Les jeux d'argent en ligne pourraient avoisiner le milliard d'euros en 2012

Paris sportifs, jeux de cartes et loteries pourraient rapporter près d'un milliard d'euros d'ici 2012, selon Ineum Consulting. Mais les conditions de l'ouverture des jeux d'argent en ligne en France, attendue pour fin 2009, sont encore floues.

Comment profiter de l'ouverture annoncée du marché français des jeux d'argent en ligne ? Les candidats français et étrangers sont nombreux à se poser la question. Peu de détails ont été donnés par le gouvernement, qui ne semble pas pressé d'ouvrir le secteur comme le lui a fermement demandé - ainsi qu'à d'autres pays de l'Union - la Commission européenne (lire Paris sportifs : Paris s'engage sur une ouverture "maîtrisée" du marché, du 07/11/07). Tout juste sait-on que cette libéralisation n'est pas attendue avant fin 2009 au mieux (lire Jeux d'argent : pas d'ouverture avant 2009-2010). Pour éclaircir les idées, la cabinet de conseil Ineum Consulting publie un dossier sur le sujet qui rappelle le contexte et donne des pistes aux candidats pour se préparer.

Avec 289 millions de dollars (213,5 millions d'euros), le jeu en line - sites légaux ou illégaux - représentait 2,8 % du marché total des jeux d'argent en 2006 en France, selon cette étude citant le cabinet de consultants GBGC. Ce dernier prévoyait un triplement du marché en 2012, à 873 millions de dollars (645,5 millions d'euros). Une prévision qui ne tient pas compte de l'ouverture. Ineum estime que la déréglementation devrait permettre au marché français d'approcher le milliard d'euros à l'horizon 2012, "si les licences permettent aux acteurs de déployer les dernières innovations que les joueurs plébiscitent déjà à l'étranger". Des licences attribuées par une autorité indépendante que préconise le rapport Durieux.

Quelles seront les forces en présence ? Outre les acteurs historiques (Françaises des Jeux et PMU), plusieurs groupes d'acteurs devraient se lancer, selon Ineum. A commencer par les casinos, qui, à l'image de Partouche (lire l'interview de Patrick Partouche, du 15/05/08), réclament depuis longtemps l'ouverture du jeu d'argent en ligne. Autres prétendants sérieux à une part du gâteau : les sites étrangers. Les Bwin, Sportingbet et consors attirent déjà illégalement des joueurs français.

Les loteries en ligne gratuites telles que Kingoloto sont également bien positionnées, indique le cabinet. L'éditeur de ce site et de Bananalotto a d'ailleurs effectivement lancé un site de paris, pour l'instant gratuit (lire Après la loterie, Mediastay mise sur la loterie, du 25/09/08). Enfin, clubs et fédérations sportifs ont également une opportunité à saisir, tout comme les groupes médias. TF1 et M6 seraient dans les starting-blocks.

Tous ces candidats devront faire face à des choix importants. En termes d'offre, le cabinet conseille de proposer une large gamme, techniquement possible et permettant d'élargir sa cible, tout en choisissant des thèmes "têtes de gondole". Pour fidéliser les joueurs, les nouveaux entrants pourront aussi mélanger les types de jeux (payants et gratuits, courts ou longs, etc.) et les distribuer sur le Web et le mobile. Interrogés par Ineum Consulting, les avocats Thibault Verbiest et Fabien Gaucher estiment en effet que la future loi - dont le projet verra le jour en octobre 2008 selon eux - inclura le mobile.