A quoi servent les monnaies virtuelles ? Bitcoin : un modèle aujourd'hui très critiqué
En 2009, un inconnu affichant le nom de Satoshi Nakamoto met son invention en exécution après deux ans de recherches et lance Bitcoin. Basée sur un modèle peer to peer, son utilisation passe par un logiciel libre. A la différence d'autres monnaies virtuelles dont la stabilité repose sur la confiance portée aux autres utilisateurs, le modèle Bitcoin repose sur la confiance dans l'infrastructure du système, à savoir ses méthodes cryptographiques et l'architecture du réseau. Pour qu'une transaction soit valide, elle doit être publique, permettant ainsi d'éviter qu'une personne utilise deux fois le même Bitcoin.
Le Bitcoin est aussi supposé résister à l'inflation, car ne dépendant ni d'un Etat, ni d'une banque centrale. Mais il ressemble cependant à toute monnaie fiduciaire : il est par exemple possible de le convertir en différentes devises sur des places de marchés comme Mt.Gox.
Pourquoi le prix du bitcoin a augmenté et ensuite baissé ? La réponse tient dans une demande qui fut un temps croissante, puis décroissante. Même si le système souhaitait se protéger lui même en limitant le volume en circulation à 21 millions de Bitcoins, son utilisation marginale empêchait que s'instaure une valeur plancher comme dans un système monétaire traditionnel.
Que s'est-il passé ? Les internautes ayant spéculé sur le Bitcoin étaient convaincus que les prix allaient remonter. En août, le marché a connu une forme de krash, et de plus de 13 dollars au 1er août, la valeur du Bitcoin a perdu 6 dollars en une semaine. Les internautes se sont ainsi empressés de reconvertir leur monnaie en devises traditionnelles, ce qui n'a fait qu'accélérer la dévaluation de la devise.
Critiques et limites du système
Enfin, en juin, deux sénateurs démocrates américains ont demandé de mettre fin à ce système en invoquant deux raisons : le Bitcoin faciliterait le blanchiment d'argent, et l'absence de contrôle lié à la décentralisation des flux ne sont pas en mesure de protéger les consommateurs.
Ainsi, Jason Calacanis, cofondateur de Weblog, ancien General Manager de Netscape et ancien collaborateur du fonds Sequoia Capital, a publié en mai un article sur le blog de Launch (un conférence dédiée aux start-up) indiquant qu'il voyait en Bitcoin l'un des plus dangereux projets jamais lancés.
D'une part, il dénonce lui aussi le modèle comme facilitateur du trafic de drogue, en raison de l'intraçabilité des transactions. D'autre part il reste convaincu que les gouvernements vont petit à petit interdire les Bitcoins. Pour lui, le Bitcoin va devenir un objet de spéculation incontrôlable et insécurisé. Un exemple : si un ordinateur tombe en panne et le porte-monnaie électronique avec, l'aventure Bitcoin de leur propriétaire s'arrête là.