission auprès de Pierre Bérégovoy,
alors ministre de l'Economie et des Finances. En 1993 Denis Olivennes rejoint
le groupe Air France et en devient directeur général adjoint. En 1997,
il devient président directeur général de NC Numéricâble, puis devient
directeur général du groupe Canal+ lors du rachat du câblo-opérateur par
la chaîne cryptée. |
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