Start-up : faut-il (vraiment) lever des fonds ? Ils ont atteint la rentabilité sans lever de fonds : Aujourdhui.com et Aramis Auto

Aujourdhui.com : 100 salariés et 12 millions d'euros de revenus

fabrice boutain, dirigeant d'anxa (aujourdhui.com)
Fabrice Boutain, dirigeant d'Anxa (Aujourdhui.com) © S. de P. Anxa

En 2003, Fabrice Boutain et ses trois frères associés lancent Aujourdhui.com (Anxa), un portail de coaching spécialisé dans la santé et le bien-être. Pour développer la société, les trois associés investissent chacun 150 000 euros, "somme qui est finalement toujours restée en trésorerie ", indique Fabrice Boutain. "Notre business model se base sur trois niveaux de solutions. Une à 15 euros par mois pour perdre des kilos, un programme d'accompagnement de remise en forme physique dont le prix varie entre 6 et 10 euros ainsi qu'une offre gratuite financée par la publicité".

Revendiquant aujourd'hui 80 000 abonnés payants et 12 millions d'euros de chiffre d'affaires, Fabrice Boutain explique qu'il a commencé son activité en vendant des tests de QI et de développement personnel à trois euros l'unité. Tests qui se sont vendus à un million d'exemplaires.

"Tous les mois, des investisseurs nous proposent d'entrer au capital mais nous préférons rester indépendants. Nous avons par exemple fait financer certaines de nos activités par des partenaires BtoB comme Wanadoo qui nous a accompagnés dans la distribution de nos services". Il précise que le fait de ne pas avoir ouvert le capital de sa société lui aura permis de rester impliqué et motivé. "La solution pour ne pas lever de fonds est d'avoir toujours un business plan capable de générer rapidement des revenus. Nous travaillons régulièrement avec le cabinet de conseils Melcion, Chassagne & Cie qui nous aide à trouver des solutions de financements innovantes et à anticiper nos business models futurs. Je conseille fortement aux entrepreneurs de lever des fonds uniquement si cela est nécessaire et si les investisseurs ont une réelle valeur ajoutée au projet". Aujourdhui.com emploie 100 personnes dont 60 en Chine où il s'apprête à ouvrir son activité.

Aramis Auto : huit années de croissance en toute indépendance

nicolas chartier, cofondateur d'aramis auto
Nicolas Chartier, cofondateur d'Aramis Auto © S. de P. Aramis Auto

En septembre 2001, l'ambiance financière et morose en raison de la fin de l'éclatement de la bulle Internet, ce qui n'empêche pas Nicolas Chartier et Guillaume Paoli de créer Aramis Auto, distributeur d'automobiles click and mortar. "Nous avons été opérationnels dès 2002 sur une technologie simple et non transactionnelle. Dès lors, notre chiffre d'affaires a doublé mais cela au prix de certaines concessions. Nous ne nous sommes pas payés pendant un an et nous avons tout fait jusqu'à laver nous-mêmes les voitures, dormir au bureau et littéralement manger des patates". Et Aramis Auto génère 38 000 euros de bénéfices dès son premier exercice mais se retrouve vite confronté à une gestion complexe de son BFR. "Il est toutefois possible de financer du stock en compilant acomptes clients, crédits fournisseurs et découvert bancaire. De ce côté, nous avions eu de la chance puisque nous avions droit à 100 000 euros de découvert. Il est également possible de jouer sur des diminutions de stocks sur un ou deux jours, permettant ainsi de gagner des milliers d'euros".

Signe qu'une start-up qui gère un stock important peut devenir rentable sans lever de fonds, "il existe des lignes de crédits spécifiquement dédiées aux stocks comme chez Oséo, qui procède par exemple à des prêts à moyen terme dédiés aux besoins de fonds de roulement. Chez Auxiga, il est possible de mettre son stock en garantie de paiement auprès de sa banque".

En 2009, Aramis Auto a levé des fonds auprès de Serena Capital pour développer son réseau de points de vente, n'empêchant pas la société d'employer entre 120 et 130 salariés à cette époque et de générer 4 millions d'euros Ebitda.