Le best of 2008 des levées de fonds en France Criteo lève 7 millions d?euros pour améliorer la performance des sites marchands

Le français Criteo réalise sa seconde levée de fonds auprès, notamment, d'Index Ventures. La start-up veut commercialiser au Royaume-Uni son outil de suggestion basé sur l'analyse de la navigation des internautes. (16/01/08)

Criteo n'a pas eu grand mal à réaliser un nouveau tour de table, après les 3 millions levés il y a deux ans (lire l'article Criteo lève 3 millions pour son moteur de recommandations, du 24/04/06). Il faut dire que la société remplit tous les critères pour séduire des investisseurs. Un entrepreneur chevronné : Jean Baptiste Rudelle, ancien co-fondateur de Kiwee ; un service dans l'air du temps d'optimisation de chiffre d'affaires pour sites marchands et régies publicitaires ; et un business modèle d'éditeur, où chaque nouveau contrat est synonyme de marge brute dès lors que le point mort est atteint.

Naturellement, les investisseurs historiques de la société Eleia Partners et AGF Private Equity ont donc remis au pot, rejoints par le fonds Index Ventures (Joost, King.com, Netvibes...), dont l'entrée au capital augure d'une expansion commerciale à l'international. La levée de fonds a été réalisée par l'entremise d'Aelios Finance.

Aujourd'hui, Criteo revendique une quarantaine de sites marchands en portefeuille et un réseau de près de 4.000 sites à destination des régies publicitaires clientes, qui y trouvent une manière de cibler leurs campagnes dans une logique de performance. Sa technologie, basée sur l'analyse de la navigation des internautes en temps réel sur un site, permet de leur formuler des suggestions dans une interface dédiée selon qu'ils correspondent à tel ou tel profil. Sur le principe, la technologie se rapproche du service de suggestion d'Amazon.com. Concrètement, la technologie s'adresse d'abord aux sites marchands. Mais elle peut aussi être utilisée par les régies d'affiliation ou de liens sponsorisés, afin d'optimiser la performance de leurs campagnes en fonction de la typologie de surf des internautes.

"Notre technologie facilite l'achat d'impulsion sur les sites marchands note Jean Baptiste Rudelle. En moyenne, ils affichent une hausse de 10 à 15 % de leur chiffre d'affaires grâce à Criteo." Le service permet par ailleurs de mettre d'autres produits en avant que ceux les plus vendus, qui ne sont pas forcément les plus pertinents à mettre en avant. "Grâce à notre outil, le fonds de catalogue de Glowria représente désormais 24 % de ses ventes contre 12 % auparavant", affirme Jean Baptiste Rudelle. Une application concrète du principe de la "long tail" (lire le Question/Réponse Long tail : comment les e-commerçants peuvent en profiter ?, du 23/03/07).

La société se rémunère de deux manières. Soit par le versement d'une commission de 5 % sur le chiffre d'affaires généré par son service, soit pas la vente d'une licence d'exploitation de sa technologie dont le coût varie en fonction du chiffre d'affaires annuel du site. Pour un marchand, il faudra compter à peu près 1 % de son chiffre d'affaires. Pour démontrer l'intérêt de son service, Criteo le propose aux marchands en test pendant un mois. Pour le moment, la société ne communique pas sur ses résultats.

Forte de belles références (PriceMinister, Mediadis, Glowria, Effiliation, Miva...) et riche de 7 millions d'euros de levée de fonds, Criteo va désormais s'attaquer à l'Europe. D'abord au Royaume-Uni, puis en Allemagne, en Italie et en Espagne. Pour la société, il s'agit de faire vite. "La barrière à l'entrée est forte", souligne Jean Baptiste Rudelle, qui met en avant une technologie théorisée dans les laboratoires de l'Inria. Mais ses principaux concurrents, basés aux Etats-Unis, ne devraient pas tarder à investir en Europe, comme par exemple Aggregate Knowledge qui a levé 20 millions de dollars au printemps dernier.