Bitcoin : le français Mark Karpelès mis en examen dans l'affaire MtGox

Bitcoin : le français Mark Karpelès mis en examen dans l'affaire MtGox Mark Karpelès est accusé au japon de falsification de données et détournement de fonds, plus d'un an après la faillite de la plateforme de Bitcoin MtGox.

Le français Mark Karpelès, ex-CEO de la plateforme d'échanges japonais de bitcoins Mtgox, dont il avait annoncé avoir perdu la quasi-totalité des bitcoins, a été mis en examen vendredi au Japon après six semaines de garde à vue. Il est accusé de falsification de données et de détournement de fonds. Il peut déposer une demande de remise en liberté dans l’attente de son procès.

Le Français de 30 ans avait été interpellé en 2013 pour avoir falsifié des données dans le système informatique de la plateforme, puis un nouveau mandat d’arrêt avait été émis le 21 août, cette fois sur des accusations de détournement de fonds. Mark Karpelès aurait volé 2,3 millions d'euros de dépôts de bitcoins des utilisateurs de la plateforme, dépensés pour l’achat de droits de logiciels, mais aussi pour s’offrir un lit de luxe dans son appartement loué 1,4 million de yens (10 300 euros) par mois. Il encourt jusqu’à cinq ans de prison. Jusqu'ici, le Français a toujours nié les accusations.

477 millions de dollars envolés

200 000 bitcoins "retrouvés dans un porte-monnaie"

En février 2014, MtGox fermait brutalement, deux semaines après avoir stoppé les possibilités de retraits. Après plusieurs jours d'incertitude, elle était mise en faillite. Son CEO, le français Marc Karpelès, évoquait "des faiblesses du système" devant le tribunal de Tokyo. Bilan : 750 000 bitcoins envolés, soit une somme de 477 millions de dollars (345 millions d'euros). Ont suivi des péripéties abracadabrantesques : Mark Karpelès a assuré "travailler dur pour trouver une solution" tandis que des utilisateurs floués de la plateforme faisaient le pied de grue devant son immeuble, puis MtGox a annoncé avoir "retrouvé" 200 000 bitcoins, soit 398 millions d'euros, dans un ancien porte-monnaie électronique, et enfin des hackeurs ont révélé les comptes de la plateforme, accusant Karpelès d'avoir menti en déclarant la perte des bitcoins.

Originaire de Chenôve, en Bourgogne, Mark Karpelès avait déjà eu à affronter la justice en 2010, en France. En son absence, le tribunal de grande instance de Paris l'avait condamné à un an d’emprisonnement pour "modification frauduleuse de données" après une plainte de son employeur. Il a racheté MtGox en 2011 à Tokyo.