Nommage : Les extensions personnelles pour l'année prochaine ?

Le président de l'Icann veut permettre à chaque internaute de déposer n'importe quelle extension. Rien n'est décidé pour l'instant mais un vote est attendu jeudi en clôture de la réunion internationale de Paris.

A l'opposé des .com et autres extensions génériques, va-t-on bientôt pouvoir déposer des extensions de son choix, sous forme de noms communs ou de noms propres ? C'est en tout cas ce qu'indique le président de l'Icann, l'organisme en charge des noms de domaine et des adresses IP dans le monde, dans une interview aux Echos. Depuis plusieurs années, la tendance est indéniablement à la libéralisation sur cette question au sein de l'Icann. Mais Paul Twomey se montre précis, en assurant que cette ouverture sera possible dès le premier trimestre 2009.

Pour plusieurs experts du secteur, le président de l'Icann s'est laissé déborder par son enthousiasme. "Je crains l'effet d'annonce", déclare Loïc Damilaville, directeur général adjoint de l'Afnic, le gestionnaire du .fr. "Aucune décision n'a encore été prise", assure Andrew Robertson, un porte-parole de l'Icann. C'est justement l'une des questions que l'organisation doit aborder cette semaine à Paris (lire Gouvernance Internet : Les enjeux de la prochaine réunion de l'Icann, du 04/06/08).

De fait, l'organisation n'est pas connue pour la rapidité de ses prises de décision. Il faut souvent plusieurs années, et davantage encore de réunions comme celle de Paris, pour voir des sujets avancer réellement. "Cela fait trois ans que la question des nouvelles extensions est discutée", précise Andrew Robertson. Au cours de ces réunions, les centaines de participants prennent part à de multiples négociations de couloir, avant que différents comités et autres instances soumettent leurs propositions au vote du "board".

Si quelques précisions devraient être données en matière de nouvelles extensions, il semble difficile d'imaginer aujourd'hui une libéralisation totale. Car selon les règles actuelles de l'Icann, ceux qui proposent de nouvelles extensions doivent "se montrer capables de les gérer techniquement, de les rentabiliser financièrement et d'avoir des clients", explique Loïc Damilaville. De son côté, Paul Twomey évoque d'autres critères. Une extension pourra être refusée si elle va contre le droit des marques, si elle "usurpe l'identité d'une communauté reconnue par ses pairs", si elle est trop proche d'une existante, ou si elle entraîne des "problèmes d'ordre public ou moral". Le président de l'Icann annonce par ailleurs que les extensions seront attribuées in fine au plus offrant, en cas de litige.

Autant de souhaits qui seront peut-être avalisés cette semaine. La réunion se termine jeudi après-midi par un vote du conseil d'administration. "Je ne sais pas s'il y aura un accord. Mais si le conseil d'administration prend une décision, elle devrait porter sur le calendrier et sur les critères d'attribution", explique prudemment Andrew Robertson. On devrait donc avoir des précisions jeudi pour savoir si monsieur Toutlemonde pourra un jour déposer son .toutlemonde.