Laurent Geffroy, senior manager, Greenwich Consulting
"Microsoft a choisi le moment parfait pour lancer son OPA. Le cours
est au plus bas, et les actionnaires de Yahoo, ont tout intérêt de
vendre à ce prix là. Le chiffre d'affaires de Yahoo ne progresse presque plus,
il perd toujours plus de parts de marché dans le search, et il n'a plus qu'un
petit avantage dans le ciblage comportemental. Et vu les risques de récession
qui pèsent sur les Etats-Unis, Yahoo a peu d'espoirs de voir son cours dépasser
les 31 dollars offerts par Microsoft à moyen terme."
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François Bourdoncle
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François Bourdoncle, PDG d'Exalead
"Ma première impression porte sur la prime. Elle est énorme, 62 % ! Cela
montre à quel point Microsoft considère cette acquisition comme stratégique. Si
l'opération avait lieu, on assisterait à la naissance d'un duopole avec
Google, à la fois sur les marchés grand public et professionnel. La situation
serait très inquiétante pour la vie privée des internautes. Imaginez que tous
les plus importants services grands publics sur Internet proviennent de deux acteurs,
et que toutes les informations collectées soient stockées dans leurs datacenters
Par ailleurs, c'est peu de dire que la culture d'entreprise n'est pas la même
dans les deux groupes. Imaginer les équipes de management de Microsoft travailler
avec celles de Yahoo est assez anxiogène !"
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Vincent Bonneau
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Vincent Bonneau, analyste à l'Idate
Ce n'est pas une surprise, c'est une chose que l'on attendait depuis longtemps.
Microsoft et Yahoo ont des business très similaires : ils font à peu près la même
chose en visant à peu près les mêmes publics. En outre, leur audience est géographiquement
très complémentaire. Yahoo est très puissant aux Etats-Unis tandis que Microsoft
est très fort en Europe. Mais Yahoo va-t-il accepter l'offre ? Rien n'est
moins sûr. La prime est certes élevée, mais elle s'exerce sur un cours de bourse
particulièrement bas."
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Olivier Andrieu
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Olivier Andrieu, spécialiste des moteurs de
recherche
"Dans le domaine de la recherche, cette acquisition a du sens, surtout
pour Microsoft qui n'a pas réussi à contrer Google avec Live Search. Avec
ses 2,9 % de parts de marché dans le monde et les 12,8 % de Yahoo selon Comscore,
il prendrait une place significative sur le marché. Mais est-ce que ce sera suffisant
pour contrer Google ? Rien n'est moins sûr puisque Google gagne du terrain mois
après mois. Mais le rapprochement des deux moteurs est inévitable s'ils
veulent proposer un challenger à Google."
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Isabelle Bordry
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Isabelle Bordry, DG de Babiliz, et ex-directrice des
opérations de Yahoo Europe
"Il s'agirait, à mon sens, d'une opportunité formidable pour Microsoft.
Yahoo a 12 ans d'expérience sur Internet avec des services dont les modèles économiques
ont été testés et éprouvés. Avec Yahoo, Microsoft rachèterait une marque emblématique
qui a gagné la confiance de ses utilisateurs, bien au-delà du search."