Le crowdfunding immobilier prend son envol en France Explosion du secteur et futurs usages

Si l'activité est récente dans l'Hexagone, les acteurs commencent déjà à se multiplier. Ainsi, par exemple, Crowd-immo.fr, la plateforme de la société Crowdfunding-immo, "met directement en relation un épargnant et un projet immobilier, sans intermédiaire, ni société de gestion" et promet une rentabilité de 7% par an. Buildeeg, fondée par le dirigeant du groupe Herberth Immobilier, s'apprête à lancer sa première collecte et assure une rentabilité oscillant entre 5 et 10%. Buildeeg facture 5% des montants levée au porteur de projet et 1 000 euros de frais de dossier, mais ne prélève aucun frais aux souscripteurs.

2,2 millions d'euros levés sur Anaxago

Pas étonnant qu'après le succès du premier projet immobilier lancé sur sa plateforme, Anaxago ait décidé de développer l'activité : quatre opérations ont déjà été financées pour 2,2 millions d'euros. Les opérations, rentables et sûres, sont très populaires : le projet le plus récent proposé sur Anaxago (18 logements sociaux dans l'Hérault construits par le promoteur GéoPromotion pour une livraison en septembre 2015, avec un objectif de rentabilité net de frais à 10%) a déjà recueilli près de 409 000 euros sur un objectif de 450 000 euros à quelques jours de la fin de campagne.

A terme, remplacer les banques ?

souleymane galadima, directeur du développement de wiseed.
Souleymane Galadima, Directeur du développement de Wiseed. © Wiseed

L'immobilier pourrait ainsi représenter, à terme, une part de plus en plus importante de plateformes qui, comme Anaxago ou Wiseed, finançaient jusque-là des start-up ou PME. "Nous souhaitons en effet accélérer le développement de l'immobilier sur Wiseed, reconnaît Souleymane Galadima. Il n'est pas exclu qu'à terme, cela ne représente plus une division, mais une société à part entière." Depuis sa création, en janvier 2009, Wiseed revendique avoir financé 47 projets divers à hauteur de 8,7 millions d'euros. Et déjà, elle envisage de nouveaux usages dans le secteur immobilier. Pourquoi pas "remplacer les banques sur les prêts", envisage Souleymane Galadima. "Par exemple, avec une opération à 20% en equity, et 80% de dettes avec des taux moins importants. Le crowdbanking s'applique très bien à l'immobilier." Sans compter que Wiseed vise déjà l'international : "Le crowdfunding immobilier est facilement duplicable en Europe."

Homunity se lance dans l'investissement locatif

L'investissement locatif est aussi en ligne de mire de plusieurs plateformes existantes. Mais la première start-up à se lancer, en France, sur le créneau, est la toute jeune Homunity, lancée en septembre. Le ticket minimum s'élève à 5 000 euros. Le principe : se grouper pour investir à plusieurs dans l'immobilier, en prenant des parts d'une SCI, puis toucher une rentabilité annuelle de 5% grâce au locatif. La part peut-être revendue sur Homunity ou lors de la revente du bien immobilier. Deux projets sont déjà en cours et le premier bien proposé à Toulouse a trouvé la moitié de ses investisseurs en dix jours.

Pour Jean-Baptiste Vayleux, de Lymo, la spécialisation de la plateforme laisse envisager d'autres horizons. Car à travers ses premières opérations, il a pu réunir une communauté de 2 400 membres intéressés par l'immobilier. "Nous réfléchissons à la formation d'un réseau social dans l'immobilier, qui permettrait de faire bénéficier à tout le monde des connaissances et avantages des autres utilisateurs", commente le CEO.