Lancé, Quaero doit maintenant faire ses preuves

Pourvu de 200 millions d'euros sur 5 ans, dont la moitié d'aides publiques, le projet de moteur recherche doit maintenant justifier les espoirs placés en lui. Jouve, Thomson, France Télécom et Exalead s'y attèlent.

Quatre ans après l'annonce de son lancement par Jacques Chirac, le projet d'indexation et de recherche de contenus multimédias Quaero ("chercher" en latin) est officiellement lancé. Son coordonnateur, le groupe Thomson, a rendu public les lignes directrices du consortium, qui s'est assuré 200 millions d'euros de financement pour les 5 prochaines années. La moitié est fournie par le privé, tandis que Bruxelles a donné son aval à une aide publique de 99 millions d'euros la semaine dernière.

Le responsable de Quaero, Jean-Charles Hourcade, par ailleurs directeur technique de Thomson, a annoncé cinq projets sur lesquels travailleront 300 personnes et 24 partenaires. Ils couvrent la numérisation et la gestion des contenus multimédias, sur des réseaux fixes et mobile, mais aussi leur recherche par le biais d'un moteur.

Dans ce cadre, la société Jouve va s'atteler aux procédés de numérisation et d'enrichissement de contenus textuels, provenant de bibliothèques, de fonds d'éditeurs ou de portails. Thomson est quant à lui en charge du développement des outils de gestion de médias numériques avec l'INA, ainsi que de la vidéo personnalisée. France Télécom hérite des questions de convergences fixe (PC et télévision) et mobile des contenus audiovisuels. Enfin, sans surprise, c'est Exalead qui chapeautera le projet de recherche multimédia dans lequel on retrouve des spécialistes de l'image comme LTU, ou de la vidéo comme l'INA.

Ce projet franco-allemand n'a finalement plus grand-chose d'allemand. Vestige symbolique de cette volonté originelle, l'université allemande RWTH, associée au CNRS, participera à la coordination de ces cinq projets au sein d'une structure de recherche. Mais les industriels ont déserté depuis que l'Allemagne a pris son autonomie en décembre 2006 afin de poursuivre un projet national, Theseus.

Si Quaero reste ambitieux et entend développer les briques technologiques des solutions de recherche futures, aucun calendrier prévoyant l'avancée des travaux n'a cependant été communiqué. Reste maintenant à Quaero, dont la lente mise en route a révélé de fortes lourdeurs organisationnelles, de démontrer son efficacité opérationnelle.