2015 : le démantèlement de Google ? Microsoft en embuscade ?

Qu'il s'agisse d'affaires aux Etats-Unis ou en Europe, Google semble trouver dans les deux cas un concurrent sur sa route : Microsoft. L'éditeur de logiciels, qui peine depuis des années à imposer ses propres services de recherche (Live Search puis Bing) et de liens sponsorisés face à ceux de Google pourrait être tenté de soutenir en sous-mains la bataille juridique contre Google. L'un des trois sites dont la plainte auprès de la Commission européenne a déclenché l'ouverture d'une enquête formelle, n'est-il pas Ciao, le comparateur de prix de Microsoft ? 

Google lui-même s'est étonné dans une déclaration officielle des liens unissant Microsoft aux trois entreprises qui l'accusent d'abus de position dominante aux Etats-Unis. Google note par exemple que le britannique Foundem est activement soutenu par Icomp, une organisation de lobbying et de conseil basée à Bruxelles, "destinée aux organisations et aux décideurs impliqués dans le commerce sur Internet" qui "se positionne en faveur de la concurrence". Or Icomp serait quasi-exclusivement financée par Microsoft

Google souligne par ailleurs que SourceTool et MyTriggers sont tous deux représentés par le cabinet d'avocats new-yorkais Cadwalader Wickersham & Taft. Ce prestigieux cabinet, spécialisé dans le droit de la concurrence, compte justement Microsoft parmi ses clients. Plusieurs observateurs, parmi lesquels le blogueur américain Eric Goldman, professeur de droit à l'Université californienne de Santa Clara n'ont pas manqué de s'étonner du fait que de si petits acteurs à peine connus du grand public puissent s'offrir le même conseil que la troisième capitalisation boursière au monde

Ironie de l'histoire, Microsoft fut l'un des plus gros acteurs technologiques à avoir été sanctionné à deux reprises pour abus de position dominante. Aux Etats-Unis, au terme de quatre années de procédure, Microsoft est finalement parvenu échapper à une amende grâce à un accord avec le département américain de la justice, après avoir formulé une série d'engagements et accepté un contrôle strict de ses pratiques commerciales jusqu'en 2012.

En Europe en revanche, le groupe a été condamné en 2004 après quatre années de procédures à payer une amende historique de 497,5 millions d'euros pour avoir lié la distribution de certains de ses logiciels à celle de son système d'exploitation Windows. Elle sera alourdie de 280 millions d'euros de pénalités de retard en 2006. Microsoft écopera enfin deux ans plus tard d'une nouvelle amende record de 899 millions d'euros pour n'avoir pas modifié ses pratiques commerciales. L'arrosé chercherait-il à devenir arroseur à son tour ?