Nouveau Monde 2.0 : le conseil des ministres de l'Internet s'est tenu à Paris Vie privée : plus de sensibilisation que de règlementation

L'utilisation des données personnelles (comportementales ou déclaratives) est de plus en plus prise en compte pour soutenir les modèles économiques (et notamment publicitaires) des acteurs de l'Internet. Comment concilier le respect légitime de la vie privée des internautes et le besoin de générer des revenus pour maintenir la gratuité de la plupart des services en ligne ?


Elliot Schrage, vice-président en charge des politiques publiques de Facebook, rappelle que c'est la publicité qui permet d'offrir les services de Facebook à plus de 800 millions d'utilisateurs, auxquels la plate-forme affirme donner des outils "clairs et accessibles" pour gérer leurs informations. "Je suis par ailleurs étonné de voir le nombre de gens qui pensent que nous vendons leurs informations aux annonceurs, ce qui est faux. Nous ne leur vendons pas ces données, nous servons des publicités pour eux", assure-t-il.


Denis Jacquet, PDG du moteur de recherche de personnes Yatedo relativise de son côté l'importance du concept de vie privée. "Il n'y a jamais eu de véritable réalité de la vie privée, tout le monde a toujours cherché à obtenir des informations sur les autres. Le débat n'est pas nouveau mais change juste de taille en devenant mondial".


L'ensemble des acteurs insiste sur la nécessité d'une responsabilisation des internautes eux-mêmes. "Les lois destinées à protéger les consommateurs sont nécessaires mais pas suffisantes sans une réelle compréhension par les particuliers des risques et conséquences de leurs actes", note Simon Kennedy, vice-ministre de l'Industrie du Canada. Ed Vaizey, ministre des Communications et des Industries créatives du Royaume-Uni insiste également sur l'importance de l'éducation des internautes.


Les entreprises ont également un travail d'auto-régulation à faire, notamment en accordant un vrai contrôle aux internautes concernant leurs données personnelles. "Les entreprises doivent entendre les demandes de leurs utilisateurs et mettre en place des garde-fou", estime Ed Vaizey. "La règlementation doit être le dernier recours si l'auto-régulation des acteurs ne suffit pas", estime-t-il. Un argumentation que ne conteste pas Esko Aho, ancien Premier ministre finlandais et actuel vice-président exécutif de Nokia qui considère que les entreprises vont prêter de plus en plus d'intérêt à la création d'outils de gestion de leurs données personnelles. Il estime en effet qu'une régulation trop contraignante risquerait de casser l'innovation.